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  • : Blog consacré à l'actualité dans les domaines de la politique et de l'astronomie, vus au sens large. Ce blog n'est pas neutre : il se positionne à gauche, de philosophie laïque et donnant la primauté à l'expérience sur la spéculation. Ce blog est ouvert au débat, à l'exception des invectives, des attaques personnelles et des insultes qui seront systématiquement rejetées afin de permettre à chacun(e) de débattre en toute liberté et dans la sérénité qui n'exclut en rien la passion.
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13 décembre 2021 1 13 /12 /décembre /2021 10:47

 

 

 

« Parodie de justice » hurle Amnesty International après l’arrêt de la Haute Cour de Justice britannique d’autoriser l’extradition de Julian Assange qui n’avait pas été accordée en première instance.

 

Nils Muižnieks, directeur pour l’Europe d’Amnesty International, a déclaré :

 

« C’est une parodie de justice. En jugeant ce recours recevable, la Haute Cour a choisi de se satisfaire des assurances diplomatiques profondément biaisées offertes par les États-Unis, selon lesquelles Julian Assange ne serait pas détenu à l’isolement dans une prison de haute sécurité. Le fait que les États-Unis se soient réservé le droit de changer d’avis à tout moment montre bien que ces assurances ne valent même pas le papier sur lequel elles sont écrites.

« En cas d’extradition aux États-Unis, Julian Assange pourrait non seulement être jugé en vertu de la Loi relative à l’espionnage, mais aussi être exposé à un risque élevé de graves violations des droits humains en raison de conditions de détention pouvant s’apparenter à de la torture et à d’autres mauvais traitements.

« Sa mise en accusation par le gouvernement américain représente une grave menace pour la liberté de la presse, à la fois aux États-Unis et dans le reste du monde. Si elle est maintenue, elle fragilisera le rôle essentiel joué par les journalistes et les responsables de publication dans la surveillance des pouvoirs publics et la dénonciation de leurs méfaits – et elle obligera les journalistes du monde entier à sans cesse se méfier. »

 

Jamais Amnesty n’avait été aussi dur dans un communiqué au sujet de Julian Assange. Cette association s’est préoccupée fort tard de ce dossier, alors que Nils Melzer, le commissaire spécial des Nations Unies sur la torture, avait alerté les autorités et l’opinion depuis longtemps sur l’emprisonnement et les menaces injustes qui pesaient sur le fondateur de Wikileaks. (voir Uranopole : https://uranopole.over-blog.com/2020/04/j-accuse.html et https://uranopole.over-blog.com/2021/05/julian-assange-ou-la-persecution-permanente.html )

 

Le drame : malgré l’indignation de plus en plus importante de l’opinion internationale, Julian Assange ne bénéficie d’aucune protection, même pas celle de ses avocats qui ont très difficile à avoir accès à leur client et à son dossier. Et surtout, son gouvernement ne bouge pas d’un pouce pour tenter d’édulcorer son sort à la prison de Belmarsh appelée le « Guantanamo britannique » où manifestement les traitements qui lui sont infligés ont pour objet de le dégrader physiquement et mentalement.

 

 

 

Julian Assange à l'époque où il était en pleine forme.

Julian Assange à l'époque où il était en pleine forme.

 

 

 

Le journaliste britannique d’investigation Kit Klarenberg écrit chez nos amis du « Grand Soir » : « The Grayzone a obtenu des documents qui révèlent que le gouvernement australien était, dès le premier jour, parfaitement au courant du traitement cruel infligé à Julian dans la prison londonienne de haute sécurité de Belmarsh, et qu’il n’a rien fait, ou presque, pour y remédier. En fait, il a fait la sourde oreille au journaliste emprisonné, bien qu’il ait entendu son témoignage sur les conditions "si mauvaises que son cerveau s’éteignait".

 

Non seulement Canberra ne s’est pas opposé aux gouvernements américain et britannique qui supervisent l’emprisonnement et les poursuites judiciaires d’Assange, mais, comme ces documents le montrent avec force détails, elle semble avoir été de connivence avec eux dans la violation flagrante des droits de l’homme d’un citoyen australien, tout en faisant de son mieux pour cacher au public la réalité de sa situation. »

On oublie aussi qu’il s’est passé certaines choses depuis le jugement du tribunal londonien interdisant l’extradition d’Assange.

