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  • : Le blog de pierre verhas
  • : Blog consacré à l'actualité dans les domaines de la politique et de l'astronomie, vus au sens large. Ce blog n'est pas neutre : il se positionne à gauche, de philosophie laïque et donnant la primauté à l'expérience sur la spéculation. Ce blog est ouvert au débat, à l'exception des invectives, des attaques personnelles et des insultes qui seront systématiquement rejetées afin de permettre à chacun(e) de débattre en toute liberté et dans la sérénité qui n'exclut en rien la passion.
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13 juillet 2024 6 13 /07 /juillet /2024 19:38

 

 

Audi Brussels : Apocalypse tommorow !

 

La brutale annonce faite aux travailleurs d’Audi Brussels, anciennement VW Forest, la plus grande usine de la commune éponyme – 15 % du territoire de cette entité – et une des dernières usines de construction automobile de Belgique, a fait l’effet d’une bombe H : licenciement de 1 510 travailleurs de l’usine de Forest d’ici octobre et de 1 110 à partir de mai 2025. Cela annonce la fermeture prochaine d’une des plus importantes unités industrielles de Bruxelles et de Belgique. Et il faut compter aussi les nombreux sous-traitants qui travaillent en monopsone pour Audi Brussels et toutes les PME environnant le site. Une véritable apocalypse.

 

 

 

Audi Brussels barricadé par la direction : l'humain n'a pas d'importance !

Audi Brussels barricadé par la direction : l'humain n'a pas d'importance !

 

 

Les travailleurs sont abasourdis et révoltés. Ils sont mis en chômage économique et les sous-traitants n’ont plus aucune activité. Le Premier ministre sortant, Alexander De Croo et le formateur du prochain gouvernement ont décidé de prendre contact avec la direction d’Audi, mais on voit mal ce qu’ils pourraient obtenir et quelles pressions ils pourraient exercer sur l’entreprise Volkswagen.

 

L’Echo du 10 juillet 2024 donne l’avis des analystes financiers. Ils approuvent une fermeture de l’usine Audi Brussels qu’ils considèrent comme « un pas dans la bonne direction ». On est désormais fixés !

 

« Le sort de l’usine belge intéresse particulièrement les analystes : c’est l’une des unités les plus onéreuses de VW qui peine depuis longtemps à en tirer profit, notent les analystes de Bernstein. Sa restructuration drastique, avec 1 510 licenciements en 2024 et 1 110 en 2025, devrait être bien accueillie par les marchés. »

 

D’autre part, « l’analyste Stifel Daniel Schwarz prédit qu’une telle décision serait facilitée par les syndicats allemands du groupe et son actionnaire stratégique, le land de Basse Saxe, qui privilégieront les fermetures hors de l’Allemagne. »

 

La solidarité internationale des travailleurs est donc un vain mot !

 

En plus, Audi Brussels n’est pas le premier : il y a trois mois, l’entreprise Van Hool en Flandre a fermé ses portes en procédant à un licenciement collectif de plusieurs centaines de travailleurs.

 

Le Capital se porte bien : les travailleurs sont jetés !

 

Et puis, à la suite du cataclysme social provoqué par l’entreprise transnationale VW qui détruit l’avenir de plus de 2 000 travailleurs et de leurs familles, sans compter les sous-traitants, ce qui fait grimper le nombre de travailleurs impactés à 10 000, on peut tirer deux conclusions : la première est l’énorme gaspillage de ressources humaines, car bon nombre de travailleurs sont expérimentés, possèdent un savoir-faire inestimable qui représente un atout considérable pour l’entreprise et pour l’industrie et l’économie.

 

De plus, VW a choisi le « tout électrique » pour ses modèles de véhicules. Cela n’a manifestement pas été le succès escompté. La problématique de la voiture électrique pose plusieurs questions sur le plan social et humain. Tout d’abord, la technologie des batteries au lithium, ce métal rare qu’il faut chercher au Kivu, dans la région des grands lacs, où des milliers d’enfants esclaves creusent dans des conditions inhumaines, évidemment au coût le plus bas, la limitation de l’autonomie des voitures électriques, les bornes de rechargement qui consomment une énergie considérable, le coût des véhicules et la concurrence chinoise dont l’Union européenne n’arrive pas – ou ne veut pas – se protéger.

 

La seconde est que le profit l’emporte sur toute autre considération. Le Capital est l’ennemi du travail et de la société. Malheureusement, sa radicalisation qui s’appelle mondialisation ultralibérale a inversé le rapport de forces et il va falloir trouver d’urgence une nouvelle stratégie.

 

Ce n’est pas pour demain !

 

P.V.

