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  • : Le blog de pierre verhas
  • : Blog consacré à l'actualité dans les domaines de la politique et de l'astronomie, vus au sens large. Ce blog n'est pas neutre : il se positionne à gauche, de philosophie laïque et donnant la primauté à l'expérience sur la spéculation. Ce blog est ouvert au débat, à l'exception des invectives, des attaques personnelles et des insultes qui seront systématiquement rejetées afin de permettre à chacun(e) de débattre en toute liberté et dans la sérénité qui n'exclut en rien la passion.
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29 septembre 2024 7 29 /09 /septembre /2024 20:51

 

 

Le Pape entre deux mondes

 

La visite du Pape François en Belgique en cette fin du mois de septembre a réveillé des polémiques qu’on pensait à tort enterrée.

 

Depuis les accords de Latran de 1929 entre le Pape Pie XI et le Premier ministre du Royaume d’Italie, Benito Mussolini, le Souverain Pontife a un statut de chef d’Etat en plus de celui de chef de l’Eglise catholique apostolique romaine. En venant en Belgique, il a joué de ces deux statuts, le temporel comme le spirituel.

 

Le Pape François était attendu sur le drame des abus sexuels dans l’Eglise catholique qui ont fait l’objet de procès en Justice, d’une commission d’enquête parlementaire et aussi de polémiques au sein de l’Eglise belge.  De nombreuses victimes ont exigé de rencontrer le Pape et de savoir les mesures qu’il comptait prendre face à ce fléau.

 

 

L'arrivée du Pape François à Bruxelles entouré du très dévot couple royal

L'arrivée du Pape François à Bruxelles entouré du très dévot couple royal

 

 

S’il tint des propos forts à l’égard des crimes commis par des prêtres et des hiérarques de l’Eglise, s’il intima l’ordre de les dénoncer, il ne fit allusion à la Justice des hommes en la matière, la seule qui puisse soulager les victimes de leur souffrance.

 

En matière d’IVG, il se permit d’attaquer la loi de dépénalisation partielle de l’avortement – ce qui est une ingérence inadmissible pour un chef d’Etat – et il alla jusqu’à qualifier les médecins pratiquant l'IVG de « tueurs à gage » !

 

Enfin, il annonça lors de la messe de clôture de sa visite en Belgique, qu’il allait entamer un procès de béatification du roi Baudouin, ce roi qui avait refusé en infraction avec la Constitution belge de promulguer la loi de dépénalisation partielle de l’avortement.

 

Le Centre d’action laïque a fermement condamné cette attitude du Chef de l’Eglise catholique. Certes, il y a manifestement une atteinte au principe de séparation de l’Eglise et de l’Etat. Cependant, on ne pouvait s’attendre à autre chose de la part du Pape François. Tout cela, en définitive, est un combat suranné. L’Eglise catholique n’a plus la force de s’imposer dans la société belge, malgré la dévotion affichée de la famille royale belge bien affaiblie par quelques dérives et son inadaptation à la société actuelle.

 

Nous dirons simplement aux militants laïques : attaquez vous à des dangers majeurs comme, par exemple, l’inquiétant renforcement de l’église évangélique un peu partout dans le monde et aussi en Europe.

 

 

Cela se passe près de chez vous !

 

Intolérable ! Dans une commune de la Région de Bruxelles capitale, le CPAS (Centre Public d’Aide Sociale) n’a plus les moyens de distribuer du lait en poudre pour les nourrissons des « Mamans solos », ou mères célibataires dans le jargon des travailleurs sociaux. L’échevine des Affaires sociales a été contrainte d’organiser des collectes et des brocantes pour pallier ce besoin vital !

 

Non, nous ne vivons plus dans une société « civilisée » et prétendument « d’abondance ». Nous assistons à la déliquescence de la solidarité. Luttons pour la solidarité qui, dans ce cas-ci, comme dans bien d’autres, est vitale.

 

Israël ne tirera aucun bénéfice de la mort de Hassan Nasrallah.

 

Il aura fallu détruire tout un quartier du Sud de Beyrouth pour éliminer le dirigeant du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah.

 

La politique binaire de Netanyahu de « lutte entre le bien et le mal » comme il l’a exposé dans son discours à l’Assemblée générale de Nations Unies ne mènera qu’à une guerre sans fin que l’Etat d’Israël finira par payer très cher. En tuant le chef du Hezbollah après le fameux « coup de génie » des Beepers et talkie walkies explosifs, selon Monsieur GLOUB, et après avoir tué le dirigeant du Hamas négociateur aux pourparlers du Caire, l’Etat hébreu élimine des interlocuteurs chez ses adversaires. Or, l’histoire a montré qu’un état de guerre permanent finit par coûter très cher au principal protagoniste.

 

L'assassinat de Hassan Nasrallah ne servira en rien la cause de la paix.

L'assassinat de Hassan Nasrallah ne servira en rien la cause de la paix.