Par exemple, le témoin-clé de l’accusation contre Julain Assange, un escroc notoire, a admis en septembre avoir menti. En bonne justice, la Haute Cour qui était déjà saisie d’une procédure d’appel du jugement aurait dû ordonner une nouvelle instruction, car toute l’accusation est désormais ébranlée.

 

Les curieuses révélations de Yahoo News

 

D’autre part, en septembre, le site Yahoo News a publié des révélations pour le moins surprenantes sur un complot de la CIA pour enlever ou tuer Assange alors réfugié à l’ambassade d’Equateur. Bien que d’après Viktor Dedaj, cet article est bourré d’inexactitudes, la première étant que Consortium News avait déjà révélé l’existence d’un complot contre Assange.

 

 

Viktor Dedaj l'infatigable animateur du "Grand Soir" et traducteur des articles relatifs à l'affaire Assange. Il est ainsi un des meilleurs informateurs du public francophone sur cette affaire. Il exprime ici son scepticisme à l'égard des "révélations" de Yahoo News.

Viktor Dedaj l'infatigable animateur du "Grand Soir" et traducteur des articles relatifs à l'affaire Assange. Il est ainsi un des meilleurs informateurs du public francophone sur cette affaire. Il exprime ici son scepticisme à l'égard des "révélations" de Yahoo News.

 

 

 

Voici ce qu’en dit en substance Joe Lauria de Consortium News (Le Grand Soir, 2 octobre 2021) :

« L’article de Yahoo ! fournit de nouveaux détails importants sur des faits signalés il y a un an, mais contient plusieurs erreurs, notamment une histoire inventée de toutes pièces selon laquelle des agents russes voulaient exfiltrer Assange de l’ambassade d’Équateur.

L’article de Yahoo ! News auquel on attribue à tort la révélation d’un complot de la CIA visant à assassiner ou à kidnapper l’éditeur de Wikileaks Julian Assange est truffé d’erreurs capitales, tout en fournissant de nouveaux détails importants sur les délibérations internes de Washington concernant la mise en place du complot.

Consortium News, ainsi que d’autres médias, a fait état il y a un an, le 30 septembre 2020, d’un complot de la CIA pour enlever ou empoisonner Julian Assange, sur la base d’un témoignage sous serment lors de l’audience d’extradition d’Assange à Londres. Max Blumenthal de The Grayzone a été le premier à rapporter l’histoire en mai 2020.

Le témoignage de septembre 2020, présenté pour la première fois devant un tribunal de Madrid, provenait d’un ancien associé et d’un employé d’UC Global, la société de sécurité espagnole payée par la CIA pour espionner Assange à l’ambassade d’Équateur à Londres, y compris les conversations privilégiées d’Assange avec ses avocats et ses médecins.

L’un des témoins a déclaré qu’en décembre 2017, "les États-Unis étaient désespérés" de faire sortir Assange de l’ambassade, et que "des mesures plus extrêmes devaient être utilisées."

Un témoin a déclaré que le PDG d’UC Global, David Morales, lui avait dit de "Laisser la porte de l’ambassade ouverte pour permettre à M. Assange d’être kidnappé et même que l’empoisonnement était envisagé". Les deux témoins ont contacté un avocat qui s’est adressé à un tribunal de Madrid, lequel a ordonné un mandat d’arrêt, une perquisition au domicile de Morales et a émis des accusations contre lui pour espionnage d’Assange.

La réaction à l’article publié dimanche par Yahoo ! News prouve l’axiome selon lequel tant qu’un événement n’apparaît pas dans les médias grand public, il ne s’est pas produit. En effet, les médias établis ont largement ignoré cette histoire il y a un an, lorsqu’elle a été révélée au tribunal. L’article de Yahoo ! a maintenant été couvert par CNN, MSNBC, The Guardian et d’autres médias institutionnels, ce qui a permis à un public plus large d’en prendre connaissance pour la première fois et de faire pression sur l’administration Biden pour qu’elle abandonne l’affaire.

Ni le New York Times ni le Washington Post n’en ont parlé jusqu’à présent et n’ont pas couvert le témoignage de l’employé d’UC Global en septembre 2020. Le Guardian est l’un des rares grands médias à avoir rapporté l’affaire lorsqu’elle est apparue au tribunal. Yahoo ! a enterré profondément dans son article le fait que le Guardian avait déjà couvert l’affaire à l’époque (ils n’étaient ni les premiers ni les seuls), donnant ainsi l’impression que Yahoo ! révélait l’histoire pour la première fois.