 

 

La crise politique en France

 

La crise politique en France où les élections du 7 juillet dernier ont amené la constitution de trois blocs : le Nouveau Front Populaire dont la France insoumise est la composante la plus forte, le bloc du centre avec Renaissance, le parti macronien, et le Rassemblement national d’extrême-droite. La France est donc ingouvernable, à moins qu’il y ait un accord plus qu’improbable entre le NFP et Renaissance. Cependant, ce serait trahir tous les engagements ! D’ailleurs, au centre et à droite, bien des politiciens y mettent un veto absolu.

 

Serait-ce d’ailleurs une solution efficace et durable ? On peut être sceptique. Il est intéressant d’écouter l’analyse du philosophe et économiste Frédéric Lordon qui sonne le glas de la social-démocratie qui a renoncé à ses valeurs pour se compromettre avec le Capital. La social-démocratie s’est séparée de la classe ouvrière, du monde du travail pour participer à l’offensive ultralibérale qui vient de prendre un nouvel élan.

 

 

 

 

Certes, plusieurs propos de Lordon sont excessifs et utopiques, mais son analyse politique tient la route. Le compromis n’est plus possible !  Et c’est la porte ouverte à tous les périls. On en saura sans doute plus lors de la traditionnelle interview télévisée du Président français du 14 juillet. Mais ne nous faisons pas d’illusions : c’est le sac de nœuds.

 

P.V.

 

La Région wallonne et la Communauté française de Belgique (Fédération Wallonie-Bruxelles) passent à droite.

 

Les négociateurs de la droite libérale, l’ineffable Georges Louis Bouchez dit GLOUB et du centre droit catholique, Maxime Prévot, bourgmestre de Namur et président du Parti les Engagés sont arrivés le 11 juillet à un accord de gouvernement pour la Région wallonne et la Fédération Wallonie Bruxelles. Cet accord marque un radical virage à droite. C’est déjà une première douche froide en attendant celle bien plus glacée d’un accord au niveau fédéral qu’élabore le formateur Bart De Wever, leader nationaliste flamand et ultralibéral.

 

 

 

Georges Louis Bouchez, le leader libéral de droite et Maxime Prevost, le chrétien "centriste" ont conclu un accord de gouvernement. Devinez lequel dévorera l'autre !

Georges Louis Bouchez, le leader libéral de droite et Maxime Prevost, le chrétien "centriste" ont conclu un accord de gouvernement. Devinez lequel dévorera l'autre !

 

 

Que contient cet accord du côté francophone ?

 

Ce compromis ressemble au fameux catalogue trois Suisse ! On y retrouve tout ce qu’on voudrait dans un sens ultralibéral.

 

Ainsi, pour l’enseignement, les professeurs seront engagés sous la forme d’un contrat CDI à la place de la nomination. Présenté ainsi, cela a l’air avantageux, en réalité, il s’agit d’une forme camouflée de l’enseignement officiel et libre subventionné. Un enseignant engagé par un contrat CDI peut être licencié à tout moment selon le désir du Pouvoir organisateur, tandis qu’un enseignant nommé ne peut être déchu sauf pour faute grave. Ce statut existe depuis 1959, année du Pacte scolaire entre l’enseignement catholique et l’enseignement officiel. C’est ce dernier qui perdra en l’occurrence.

 

Dans le cadre de la limitation du chômage à deux ans qui sera probablement adoptée par le gouvernement fédéral non encore constitué, le programme prévoit une réforme profonde du Forem, l’organisme public wallon chargé de la formation et de la réinsertion des chômeurs dans le marché de l’emploi. Tout cela a un aspect paternaliste et derrière ces belles intentions se cache mal un programme de sanctions contre les chômeurs. Une nouvelle contribution à la casse sociale ! Et on oublie qu’il ne s’agira pas d’économies, car les nombreux chômeurs exclus se reporteront vers les CPAS, ce qui grèvera les finances des communes. Ce n’est donc qu’un transfert des dépenses.

 

Sur le plan financier, c’est le flou. Le programme prévoit la réduction drastique des droits d’enregistrement à l’achat d’une première maison et des droits de succession. Très bien, mais comment le financer ? La réponse des deux négociateurs : on se payera sur la réduction des frais de fonctionnement dans le secteur public wallon. En clair, c’est un nouveau programme d’austérité qui cache lui aussi mal son nom.

 

Une autre idée saugrenue qui n’est d’ailleurs pas neuve, c’est vrai, est la vignette autoroutière wallonne. Imposer à tout véhicule étranger à la Wallonie une vignette pour financer l’entretien des routes est une idée qui va à l’encontre du principe de libre circulation dans l’Union européenne. De plus, compte tenu de la géographie, ce sera difficilement applicable.

 

Au niveau de l’audiovisuel public, le programme préconise un gel de la dotation de la RTBF, chaîne publique francophone. Autrement dit, c’est un premier pas vers la privatisation de la RTBF ou sa suppression pure et simple.

 

GLOUB et Saint-Maxime ont bien travaillé… pour la droite !

 

 

Pierre Verhas

 

 

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commentaires

L
C'est la soupe à la grimace<br /> F L
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