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  • : Blog consacré à l'actualité dans les domaines de la politique et de l'astronomie, vus au sens large. Ce blog n'est pas neutre : il se positionne à gauche, de philosophie laïque et donnant la primauté à l'expérience sur la spéculation. Ce blog est ouvert au débat, à l'exception des invectives, des attaques personnelles et des insultes qui seront systématiquement rejetées afin de permettre à chacun(e) de débattre en toute liberté et dans la sérénité qui n'exclut en rien la passion.
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12 novembre 2017 7 12 /11 /novembre /2017 10:24

 

 

 

Exit Robert Falony

 

 

Le grand journaliste et militant socialiste Robert Falony est décédé inopinément ce vendredi 10 novembre à l’âge de 86 ans. Il fut en tant que journaliste un spécialiste reconnu en matière de politique internationale. Il prôna toujours le multilatéralisme contre la politique des blocs. Robert Falony savait joindre la plume à l’action. Il fut un des principaux instigateurs des marches antiatomiques des années 1960-70 qui revendiquaient la dénucléarisation de l’Europe. Comme internationaliste, Robert milita pour le fédéralisme européen.

 

 

Il fut un brillant journaliste pour des quotidiens de la gauche socialiste de 1953 à 1979 : tout d’abord le Peuple, organe du Parti socialiste, puis la Wallonie, le Matin et des hebdomadaires comme l’Eglantine, le Journal du mardi. Malheureusement, ces organes disparurent les uns après les autres au point qu’aujourd’hui en Belgique, il n’existe plus qu’un quotidien de gauche, le journal flamand « De Morgen ». Il analysa cette crise de la presse de gauche dans un livre intitulé « Requiem pour la presse socialiste ».

 

 

Par après, avec des amis, Michel Overloop et sa consœur  Monique Discalcius, il fonda le club de réflexion « Osons le socialisme ». Je l’ai rejoint quelques mois après. Robert publiait sa « lettre socialiste » mensuelle qui paraissait sur le blog « Osons le socialisme ». La dernière porte le numéro 97 et traite du centenaire de la Révolution russe.

 

 

 

Robert Falony à l'avant-plan avec Pierre Verhas lors de la dernière réunion du Club "Osons le socialisme" à Koekelberg le 28 octobre dernier. Cette photographie de Claude Zylmans est sans doute la dernière de Robert Falony.

Robert Falony à l'avant-plan avec Pierre Verhas lors de la dernière réunion du Club "Osons le socialisme" à Koekelberg le 28 octobre dernier. Cette photographie de Claude Zylmans est sans doute la dernière de Robert Falony.

 

 

 

Il adhéra aussi au mouvement LEF – FGE (Links Ecologish Forum – Forum Gauche Ecologie).

 

 

Il fut membre du Parti socialiste pendant plusieurs décennies. Ces derniers mois, tout en restant fidèle à cet engagement, il prit ses distances à l’égard du PS dont il déplorait le manque de rigueur et la faiblesse à l’égard des différents scandales qui l’entachaient.

 

 

Robert Falony fut un militant rigoureux, fidèle à ses idées tout en gardant un esprit critique acéré. Il fut un journaliste de talent apprécié par ses pairs et par le public. Et il fut aussi un historien, car il raccrochait toujours l’actualité à l’histoire pour mieux appréhender les faits.

 

 

Son dernier ouvrage 1914 -2014 la véritable histoire du siècle en Belgique et dans le Monde paru aux éditions Jourdan, préfacé par Philippe Moureaux,  résonne aujourd’hui comme un testament politique. Il usa de cette formule « L’Histoire entérine les faits accomplis même dans leur part d’injustice. »

 

 

Robert Falony pessimiste, déçu ? Non, lucide et déterminé. S’il appréhendait sans concession les dangers qui menacent l’humanité, Robert gardait toujours en lui une lueur d’espoir en l’humanité.

 

 

Bon vent, Robert !

 

 

PV

 

 

Le cercle antifiscal

 

 

Au moment où un nouveau scandale d’évasion fiscale – les « paradise papers » - est révélé par la Presse, le rédacteur en chef du quotidien financier L’Echo, Joan Condijts, qui a déjà été mieux inspiré pond un éditorial intitulé « Le cercle fiscal vicieux ».

 

 

 

Joan Condijts, Rédacteur en chef de l'Echo, aurait pu être mieux inspiré.

Joan Condijts, Rédacteur en chef de l'Echo, aurait pu être mieux inspiré.

 

 

 

Il considère que, certes, la nature humaine amène à frauder, mais que la principale cause de l’évasion fiscale, c’est « Parce que l’Etat taxe, non plus seulement pour assurer ce qu’il doit (les soins de santé, la sécurité, l’éducation, etc.) mais pour financer ses propres faiblesses (ces statuts auxquels nul n’ose toucher), ses manquements, ses excès, ses incohérences (rayer l’impôt de certaines entreprises pour maintenir l’emploi). Un Etat glouton qui finit par gober la moitié des revenus de ses travailleurs ou dépenser plus de la moitié de la richesse créée par la nation. Cet Etat-là n’encourage sans doute pas au civisme. »

 

 

L’éternel sophisme ultralibéral ! L’Etat glouton qui bouffe tout, qui empêche tout, qui ruine tout… Il ne lui viendrait pas à l’idée que l’Etat irait sans doute un peu mieux si on combattait sérieusement l’évasion fiscale, si on traquait efficacement la criminalité financière qui représentent des dizaines voire des centaines de milliards d’euros de perte. Il ne lui viendrait pas non plus à l’idée que l’explosion du chômage par les délocalisations de plus en plus nombreuses, la dictature des entreprises transnationales par l’intermédiaire, entre autres, des institutions européennes, obligent l’Etat à prélever des ressources qui prennent, certes, des proportions exorbitantes à cause de ce pillage systématique des richesses.