Si l’article de Yahoo ! fait progresser l’histoire en confirmant à Washington le témoignage des témoins de UC Global et en apportant pour la première fois des détails cruciaux provenant de sources du renseignement américain, notamment le rôle de Mike Pompeo, alors directeur de la CIA, dans le complot (voir ci-dessous), il contient un certain nombre d’erreurs factuelles.

  • Yahoo ! rapporte sans critique une histoire inventée de toutes pièces selon laquelle la Russie aurait tenté d’extraire Assange de l’ambassade d’Équateur.
  • Yahoo ! rapporte faussement que l’administration Obama n’a pris aucune mesure contre Assange jusqu’à ce que Wikileaks aide le lanceur d’alerte Edward Snowden à s’échapper de Hong Kong en 2013, alors que le FBI d’Obama a en fait mené une opération d’infiltration contre Assange en Islande en 2011, et a constitué un grand jury la même année, des faits qui ne sont pas mentionnés dans L’article de Yahoo !
  • Yahoo ! considère comme un fait que la Russie a piraté les Démocrates et a donné ses courriels à Assange, bien qu’il ne s’agisse que d’allégations dans un acte d’accusation américain, et ignore le témoignage au Congrès du PDG de Crowd Strike selon lequel il n’y avait aucune preuve concrète d’un piratage ayant entraîné le vol de données.

L’idée maîtresse de l’article de Yahoo ! est que l’administration Obama a été bonne envers Assange, tandis que des éléments de l’administration Trump ont comploté l’assassinat ou l’enlèvement avant de choisir la voie acceptable d’une action en justice contre Assange. Mais l’affaire juridique est également troublante. »

 

Il faut bien admettre que c’est un peu gros ! On sent là une réelle tentative de désinformation sans doute pour couvrir certains agents des services secrets étatsuniens. Cependant, l’existence de ce complot prouvée depuis plus d’un an par un site libre, Consortium News, l’est aussi par un organe « mainstream », Yahoo News ! Là aussi, une nouvelle instruction devrait être ordonnée. Et on devrait cesser de traiter les partisans de Julian Assange de complotistes, car, ici, le complot est vraiment du côté de ses ennemis.

 

Le rôle majeur de l’Etat profond

 

Il est surtout dans l’Etat profond qui devient de plus en plus dominant dans le monde occidental. Certes, les médias « mainstream » disent que l’Etat profond n’existe pas et que c’est un fantasme des « complotistes ». Un peu court !

 

D’abord, qu’est-ce que l’Etat profond ? Samuel P Huntington, l’auteur du fameux Choc des civilisations, a écrit dans un autre ouvrage : « Le pouvoir ne peut rester fort que lorsqu’il est maintenu dans l’ombre ; lorsqu’il est exposé à la lumière du jour, il commence à s’évaporer. » (Samuel P. Huntington, Politics, The Promise of Disharmony, Belknap Press, Cambridge, 1981, cité par Peter Dale Scott, L’Etat profond américain, ed. Demi-Lune, Paris, 2015). Le même Peter Dale Scott définit ainsi l’Etat profond : « Il s’agit d’un pouvoir qui ne provient pas de la Constitution, mais de sources extérieures à celle-ci, et qui est plus puissant que l’Etat public. »

 

Le « New York Times » lui-même a repris la notion d’Etat profond après le déclenchement de l’affaire Edward Snowden qu’il définit comme « un niveau de gouvernement ou de super-contrôle difficilement perceptible qui se maintient quel que soit le résultat des élections et qui est susceptible de contrecarrer les mouvements sociaux ou les changements radicaux. »

 

 

 

Edward Snowden s'est lui aussi attaqué à l'Etat profond.

Edward Snowden s'est lui aussi attaqué à l'Etat profond.

 

 

 

Concrètement, l’Etat profond réunit les services secrets, certains services de police, des éléments du pouvoir judiciaire et surtout des grandes entreprises privées comme Google que Julian Assange avait dénoncé dans un ouvrage fameux : « Google contre Wikileaks », éditions Ring, 2018.

 

C’est donc cet Etat profond qui est l’instrument efficace de la droite néoconservatrice anglo-saxonne et des grandes entreprises transnationales comme les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft). Il a décidé d’avoir la peau de Julian Assange qui, par son génie informatique, a réussi à démonter leurs procédures et surtout qui, grâce à sa collaboration avec Chelsea Manning, a révélé les crimes de guerre US en Irak et en Afghanistan. Parce qu’il a réussi à pénétrer au cœur de leur système, Assange représente donc un danger majeur et le sort qu’on lui réserve doit avant tout servir d’exemple pour ceux qui souhaiteraient poursuivre son œuvre.

