Morceaux d’humeur du 2 juillet 2024

France : désistements pièges à cons !

Face au résultat catastrophique et prévisible du premier tour des élections législatives du 30 juin, les dirigeants des partis démocratiques, Mélenchon en tête, ont appelé au désistement du troisième candidat de leur formation en cas de « triangulaire » afin de barrer la route au candidat RN en tête. Ce mot d’ordre a été bien suivi à gauche, bien moins dans le camp de la « majorité » présidentielle.

Quelles seront les conséquences ? On le saura dimanche soir. Le facho Jordan Bardella a déclaré qu’il sera Premier ministre qu’à la condition de disposer d’une majorité absolue à l’Assemblée nationale. Sa mentor, Marine Le Pen, la fille de l’homme du « détail », nuance : le RN dirigera la France avec des alliés éventuels – par exemple les Républicains « gaullistes » du Niçois Ciotti et un personnage comme Dupont Aignan sans compter quelques chercheurs de bonnes places – s’ils complètent la majorité. Déjà une division dans le camp « uni » de l’extrême droite !

Marine Le Pen et Jordan Bardella. Au soir du 7 juillet sera-ce encore le grand amour ?

Une inconnue cependant : que fera Emmanuel Macron ? Ce sera lui qui nommera le ou la Premier(e) ministre. Une autre inconnue : y aura-t-il une majorité absolue ou relative où l’on pourrait retrouver jusqu’à l’élection présidentielle de 2027 un melting-pot de députés de gauche, centristes, droite démocratique qui formeraient une majorité « relative » contre la droite extrême ou bien comme évoqué plus haut, une alliance extrême droite et droite dure ou opportuniste ?

A ce stade, c’est le brouillard malgré la saison. Petite réflexion au passage. Pastichant feu Coluche : une majorité, c’est 50 % plus un, une majorité « relative », je ne sais pas ce que c’est, cela vient de sortir ! Cela s’appelle surtout un traficotage de la démocratie ! Dès lors, il ne faut pas s’étonner du succès de l’extrême-droite.

De toute façon, quel que soit le résultat de dimanche prochain, le RN sera le premier parti politique français avec un nombre considérable de sièges à l’Assemblée nationale, la coalition de gauche  - NFP – sera la deuxième formation, à condition qu’elle reste unie et le centre et la droite récolteront les miettes. C’est un changement fondamental des rapports de force politiques que la France n’a jamais connue.

Cela, après l’Italie, aura d’énormes conséquences dans toute l’Union européenne. Et, comme d’habitude, personne n’a rien voulu voir venir !

Il y a bien longtemps, le jeune Bart De Wever, éventuel futur Premier Ministre de Belgique s'affichait avec un certain Jean-Marie Le Pen.

Et notre petite Belgique n’y échappera pas. N’oublions pas que Bart De Wever, président du parti nationaliste flamand très à droite NV-A, premier parti après les élections générales du 9 juin, pour le moment le « préformateur », donc éventuel futur Premier Ministre du prochain gouvernement belge, fut à un certain moment très proche du père de Marine Le Pen…

Scandale à l’Athénée royal d’Uccle (Bruxelles)

La chaîne TV privée RTL-TVI a diffusé dans son journal de 19h, le 2 juillet, un reportage sur les échecs en Rhétorique (l’équivalent du Baccalauréat français) de bon nombre des élèves à l’Athénée d’Uccle (l’équivalent d’un Lycée français). Ils ont pratiquement tous raté leur épreuve de néerlandais – à Bruxelles, les élèves de terminale en secondaire doivent réussir dans la connaissance des deux langues du pays - non par incapacité, mais parce que pendant les deux années précédentes, ils n’ont pas disposé de professeur de néerlandais faute de candidats à cette fonction !

Un des élèves interviewé par RTL-TVI exprime sa révolte.

Cette carence est inadmissible ! Le ministère, le pouvoir organisateur et la direction de cet établissement d’enseignement n’ont pas trouvé de solution pendant cette période ! En plus, dans ce même reportage, on a vu l’arrogance de la directrice de l’Athénée qui refuse de reconnaître ses erreurs et qui accuse les « autres » ! Bien à l’image de nos « élites » ! Je ne suis vraiment pas fier de l’école où j’ai usé mes fonds de culotte pendant mon adolescence !

Et je songe avant tout à l’avenir de ces jeunes élèves qui voient leur parcours brisé par ces négligences ! Certes, il y aura la deuxième session en septembre, mais combien réussiront sans avoir disposé des bases qui devaient leur être données malgré un enseignement défaillant ?

Une fois de plus, on subit les conséquences des politiques austéritaires. 

Pierre Verhas