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  • : Le blog de pierre verhas
  • : Blog consacré à l'actualité dans les domaines de la politique et de l'astronomie, vus au sens large. Ce blog n'est pas neutre : il se positionne à gauche, de philosophie laïque et donnant la primauté à l'expérience sur la spéculation. Ce blog est ouvert au débat, à l'exception des invectives, des attaques personnelles et des insultes qui seront systématiquement rejetées afin de permettre à chacun(e) de débattre en toute liberté et dans la sérénité qui n'exclut en rien la passion.
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8 novembre 2009 7 08 /11 /novembre /2009 23:15

 

 

Un vieux militant syndicaliste, ancien de toutes les luttes sociales, vétéran des Brigades internationales, résistant, ne cessait de dire aux jeunes attirés par le parti communiste : « N’y allez pas, vous allez être les suppôts d’un autre capitalisme, le capitalisme d’Etat ».

 

Le 9 novembre 1989, il était furieux : « C’est la pire nouvelle depuis longtemps ». Personne n’y comprenait rien. « C’est pourtant simple, expliqua-t-il, maintenant le capitalisme n’a plus d’adversaire. Il pourra faire tout ce qu’il voudra ! » Aujourd’hui, il y a plus de dix ans qu’il a disparu. Et, à la réflexion, il n’avait pas tort.

 

Depuis un mois, il y a une « murmania » qui envahit les médias. Sans doute, veut-on faire oublier les dégâts provoqués par l’ultralibéralisme en montrant que l’ancien système communiste était encore pire. Sortons de cette propagande nauséabonde et tentons d’analyser.

 

La chute du « Mur » : ses causes et ses conséquences

 

Il est évident que le 9 novembre 1989 est une date de rupture dans l’histoire européenne. Quelles en sont les causes ? Un inéluctable déclin de la puissance soviétique, puissance occupante de l’ensemble de l’Europe orientale et centrale. Le système économique et social replié sur lui-même s’effondrait. La course aux armements avec leurs derniers avatars, les euromissiles de Brejnev et la « guerre des étoiles » voulue par Reagan, l’échec patent de la guerre en Afghanistan (l’histoire se répéterait-elle pour l’Occident ?) ont grevé gravement l’économie des pays dits de « démocratie populaire ». De plus, le PNB de l’URSS était plus bas que celui du Japon et de l’Allemagne de l’Ouest, les deux ennemis de la guerre. Et pour couronner le tout, le baril de pétrole, principale ressource de l’Union soviétique, était au plus bas. Enfin, sur le plan international, l’impossibilité de l’URSS à mater la révolte ouvrière en Pologne achevait de l’affaiblir.


 

C’est ainsi que la gérontocratie post-brejnévienne fit place à un relativement jeune dirigeant, Michaël Gorbatchev. Il proclama très vite la « perestroïka » (restructuration) et la « glasnost » (transparence). Il fallait changer le système de fond en comble pour assurer sa pérennité. Il était dès lors normal que les peuples des pays du Pacte de Varsovie réclament aussi des réformes. Cela entraîna très vite une déstabilisation de ces pays. En Pologne, bien avant Gorbatchev, en 1980, il y eut la grève des ouvriers des chantiers navals de Gdansk ouvertement soutenue par le Pape et par Reagan suivie de la phase de la répression de l’armée polonaise dirigée par Jaruzelski. Cela ne pouvait qu’avoir un effet d’entraînement dans les autres pays dits de l’Est. Des mouvements divers eurent lieu dans d’autres « démocraties populaires », notamment en Roumanie et en DDR. Ceaucescu, le dictateur sanguinaire et caricatural des Carpates, fut renversé le 21 décembre 1989. Ce fut le second régime communiste européen à tomber, la DDR ayant été le premier.


 

Ceaucescu et Honecker : deux dictateurs en sursis

On connaît la suite : dès le début 1989, les Allemands de l’Est fuient vers l’Ouest via la Tchécoslovaquie et la Hongrie qui avaient ouvert leurs frontières. Des manifestations populaires eurent lieu à Leipzig demandant préalablement des réformes importantes et la fin de la dictature pour finir par revendiquer la réunification allemande. Gorbatchev fit comprendre à ses « alliés » du Pacte de Varsovie qu’il n’était pas question d’user de la violence et que l’URSS ne sortirait pas ses chars. Lors des cérémonies du quarantième anniversaire de la RDA, Gorbatchev voulut faire comprendre à Honecker qu’il devait se préparer à la fin du régime. La population de Berlin Est acclamait Gorbatchev. Honecker ne comprit pas pourquoi. La suite de l’histoire le fit comprendre. Les dirigeants de RDA, ignorant les signes avant-coureurs de la crise, fêtent le 7 octobre 1989 dans une grande parade les quarante années d'existence de leur état. Dans son allocution, Erich Honecker désigne la RDA, aujourd'hui comme hier, comme "le rempart contre l'impérialisme", comme la "vitrine" et le "brise-lame" des pays socialistes.