 

Et demain ?

 

L’objectif de cette interminable procédure d’extradition, à mon sens, est justement de ne pas y procéder. Enfermé dans des conditions abominables dans la prison de haute sécurité de Belmarsh, Julian Assange se dégrade dangereusement aussi bien sur le plan physique que mental. Il n’est plus que l’ombre de lui-même et il tombera sans doute gravement malade, dernière étape avant une issue fatale. Stella Morris, son épouse et mère de ses deux enfants, a récemment révélé qu’il a fait un petit AVC. (Voir ci-dessous « Déclaration de Doctors for Assange »)

 

 

 

L"épouse de Julian Assange et ses deux enfants est très inquiète, à juste titre.

L"épouse de Julian Assange et ses deux enfants est très inquiète, à juste titre.

 

 

 

Si un nouveau recours est possible contre la décision de la Haute Cour de Justice et si elle est lancée, Assange croupira encore des mois dans le « Guantanamo britannique », et se dégradera de plus en plus, la Justice britannique en cette affaire étant d’une lenteur toute particulière.

 

De toute façon quelle que soit l’issue donnée, extradition ou non, l’Etat profond aura réussi à détruire un homme à petit feu, en cherchant à éteindre la flamme de la liberté de la presse.

 

Mais, là, il lui reste encore beaucoup de boulot et à nous aussi.

 

 

Pierre Verhas

 

 

Déclaration de Doctors for Assange (1)

 

La fiancée de Julian Assange, Stella Moris, a annoncé hier que M. Assange a eu un "mini-AVC" le 27 octobre, le premier jour de sa dernière audience d’extradition, selon le Daily Mail. Il aurait été "laissé avec une paupière droite tombante, des problèmes de mémoire et des signes de dommages neurologiques".

 

Cette dangereuse détérioration de la santé de M. Assange souligne les préoccupations urgentes soulevées par Doctors for Assange au cours des deux dernières années. Par conséquent, une fois de plus, Doctors for Assange demande que M. Assange soit libéré de prison afin qu’il puisse avoir accès à des soins médicaux cohérents, de qualité et indépendants - ce qu’il lui est impossible d’obtenir dans la prison de Belmarsh. Nous réaffirmons que M. Assange n’est pas en état de subir un procès d’extradition. En outre, il est hors de question de l’extrader vers les conditions difficiles du système pénitentiaire américain, qui est inhumain. Il devrait donc être libéré immédiatement et définitivement de prison.

 

Cette dernière urgence médicale vient s’ajouter à l’état de santé déjà catastrophique de M. Assange, dû à sa torture psychologique prolongée. Il s’agit notamment de onze années de détention arbitraire, de négligence médicale, d’isolement cellulaire, d’obstruction à l’accès à ses avocats et de poursuites judiciaires orwelliennes qui ont violé l’État de droit et les procédures régulières :

 

  • les principales accusations contenues dans l’acte d’accusation américain contre M. Assange sont entachées de mensonges purs et simples et de maigres faits ;
  • M. Assange et son équipe juridique ont été surveillés par la CIA ; et
  • M. Assange a été pris pour cible par l’agence dans le cadre d’un plan visant à l’enlever et à l’assassiner.
  •  

Pendant tout ce temps, M. Assange a fait l’objet d’une campagne de propagande concertée dans les grands médias du monde entier.

 

L’assurance que M. Assange ne sera pas soumis à des conditions de détention difficiles par l’agence même qui a comploté pour le kidnapper et l’assassiner est grotesque. Le fait que la Haute Cour accepte une proposition aussi ridicule, décrivant les assurances comme des "engagements solennels offerts par un gouvernement à un autre", remet sérieusement en question l’indépendance, l’impartialité et l’intégrité du système judiciaire britannique.

 

La santé de M. Assange et la santé de notre démocratie, qui dépend d’une presse libre et de l’intégrité judiciaire, sont toutes deux gravement menacées. Cette affaire honteuse et profondément préjudiciable doit être abandonnée immédiatement, et Julian Assange doit retrouver la liberté qu’il mérite depuis longtemps.