 

D’ailleurs, dans un tel schéma, Israël sera sans doute victime d’actes terroristes de grande ampleur et ce sera le cercle vicieux, si ce ne l’est déjà.

 

Laissons la conclusion au « Monde » du 28 septembre :

 

« M. Netanyahou est apparu en homme qui s’enferme dans le déni. Déni des souffrances infligées aux civils de Gaza, terreau inévitable de futures haines et vengeances palestiniennes. Déni de la dégradation catastrophique de l’image d’Israël dans le monde, le premier ministre accusant même l’Iran de payer les manifestants à l’extérieur du siège de l’ONU. Déni des priorités arabes, la plus cruciale pour l’Egypte, l’Arabie saoudite ou le Qatar étant un cessez-le-feu à Gaza, puis un Etat palestinien. Déni, enfin, de la question politique palestinienne. Il y a un an, le premier ministre israélien se réjouissait du renversement dialectique, consistant à ne plus faire de cette question lancinante un préalable à la normalisation régionale. Cette fois, Benyamin Netanyahou ne l’a même plus citée. »

 

Joyeuses perspectives !

 

Le fiasco de l’Union européenne en Afrique

 

L’hebdomadaire parisien « Le Point » rapporte dans son édition du 26 septembre 2024 l’échec catastrophique de la politique migratoire de l’UE qui avait mis au point un mécanisme financier destiné à remédier à la crise migratoire de 2015.

 

Le FFU pour l’Afrique vise à répondre aux situations de crise touchant trois régions d’Afrique : le Sahel et le Lac Tchad, la Corne de l’Afrique et l’Afrique du Nord. Il favorise la stabilité et contribue à une meilleure gestion des migrations et à la lutte contre les causes profondes des phénomènes de déstabilisation, de déplacements forcés et de migration irrégulière dans 27 pays. À la fin de 2023, sur la dotation de 5 milliards d’euros du FFU pour l’Afrique, 4 508 millions d’euros avaient été déboursés. Mais quasi en pure perte !

 

« Dans un rapport cinglant, la Cour des comptes européenne dévoile l'ampleur du fiasco du Fonds fiduciaire d'urgence de l'UE pour l'Afrique (FFU). Ce mécanisme censé endiguer la crise migratoire de 2015 se révèle être un gouffre financier de 5 milliards d'euros, jonché d'incompétences et d'absurdités. L'enquête menée sous la direction de Bettina Jakobsen est accablante. »

 

Voici l’exemple même de la technocratie kafkaïenne : En Ethiopie, dans le cadre du FFU, on distribue à des écoles des mixeurs alors qu’il n’y a pas d’électricité !

 

Pensez-vous devant pareille absurdité que les responsables de ce FFU se remettent en question ? Que nenni !

 

« La Commission s'enorgueillit d'avoir créé 14 028 emplois. Le chiffre est évidemment gonflé. En Gambie, les auditeurs ont débusqué des bénéficiaires fantômes, recevant deux fois la même aide pour des projets avicoles inexistants. Plus grave encore, le FFU ferme les yeux sur les atteintes aux droits humains. Aucune procédure de signalement, aucun suivi. En Libye, les centres de détention financés par l'UE restent des boîtes noires, inaccessibles même aux auditeurs (Tiens ! On finance des centres de détention en Libye, pays exemplaire en matière de Droits humains et de respect des migrants, comme chacun sait !). Qui gère ces lieux après leur fermeture officielle ? Mystère. »

 

Le rapport de la Cour des comptes européennes établit :

 

« Nous avions réalisé un premier audit de la performance du FFU pour l’Afrique en 2018, à savoir peu après sa création et à un moment où les projets en étaient donc encore à un stade précoce. Nous avions conclu qu’il s’agissait d’un instrument souple, mais pas assez ciblé. Aux fins de l’audit objet du présent rapport, nous avons procédé au suivi des recommandations que nous avions formulées en 2018 et avons constaté qu’elles avaient été partiellement mises en œuvre.

 

Nous avons également examiné si le FFU pour l’Afrique avait centré son aide sur la réalisation de ses objectifs tout en tenant dûment compte de la question du respect des droits de l’homme. Nous avons constaté que le soutien n’a pas été suffisamment ciblé dans la mesure où il a été octroyé à un trop grand nombre d’actions humanitaires, de développement et de sécurité. En outre, l’exactitude et la durabilité des résultats déclarés ne sont pas satisfaisantes, et les risques pour les droits de l’homme n’ont pas été traités dans leur globalité. »

 

C’est accablant ! La légèreté avec laquelle ce FFU a travaillé, le mépris évident à l’égard des autorités et des populations locales, le non-respect des Droits humains montrent combien il est temps que les institutions européennes soient réformées de fond en comble et ses dirigeants confrontés à leurs responsabilités.

 

Le Parlement européen s’est saisi de cette affaire. On verra !

 

 

Pierre Verhas

 

 

 

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