Le baiser de Judas


"En avant, toujours! En arrière, jamais!" dit-il encore, ne prêtant pas l'oreille aux avertissements de Michail Gorbatchev, qui l'encourage dans la voie d'une "Perestroïka" à l'allemande. Gorbatchev dira ensuite à la presse : "Celui qui prend du retard, celui-là, la vie le punira".



Honecker fut limogé quelques jours plus tard, le 18 octobre, et la nouvelle direction du parti communiste est-allemand donna pour finir l’autorisation d’ouvrir sa frontière avec l’Allemagne de l’Ouest, on était le 9 novembre 1989.

                                                                 
                                                                                                                                        
 

Si François Mitterrand avait vu juste ?

 

François Mitterrand, contrairement à la plupart des autres chefs d’Etat, ne manifesta pas un enthousiasme délirant suite à la chute du Mur. On a beaucoup reproché à feu le président français d’avoir voulu freiner un processus inéluctable qu’il n’avait pas vu venir. Bref, on a dit à son sujet ce que lui reprochait son rival Valéry Giscard d’Estaing, d’avoir été « un homme du passé ». A la réflexion, François Mitterrand voulut effectivement freiner la marche forcée vers la réunification allemande pour éviter un déséquilibre qui affaiblirait l’Europe.



 

En effet, la réunion des deux Allemagnes signifiait l’élargissement de l’Europe. Les autres pays de l’Est suivraient forcément. On risquait dès lors de construire une Europe politiquement inexistante qui se transformerait progressivement en une vaste zone de libre échange, ce qui allait à l’encontre de l’idée européenne. Mitterrand souhaitait que, préalablement à tout élargissement,  l’on approfondisse les institutions politiques de l’Europe existante à l’époque qui était composée de douze Etats membres. Il n’a pas été suivi et aujourd’hui, plus d’un regrettent un élargissement anarchique qui a transformé l’Europe de projet d’épanouissement en une entité mal définie, mal dirigée, antidémocratique, devenue le gendarme tatillon des dogmes économiques néolibéraux. Mitterrand souhaitait, et cela lui fut reproché, éviter que l’Allemagne ait un poids trop grand au sein de l’Europe, au détriment des autres Etats et facteur de déséquilibre comme cela s’est vu en ex-Yougoslavie où l’Europe, au lieu d’afficher une réelle neutralité qui lui aurait permis d’exercer un arbitrage efficace entre les parties, a pris ouvertement parti pour la Croatie et la Bosnie contre la Serbie. Ce fut la pression conjuguée de l’Allemagne, des Etats-Unis et même du Vatican qui a mené à cela. Il fallait désigner un ennemi : à travers la Serbie, c’était bien sûr la Russie. On connaît le résultat.

 

Le président français commit des erreurs, notamment celle de ne pas évaluer la fin du régime soviétique suite au putsch qui renversa Gorbatchev, mais, en définitive, François Mitterrand ne fut pas « l’homme du passé » mais l’homme qui tenta de forcer l’avenir.

 

Et pour les « ex » Allemands de l’Est ?

 

La réunification à marche forcée de l’Allemagne imposée par le chancelier Kohl fut en fait une absorption des länder est-allemands par la République fédérale. Ceux-ci constituaient un réservoir de main d’œuvre à bon marché et disposaient de terrains très bon marché pour délocaliser des usines allemandes vers l’Est. Voici un exemple concret de transformation subie en DDR.



Logements sociaux à Berlin Est

« Leipzig ville fantôme »
titrait récemment le « Courrier International » : « Il était une fois une cité industrielle de 530 000 habitants qui faisait figure de ville d’avant-garde dans la lutte pacifique contre le régime de la RDA : quand le mur de Berlin tomba, en 1989, ce fut en grande partie grâce aux manifestations incessantes de la population de Leipzig. Moins de dix ans plus tard, en 1998, la deuxième ville d’Allemagne de l’Est après Berlin avait perdu presque 100 000 habitants. Et l’exode continue. La réunification a eu des conséquences dramatiques. Toute l’infrastructure économique des nouveaux Länder a été oblitérée d’un coup. Le déclin industriel et le chômage forcent les jeunes à partir pour faire leur vie ailleurs, dans la prospère et si proche Bavière, par exemple. A cela s’ajoute une chute spectaculaire de la natalité dans toute l’Allemagne de l’Est. Résultat : presque 60 000 logements sont aujourd’hui inoccupés, et la municipalité de Leipzig commence à envisager des démolitions d’immeubles à grande échelle. Ces projets d’urbanisme en peau de chagrin ont des noms de code romantiques comme “Sombre forêt” ou “Bois ensoleillé”, qui cachent une recette assez simple : raser les quartiers vétustes ou défavorisés et transformer les surfaces ainsi gagnées en espaces verts pour faire plaisir à ceux qui veulent bien continuer à habiter la ville. Afin de frapper les imaginations (et pour rire), on a même évoqué l’idée d’un grand parc animalier à côté de la gare centrale flambant neuve ».