 

12 déc. 2021

 

Traduction par Viktor Dedaj

 

»» https://doctorsforassange.org/d4a-statement-12-12-2021/

URL de cet article 37603
https://www.legrandsoir.info/declaration-de-doctors-for-assange.html

 

  1. Déclaration diffusée par « le Grand Soir » du 12 décembre 2021

 

 

 

 

 

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10 décembre 2021 5 10 /12 /décembre /2021 16:16

 

 

 

Sophia (Zosha) Poznanska, polonaise, juive, militante communiste, née le 8 juin 1906 fut d’abord membre du Hashomer Hatzaïr, « jeunesses travaillistes », mouvement progressiste sioniste à la fois juif, socialiste, sioniste, internationaliste, pratiquant le scoutisme. En 1925, Sophia émigre en Palestine avec un groupe du Hashomer Hatzaïr. Elle rejoint son frère Olek au kibboutz Mahanyaim près de Hadera, petite ville côtière de Palestine située entre Tel Aviv et Haifa.

 

C’est son histoire que nous raconte ici Anne Vanesse, psychologue, échevine (maire adjointe) honoraire de la commune bruxelloise de Saint-Gilles déjà autrice de Rosa Luxemburg et les socialistes belges (voir Uranopole : https://uranopole.over-blog.com/2019/01/il-y-a-cent-ans-rosa-la-rouge-la-plus-grande-figure-du-socialisme-a-ete-assassinee.html ), Rosa Luxemburg, passions, amours, origines et Figures hongroises, en hommage à des psychologues hongrois. Pour Sophia Poznanska, Anne s’est inspirée de sa seule biographe, Yehudit Kafri, dont elle publie de larges extraits. L’objectif de l’autrice est de narrer l’histoire de la rencontre de Sophia avec les dirigeants communistes palestiniens qui la conduiront pour finir à l’Orchestre Rouge où elle travailla et surtout milita pendant l’occupation nazie. Sur cet épisode, elle se basa essentiellement sur le livre de Gilles Perrault paru en 1967 intitulé « l’Orchestre rouge ».

 

 

 

Portrait dessiné de Sophia Poznanska d'après une photographie

Portrait dessiné de Sophia Poznanska d'après une photographie

 

 

 

Anne Vanesse, en bonne psychologue, décrit la jeunesse tourmentée de Sophia ou Zosha. La Première guerre mondiale où l’armée allemande envahit la Pologne dès le 1er août 1914, les risques de pillage de l’appartement familial, la fuite. Son premier amour, Fishek. Son adhésion au Hashomer Hatzaïr où se pratiquait une morale stricte par laquelle toute relation sexuelle était interdite. En 1924, Sophia se prépare à la « matura », l’examen de fin d’études secondaires, mais avec ses camarades, elle n’était pas intéressée par les matières classiques comme l’histoire polonaise, les mathématiques, les langues étrangères, car elle n’avait pas l’intention d’aller à l’université. Elle voulait avoir une formation pratique agricole pour aller travailler dans un kibboutz en Palestine et ainsi rejoindre son frère Olek. Elle se retrouva sur le terrain de camping du kibboutz à Afula, localité située bien plus au Nord entre Jénine et Nazareth. Afula était à l’origine un village arabe du nom de Al-Fuleh qui comptait plus de 500 Arabes dont la plupart ont été expulsés. Ses débuts furent très durs. Sophia devait casser des cailloux pour en faire du gravier afin de construire une route.

 

 

 

Anne Vanesse : psychologue, militante, autrice

Anne Vanesse : psychologue, militante, autrice

 

 

 

La déception du sionisme

 

Sophia fut très vite déçue par le sionisme qu’elle avait imaginé comme un mouvement socialiste de libération et d’émancipation entre les ouvriers juifs et les ouvriers arabes. La réalité qu’elle rencontra était tout autre. Elle s’en ouvrit à son frère Olek dans une discussion rapportée par Yehudit Kafri qui marqua son destin.

 

« Les Arabes sont des gens tout comme nous ! »

Le vent fort transportait jusqu’à eux de la fumée imprégnée de l’odeur du bois d’olivier brûlant dans de lointains fours taboun, des aboiements de chiens, des voix de gens.