 

 

Mais que fait-on réellement ?

 

 

Cela fait des années que les magistrats et les policiers chargés de la lutte contre la criminalité financière réclament des moyens. Mais, pour Joan Condijts, « des moyens sont promis ». Cela n’empêche que selon le rédacteur en chef de l’Echo, exiger « plus de contrôle, plus de moyens, [c’est] in fine plus d’impôts ». Donc, on va prélever des impôts pour récupérer des impôts ! Encore un beau sophisme ! Des actes concrets et efficaces ne peuvent être réalisés qu’avec les moyens nécessaires que le gouvernement refuse de fournir, car c’est sa politique !

 

 

Ce que Joan Condijts ne fait pas remarquer non plus, c’est la priorité toujours donnée à la diminution des dépenses sociales plutôt qu’à la lutte contre l’évasion fiscale. Et l’éditorialiste souhaite que l’on donne « du corps à une société qui se fracture sur des inégalités sociales ». Un peu contradictoire !

 

Dommage que l’on ait eu à lire de sa plume une énième variation de l’hymne ultralibéral.

 

 

PV

 

 

Amnesty International ou les Droits de l’Homme à géométrie variable

 

 

Ce n’est pas la première fois que la très anglo-saxonne association de défense des droits de l’Homme refuse de défendre des victimes de l’arbitraire d’Etat. Il y a bien longtemps, sous le règne de Margareth Thatcher, Amnesty avait refusé de dénoncer les conditions de détention du militant irlandais Bobby Sands qui périt d’une grève de la faim dans une geôle britannique, sous prétexte qu’il avait pratiqué la violence.

 

C’était vrai, mais cette violence s’exerçait dans le cadre d’une guerre qui ne disait pas son nom. Alors, avec pareil raisonnement, les Etats peuvent tout se permettre.

 

Amnesty réitère aujourd’hui. Elle refuse de considérer les militants et ministres catalans emprisonnés par le gouvernement de Madrid comme des prisonniers politiques. Ils ont violé la Constitution espagnole, donc ce sont des prisonniers ordinaires ! Si on devait appliquer ce raisonnement à la Belgique, la moitié des parlementaires connaîtraient les charmes des paillasses de Saint-Gilles ou de Lantin.

 

Amnesty est au service de l’atlantisme et non à celui des principes de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme dont on commémorera le 70e anniversaire l’an prochain. Nous aurons l’occasion d’en reparler.

 

PV

 

 

Catalogne : Ada Colau remet les montres à l’heure.

 

 

Ce n’est pas parce que Pokemon, pardon Puigdemont, et ses ministres sont injustement traités comme des parias par le gouvernement postfranquiste de Mariano Rajoy qu’il faut approuver leur politique.

 

 

 

Ada Colau à côté de Carles Puigdemont dit "Pokemon" : l'irresponsabilité et la responsabilité

Ada Colau à côté de Carles Puigdemont dit "Pokemon" : l'irresponsabilité et la responsabilité

 

 

 

La maire de Barcelone, la militante de gauche Ada Colau, qui semble s’imposer comme la figure majeure de l’opposition pour les élections du 21 décembre prochain en Catalogne avec le parti Podemos, a mis clairement les choses au point.

 

 

Lors d'une réunion de son parti Catalunya en Comú, Ada Colau a réclamé des explications de la part des dirigeants séparatistes, tout en appelant à la libération de ceux qui sont actuellement détenus.

 

« Nous voulons que les prisonniers soient libérés mais nous voulons aussi qu'un gouvernement irresponsable qui a conduit le pays au désastre affronte (ses responsabilités) et reconnaisse ses erreurs », a-t-elle dit, avant de participer samedi après-midi à une grande manifestation à Barcelone pour la libération des dirigeants incarcérés.

 

« Ils ont provoqué des tensions dans le pays et porté une déclaration unilatérale d'indépendance dont ne voulait pas la majorité » de la population, a accusé Mme Colau, qui n'est pas indépendantiste mais partisane d'un référendum d'autodétermination de la région pour trancher la question. Et elle conclut :

 

« Ils ont fait cette déclaration d'indépendance en trompant la population pour des intérêts partisans ».

 

La déclaration d'indépendance votée le 27 octobre par 70 des 135 députés du parlement catalan « n'a pas amené la république », a-t-elle constaté, en reprochant au président de l'exécutif catalan destitué Carles Puigdemont d'être parti en Belgique en laissant la Catalogne « seule face à l'incertitude ». « Ils ont fait la déclaration puis ont disparu ».

 

Ada Colau fustige également la réaction du gouvernement espagnol du conservateur Mariano Rajoy qui a activé l'article 155 de la Constitution pour mettre sous tutelle la région, destituer l'exécutif et d'autres fonctionnaires, dissoudre le parlement et convoquer des élections régionales.

 

PV

 

 

 

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