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  • : Le blog de pierre verhas
  • : Blog consacré à l'actualité dans les domaines de la politique et de l'astronomie, vus au sens large. Ce blog n'est pas neutre : il se positionne à gauche, de philosophie laïque et donnant la primauté à l'expérience sur la spéculation. Ce blog est ouvert au débat, à l'exception des invectives, des attaques personnelles et des insultes qui seront systématiquement rejetées afin de permettre à chacun(e) de débattre en toute liberté et dans la sérénité qui n'exclut en rien la passion.
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22 septembre 2010 3 22 /09 /septembre /2010 19:44

Suite à la chronique publiée par le principal leader politique flamand, Bart De Wever, nous avons envoyé au journal "Le Soir", la réponse ci-dessous. Il faut bien comprendre que l'actuelle crise belge est bien plus qu'une querelle de nationalités, elle est le choc de deux principes fondamentaux. D'un côté, la conception ethniste de la nation qui semble s'imposer, de l'autre, la nation comme ensemble consenti dans le cadre de valeurs universelles. Accepter par lâcheté la nation ethnique, revient à rejeter toutes les valeurs universelles. Les démocrates belges, flamands, comme bruxellois, comme wallons, par leur obsession de la paix civile à tout prix, jouent un jeu très dangereux. En se pliant au diktat des tenants de l'ethnisme, ils détruisent non seulement l'acquis démocratique en Belgique, mais mettent en péril la construction européenne basée sur le libre consentement de tous. Et nous saluons la Commissaire européenne à la Justice, Madame Viviane Reding, de l'avoir rappelé haut et fort suite à l'expulsion des Roms décrétée par le gouvernement français. Nos lecteurs savent que nous sommes opposés à l'Union européenne ultralibérale qui encourage indirectement l'ethnisme, amenant la balkanisation du Continent, mais nous appelons de nos voeux une construction politique forte qui permettra à tous les citoyens européens de s'épanouir dans la Justice qui n'est pas celle des Traités de Maastricht et de Lisbonne. Nous combattrons avec force et vigueur toute tentative de limiter les sociétés nationales et régionales aux seuls critères ethniques. Espérons que des responsables politiques aient le courage de le faire.

 

Jusqu’à quand, Messieurs, allez-vous accepter de renier les principes fondamentaux de notre société, au nom d’un accord impossible ? Comment, en effet, « concilier l’inconciliable », comme le tenta l’ex « préformateur » ? On ne peut concilier des principes aussi opposés sinon en se reniant et en se soumettant à l’adversaire ?

 

M. De Wever, dans sa tribune sur la collaboration, n’a affirmé qu’une vérité partielle : « Vous avez fait comme nous ! ». En rien, il n’a rejeté ce que fut la collaboration. Pire, il ne regrette pas son passé. Et il ose appeler à son secours François Mitterrand, pour justifier qu’il aurait évolué. Et vous accepteriez un tel raisonnement ? Ne comprenez-vous pas que la culture de cet homme n’a rien de commun avec les valeurs que vous prétendez défendre ?

 

L’enjeu n’est pas le seul avenir de la Belgique, il est plus fondamental : que seront les principes guidant l’organisation de notre société ? Veut-on une nation basée sur les seuls critères ethniques et linguistiques, ou un ensemble ouvert sur le monde régi par le libre consentement de tous les citoyens ? Comprenez-vous, Messieurs, que cet enjeu dépasse le petit territoire de la Belgique et l’interminable querelle Flamands - Wallons ? Lorsque, avec raison, la commissaire européenne Madame Viviane Reding fustige le recours à des critères ethniques contraires à la construction européenne, suite aux mesures discriminatoires prises par le gouvernement français à l’encontre des Roms, par votre obsession du compromis, vous vous apprêtez à accepter de les institutionnaliser au niveau d’un Etat. Vous prendriez une monstrueuse responsabilité historique dont vous ne calculez manifestement pas les conséquences.

 

Le compromis, Messieurs, a ses limites. Au lieu de renier le fondement de notre vie commune, par la dérisoire recherche d’un arrangement sans avenir, au lieu de céder à l’adversaire dans le timide espoir de garder quelques hochets, au lieu de prendre la ridicule posture de « Madame non », ayez le courage de fixer les limites principielles au delà desquelles, c’est le « Non possumus ».

 

Le 13 juin dernier, Messieurs, vous avez eu un mandat. Il ne comportait pas le reniement au nom d’un illusoire apaisement. Il vous obligeait à négocier un accord honorable. Et dans l’impossibilité, vous vous seriez grandis en rompant.

 

Résultat : « l’ennemi politique » comme l’a désigné Charles Picqué, a quasi gagné. Il fixe l’ordre du jour. Il pourra ainsi imposer son diktat, à moins qu’en dernier ressort, vous puissiez avoir un sursaut. Seul l’avenir nous le dira.

 

À l’abominable slogan de la branche la plus radicale du nationalisme flamand « Eigen volk eerst ! » opposons « Nos principes universels d’abord ! ».

 

 

Pierre VERHAS

 

 

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