« Il y a des Arabes ici », répétait-elle. « De quel droit les avons-nous chassés de leurs terres et de leurs villages pour résoudre notre problème ? »

« Vous exagérez. Pas partout. Ils n’ont pas été chassés partout, Zocha. » rétorquait Olek. « Il y avait et il y a suffisamment de terres désertes et incultes ici, de marécages, de moustiques, d’épines, de scorpions et de serpents. Pas partout… »

Cheveux bouclés, au regard intelligent et inquiet qu’il avait dans les yeux, elle détourna les yeux et continua avec entêtement.

« Parlons d’Afula. Nous sommes ici, n’est-ce pas ? »

« Oui » dit-il mal à l’aise sachant ce qui allait se passer.

« Donc, ils ont acheté les 1 600 hectares de la vallée juste avant ton arrivée ici. »

« Oui »

« Et il y avait un village ici. Afula. Il n’était pas si petit. Il comptait 530 habitants. Des fermiers locataires, qui arrivaient à peine à vivre de cette terre, mais ils en vivaient ! Alors, qu’en est-il d’eux ? L’argent a été versé au propriétaire Sursuk, pas à eux. Ils leur ont donné une misérable compensation et ils ont été chassés. Il y a un mot pour cela, Olek : Dépossession ! C’est pour déposséder les Arabes que nous sommes venus en Eretz Israël ? C’est ça que ça veut dire « construire et être construit » ? » »

« Je suis opposé à la dépossession, et tu le sais, Zocha. Tu prends quelque-chose qui est si compliqué et complexe comme, peut-être, deux justices de poids égal, et tu les transformes en une simple question de soit-soit. Soit, eux ils ont raison, soit c’est nous. »

« C’est eux ou nous, Olek. C’est vraiment ce que c’est. »

Plus loin dans la conversation, Zocha pose la question.

« A quoi sert le progrès que nous apportons, si nous ne l’apportons à ceux qui ont été dépossédés, aux Arabes d’Afula ? Nous leur avons pris leur village, la maison dans laquelle ils vivaient depuis des générations. »

Et enfin,

« Nous faisons une terrible erreur, Olek. Ils vont se venger de nous… »

Et puis, à un moment, Olek évoque à la suite de la question de Zocha sur l’origine du droit des Juifs sur cette terre.

« D’il deux mille, trois mille, ou quatre mille ans, d’abord. Et deuxièmement, de la déclaration Balfour. Et encore, plus que ces deux-là, c’est l’absence d’alternative. Parce que l’Europe est finie pour nous ! C’est fini, tu comprends ! »

 

Les extraits de cette conversation datant de 1925 résument l’implacable et interminable conflit, ainsi que le dilemme des Juifs sionistes qui déchire cette région depuis un siècle. Et puis, ces propos tenus il y a si longtemps sont encore aujourd’hui d’une brûlante actualité en ces temps où les Israéliens occupent Jérusalem Est, la Cisjordanie et le Golan depuis 1967.

 

La fin d’un cycle

 

Sophia – Zocha Poznanska est arrivée à la fin du cycle. C’est alors qu’elle rencontre Leiba (nom hébreu de Léopold) Trepper qui lui propose de rentrer dans son mouvement « Ihoud ». Elle a quitté Afula pour Tel Aviv. Et là, elle a entendu d’autre propos » de la part de Leiba qui ne cache pas son adhésion au marxisme : « Votre sionisme est une illusion de la bourgeoisie. C’est ainsi qu’ils essaient d’amener des gens ici pour faire le travail. La bourgeoisie veut faire des affaires ici ! »

 

Ensuite, Anne Vanesse décrit le paysage politique juif de gauche en Palestine. On peut dire qu’il est similaire à celui de l’Europe des années 1920. Il y eut scission entre la social-démocratie et les marxistes partisans de la Révolution d’Octobre. Le principal parti était le Poalei Tzion (les Ouvriers de Sion) fondé en 1906 par Ytshak Ben Tsvi et David Ben Gourion. A l’origine, ce parti était marxiste, puis au fur et à mesure de l’immigration juive en Palestine, il s’orienta vers le réformisme grâce à l’évolution de l’émigration juive. En effet, les juifs russes se montraient plus révolutionnaires que ceux en provenance d’Europe ou des Etats-Unis.