« La municipalité incite les propriétaires à faire démolir leurs immeubles, car ils ne les loueront plus jamais »
, résume « Der Spiegel ». « Ensuite, ils sont invités à faire don des terrains à la ville. Quant à ceux qui refusent, ils finiront par vendre leur bien, devenu inexploitable, à très bas prix, estiment les urbanistes ».


Jusqu’à 400 000 logements seront ainsi supprimés dans les années à venir ! Il va de soi que ces terrains sont dévolus à la spéculation immobilière car l’Allemagne veut faire de Leipzig sa vitrine « high tech », cette ville étant le siège de nombreux salons, dont la fameuse foire de Leipzig.


Selon l’historien Ingo Schultz, la disparité économique entre les deux pays était phénoménale, il aurait fallu une période de transition avant le brusque passage à l’économie de marché, mais on a préféré reporter les problèmes (par exemple le dumping social provoqué par l’arrivée sur le marché du travail des travailleurs est-allemands). La cause fut à la fois un manque de courage politique, mais aussi la doctrine de la thérapie de choc néolibérale.

Schultz conclut (Courrier international 992 du 5 au 11 novembre 2009) :  « Parler et débattre d’une révolution pacifique vieille de vingt ans, c’est aussi réfléchir au monde d’aujourd’hui. Peut-être ma vision des choses se révèlera-t-elle fauuse. Cela ne me dérangerait pas. Ce qui me dérange, en revanche, c’est la suffisance des « vainqueurs de l’histoire », l’arrogance avec laquelle ils se placent au-dessus de toute discussion, de toute argumentation, de toute revendication, pour agir à leur guise. »


En 1999, USA Today écrivait « Quand le Mur de Berlin est tombé, les Allemands de l’Est se sont imaginé une vie de liberté et d’abondance, où les difficultés auraient disparu. Dix ans plus tard, un remarquable 51% aux élections a fait savoir qu’ils étaient plus heureux sous le communisme ».  À peu près au même moment, un nouveau proverbe russe voyait le jour : « Tout ce que les communistes vous ont dit du communisme était faux, mais tout ce qu’ils vous ont dit du capitalisme était vrai. »

 

Après l’euphorie

 

L’euphorie passée, en juillet 1991, Gorbatchev fut invité à Londres à participer au G7. C’était la première fois que son pays y participait. Sa politique, à l’époque, suscitait une curiosité teintée de sympathie de la part de l’opinion publique occidentale. Naomi Klein, dans La stratégie du choc (Actes Sud, 2008), écrit : « Au début des années 1990, Gorbatchev, guidé par deux politiques jumelles, la glasnost (transparence) et la perestroïka (restructuration), avait déjà mené à un bien remarquable exercice de démocratisation : la presse avait été libérée, le Parlement, les conseils locaux, le président et le vice-président de la Russie avaient été élus, et la Cour constitutionnelle était indépendante. Sur le plan économique, Gorbatchev s’orientait vers le libre marché doublé d’un solide filet de sécurité sociale – démarche qui, estimait-il, prendrait dix à quinze ans -, le secteur public conservant sa mainmise sur les principales industries. Son but ultime était de construire une social-démocratie à la scandinave, un phare socialiste pour l’humanité entière. »



 

Si l’opinion publique occidentale, une large part des dirigeants politiques et les forces vives des pays de l’Est saluaient ce programme, ce n’était pas le cas des dirigeants occidentaux déjà imprégnés du néo-libéralisme thatchérien et reaganien poursuivi par Clinton. A son arrivée au G7, Gorbatchev reçut une volée de bois vert. Naomi Klein ajoute : « Le message quasi unanime des autres chefs d’Etat était le suivant : si vous n’administrez pas immédiatement la thérapie de choc radicale, nous allons couper la corde et vous laisser tomber. »

 

