L’ancien avocat général français Philippe Bilger qui s’est rendu célèbre par son réquisitoire modéré dans le procès des « gang des barbares » en 2009 et qui lui a valu l’ire vengeresse du Fouquier Tinville germanopratin, notre « grand » ami BHL, est un blogueur assidu et publie régulièrement des commentaires intéressants et intelligents sur l’actualité sur son blog « Justice au singulier » (http://www.philippebilger.com/blog/)
Son dernier article est consacré aux caricatures de Mahomet publiées par Charlie Hebdo en réponse aux troubles, menaces, attentats qui enflamment le monde musulman suite au film « Innocence des musulmans ». Il y défend le principe de la liberté d’expression.
Il a raison ! La liberté d’expression ne souffre aucune exception. Cependant, on est en droit de critiquer certaines expressions. C’est ce que j’ai fait dans ma réplique à Philippe Bilger sur son blog.
Pierre Verhas
La couverture de Charlie Hebdo : pour une fois, nous donnons raison à Cohn Bendit, c'est con !
Autant suis-je un partisan acharné de la liberté d'expression. Que ce soit la poitrine nue d'une princesse, un dessin provocateur, un film stupide, tout doit pouvoir être dit, écrit, diffusé.
Autant suis-je aussi pour la responsabilité des actes posés. Ainsi, dans la mesure de mes faibles moyens, je défendrai Charlie Hebdo, mais je ne m'interdirai pas de lui faire des reproches. Je pense, Monsieur l'avocat général, que vous serez d'accord avec moi d'affirmer que liberté implique responsabilité. Or, dans le climat actuel, je pense que Charlie Hebdo a plus fait commerce que contestation.
Des Français sont otages des fanatiques, des légations, des entreprises, des voyageurs français et européens sont à leur merci. Aussi, il eût été plus intelligent de calmer le jeu. Charlie Hebdo a tenté de refaire le coup des caricatures de Mahomet. C'est réussi commercialement. C'est loupé journalistiquement. Je trouve qu'il aurait pu réfléchir à une réplique plus subtile à ce fanatisme que des caricatures réchauffées.
Enfin, Charlie Hebdo n'a pas toujours été le champion de la liberté d'expression. Rappelez-vous l'affaire Siné. Lui aussi n'était pas « politiquement correct », aussi il a été viré et traité d'antisémite par le directeur de l'époque, Philippe Val, qui a continué à jouer son petit « Big Brother » à la radio d'Etat.
PV