 

D’autre part, en 1918/19, les Bolchéviks entreprirent une virulente campagne contre le sionisme assimilé à une idéologie réactionnaire. Un parti communiste palestinien est fondé, mais peine à recruter. Les Juifs se trouvent en Palestine par sionisme, tandis que les Arabes restent attachés à leur structure féodale, religieuse et familiale. Ce n’est qu’en 1924, lors du deuxième congrès de ce parti, qu’une nouvelle équipe en prend la direction. Léopold Trepper en est un élément moteur. Cependant, les communistes étaient traqués par la police britannique et le Komintern se méfiait d’eux, car ils ne poussaient pas assez à l’arabisation de ses structures et enfin, les autres partis sionistes leur étaient hostiles. Dès lors, la situation du PCP était très délicate.

 

Or, l’objectif suprême du PCP était de provoquer le départ des Anglais. Son deuxième objectif était évidemment la défense des ouvriers arabes comme juif. Les différentes péripéties du Parti communiste palestinien sont exposées dans le livre et sont marquées par l’évolution de l’antisionisme stalinien qui entrava grandement son action. Le PCP a joué un rôle déterminant dans la formation et le développement des pays voisins – Syrie, Liban, Egypte – ce qui fut remarqué par le Komintern.

 

Quant à Sophia, son adhésion au marxisme et son action au sein du PCP eurent pour effet de l’émanciper, elle qu’on appelait parfois « l’enfant béquille ». Et d’émancipée, elle devint émancipatrice. Elle se lia avec un nouvel ami Smul Cynamon qui était militant au PCP. En 1929, ils s’installèrent à Paris et rejoignirent le PCF. Leur logement dans le Quartier latin était proche de celui de Léopold Trepper. Il existait en Grande Bretagne comme en France des réseaux de renseignements soviétiques. Sophia, pour des raisons de sécurité, car ils étaient tous les deux surveillés, s’installa à Bruxelles. Sophia se spécialisa en chiffrement – on dirait aujourd’hui cryptage – et comme couverture, elle travailla à Bruxelles dans une usine qui fabriquait des masques à gaz. Le réseau monté par Strepper fut le plus important du GRU (la direction de l’espionnage soviétique) et couvrit toute l’Europe.

 

 

 

Léopold Trepper en Palestine

Léopold Trepper en Palestine

 

 

 

Cependant, il y eut une trahison et Trepper demanda à Sophia de revenir à Paris. En 1938, Trepper reçut l’ordre de Moscou de créer un réseau d’espionnage soviétique couvrant toute l’Europe occidentale. C’est ce réseau qui fut connu plus tard sous le nom d’Orchestre rouge. Début 1939, Sophia fut envoyée à Moscou pour y subir une formation d’encodeuse.

 

Lorsqu’éclata la Seconde guerre mondiale, le réseau envoyait des informations sur la situation en zone occupée. Sophia fut une nouvelle fois appelée à Paris. C’est elle qui a transmis à Moscou les informations concernant l’opération Barbarossa, l’attaque allemande contre l’Union Soviétique. On sait que Staline n’en a tenu aucun compte ! En juillet 1941, Sophia est envoyée à Bruxelles. Moscou exigeait que le « centre » de Bruxelles émette cinq heures par nuit ! C’était extrêmement dangereux, car cinq heures d’émission laissent tout loisir aux services allemands de détection de repérer l’émetteur. Selon le journaliste français Gilles Perrault qui a publié l’histoire de l’Orchestre Rouge, ces opérateurs ont été sacrifiés.

 

Ils ne m’auront pas vivante !

 

Les Allemands se rendirent très vite compte de l’efficacité du réseau de Trepper. L’Abwehr, le service de renseignement de la Wehrmacht mit très vite sur pied un Sonderkommando « Rote Kapelle » ou Orchestre rouge. En effet, dans le jargon des services de renseignement, l’émetteur était un « piano », les messages en Morse des « partitions », etc. L’Orchestre rouge opérait depuis la France et la Belgique, mais aussi depuis Berlin en plein cœur de la machine de guerre nazie. A la suite de l’imprudence d’agents de l’Orchestre Rouge, des « erreurs » de Moscou, de dénonciations, la plupart de ses membres furent arrêtés, torturés, fusillés ou déportés.

 

Sophia Poznanska et ses camarades furent arrêtés par la Gestapo dans la nuit du 12 au 13 décembre 1941 dans une maison de la rue des Atrébates à Etterbeek. Ils furent transférés à la prison de Saint-Gilles et torturés. Les nazis s’acharnèrent particulièrement sur Sophia, car elle était la seule à connaître les codes. Elle ne parla pas. A une de ses codétenues, Sophia parvint à dire : « Ils ne m’auront pas vivante ! ». Elle tint le coup des mois sous les tortures atroces. Le 28 septembre 1942, elle s’est pendue dans sa cellule. Ils ne l’ont pas eue vivante !