Autrement dit, pas question d’un programme socialiste dans une économie de marché, il faut appliquer les recettes du néo-libéralisme : privatisation, baisse drastique des dépenses sociales et déréglementation. On sait ce qui s’est passé par après : un coup d’Etat organisé par les communistes traditionalistes échoua. Gorbatchev était définitivement affaibli et fut remplacé par son rival, Boris Eltsine, qui appliqua le programme néolibéral et favorisa ce qu’on appelle les oligarques, ces hommes d’affaire dont la fortune n’est pas toujours d’origine très nette. Avec une équipe convertie à l’école de Chicago, Eltsine obtint des pouvoirs spéciaux pour mener sa politique de réformes aussi soudaines que radicales de l’économie russe. Il démantela l’Union soviétique en accordant l’indépendance à l’Ukraine, la Géorgie et la Biélorussie, ce qui lui permit d’agir en toute liberté avec l’appui non dissimulé de Clinton et de son clan, lui aussi issu de l’école de Chicago. Il alla jusqu’à « éliminer » le Parlement en envoyant des chars, comme cela se fait en toute bonne démocratie, ce avec l’appui à peine caché de Clinton. Cette situation est tout à fait comparable à celle du Chili en 1973 où les Etats-Unis aidèrent ouvertement Pinochet et imposèrent les réformes ultralibérales. Partout, le radicalisme ultralibéral s’accompagne de dictatures. On sait ce qu’il en advint : la Russie est devenu une dictature, l’anarchie règne un peu partout, les mafias ont la mainmise sur l’économie. Le successeur de feu Eltsine, Poutine, tente de redresser cette situation catastrophique avec plus ou moins de bonheur.




Les deux compères en néolibéralisme
 

Est-ce cela que voulaient ceux qui ont lutté contre une autre dictature, celle des démocraties dites populaires ?


Une donnée fondamentale n’est pas reprise dans l’histoire officielle de la fin du communisme soviétique : les peuples de l’Est ne souhaitaient pas vivre dans une société capitaliste libérale. L’ancien dissident slovène Slavoj Sizek écrit récemment dans une tribune au « Monde » : « D'ailleurs, l'immense majorité des dissidents de l'Est ne manifestaient pas pour le capitalisme. Ils voulaient plus de solidarité et un semblant de justice, ils voulaient être libres de mener leur vie sans être sans cesse contrôlés par l'Etat, libres de se réunir et de parler ouvertement, ils voulaient une vie honnête et décente, débarrassée du bourrage de crâne, de l'hypocrisie et du cynisme. Comme plusieurs observateurs l'ont bien vu, les idéaux qui sous-tendaient leur révolte étaient largement inspirés de l'idéologie dominante : on aspirait à quelque chose comme "un socialisme à visage humain".


Mais la seule réponse à l'utopie socialiste est-elle le capitalisme réel ? La chute du Mur a-t-elle vraiment ouvert la voie à un capitalisme mature, rendant obsolète toute utopie ? Et s'il s'agissait là aussi d'une utopie ? Le 9 novembre 1989 annonçait les "joyeuses années 1990", le rêve de la "fin de l'histoire" chère à Fukuyama, la conviction que la démocratie libérale avait triomphé, que le but était atteint, que la communauté globale et libérale était au coin de la rue, que les obstacles résiduels à ce happy-ending hollywoodien n'étaient que contingents (quelques poches de résistance, là où les dirigeants n'avaient pas encore compris qu'ils avaient fait leur temps). »


Et Sizek ajoute
 : « Le 11-Septembre est venu sonner la fin de l'ère Clinton : il inaugure une époque qui voit se dresser de nouveaux murs, entre Israël et la Cisjordanie, autour de l'Union européenne, à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, et à l'intérieur même des Etats. Comme si la thèse de Fukuyama avait dû mourir deux fois. En effet, l'effondrement de l'utopie politique de la démocratie libérale après le 11-Septembre n'a pas affecté l'autre utopie, économique celle-là, portée par le capitalisme mondialisé. Si la crise financière de 2008 a un sens historique, c'est qu'elle renverse le pan économique des rêveries "fukuyamesques".


  
 Le mur Mexique - USA et le mur Israël Palestine dont le libéralisme s'accomode très bien...



Le libéralisme se voulait une anti-utopie, le néolibéralisme tournait le dos aux idéologies responsables de l'horreur totalitaire du XXe siècle. Mais on comprend aujourd'hui que la période utopique par excellence aura été les années 1990, dans leur croyance que l'humanité avait enfin trouvé la formule socio-économique optimale. Or l'expérience des dernières décennies montre clairement que le marché n'est pas un mécanisme inoffensif qui agit au mieux quand on le laisse faire. Pour créer les conditions de son fonctionnement, une grande violence préalable est requise. Face aux ravages qu'ils ont eux-mêmes provoqués, les fondamentalistes du marché retrouvent les réflexes typiques de la mentalité totalitaire : ils imputent leur échec aux compromis passés par ceux qui ont traduit leurs visions en politique (trop d'intervention étatique, etc.), et exigent une application plus radicale encore de la doctrine du marché. »

 

Les premières manifestations qui annoncèrent le délitement de la DDR eurent lieu à Leipzig. Les manifestants scandaient « Wir sind das volk » (Nous sommes le peuple) puis le slogan s’est mué en « Wir sind ein volk » (Nous sommes un peuple). Franchement, nous préférions le premier slogan.
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