 

Mais tout cela ne fut pas vain. Le chef de l’Abwehr, l’amiral Canaris estima que l’Orchestre rouge a provoqué la mort de 200 000 hommes de la Wehrmacht !

 

Quant à Léopold Trepper, il parvint à éviter tous les pièges de l’ennemi. Il fut même arrêté quelques temps mais parvint à négocier avec les Allemands et fut libéré. Il les avait roulés ! Après la guerre, Staline fit envoyer son avion personnel afin de recevoir Trepper et d’autres militants communistes à Moscou. En guise de récompense, ils furent envoyés dans des camps. Trepper y a croupi pendant dix ans, victime avec d’autres des purges staliniennes. Il est vrai aussi qu’être Juif et internationaliste n’était pas particulièrement apprécié par le « petit père des peuples » …

 

Sophia a traversé l’histoire.

 

Anne Vanesse nous raconte en détail l’histoire et la structure de l’Orchestre rouge, nous parle des compagnons et compagnes de combat de Sophia Poznanska. Elle termine par un entretien avec Gilles Perrault. Ce dernier lui envoya une lettre le 25 octobre 2021 après la lecture de son livre où il écrit entre autres : « …c’est bien ce que vous faites magnifiquement avec Sophia Poznanska sœur de combat de ces militantes héroïques que furent Vera Ackermann et Käte Voelkner. D’une plume énergique et infiniment sensible, vous dressez le portrait d’une femme d’une humanité profonde, avec ses amours, ses souffrances, ses phases difficiles mais capable de s’infliger à elle-même le sacrifice suprême pour la cause à laquelle elle croit de toute sa foi militante. » Ajoutons un témoignage de Michel Warschawski qui retrouva la tombe de Léopold Trepper et de sa compagne au cimetière juif de Jérusalem.

 

Le livre d’Anne Vanesse est exceptionnel en ce sens qu’il traverse l’histoire avec celle d’une femme exceptionnelle.

 

On ne pourrait être complet sans évoquer la préface de Geert Cool qui décrit le contexte politique de cette histoire unique.

 

N’oublions pas la leçon à tirer de cette terrible histoire. Sophia Poznanska et Léopold Trepper furent les combattants d’une cause à laquelle ils s’étaient engagés jusqu’au fond d’eux-mêmes jusqu’à ce que l’une fut victime du nazisme et l’autre du stalinisme, mais apportèrent tous deux une contribution essentielle à la victoire sur la bête immonde qui est en train de renaître, mais c’est une autre histoire qui nous concerne tout particulièrement.

 

 

 

Pierre Verhas

De la Palestine à l’Orchestre Rouge

 

 

 

Anne Vanesse

Sophia Poznanska 

Du Parti Communiste Palestinien à l'Orchestre Rouge

Préface de Geert Cool Bruxelles, éditions Cimarron, 2021

ISBN 978-2-931138-00-7

On peut se procurer ce livre pour 12 € à payer au compte BE10 8508 3098 0204

Les bénéfices du livre seront versés intégralement à la Consultation pédopsychiatrique de Beitjala, Bethlehem, Palestine, mission conduite par la mission conduite par la Maison de la Famille Willy Peers.

 

 

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30 novembre 2021 2 30 /11 /novembre /2021 22:28

Une dernière chose à faire avant de rentrer au Panthéon ...

Ah ! Si c!était vrai !
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12 novembre 2021 5 12 /11 /novembre /2021 21:26

 

 

 

L’Union européenne est confrontée à une très grave crise à la fois à sa frontière orientale et avec certains pays de l’Est.

 

Tout a commencé avec l’arrêt de la Cour constitutionnelle polonaise considérant que les directives européennes doivent être conformes à la Constitution polonaise rejetant ainsi le principe de hiérarchie des normes qui est la base même des traités européens : une règle européenne est supérieure à une norme nationale. Notons que la Cour constitutionnelle allemande à Karlsruhe avait évoqué ce principe de souveraineté nationale au sujet de la politique monétaire européenne.

 

Une partie de bras de fer s’est engagée entre la Commission européenne et la Pologne – la Cour de Justice n’ayant pas encore tranché – et s’annonce loin d’être résolue. D’autre part, les autres pays dits de « Visegrad » sans l’affirmer ouvertement, semblent d’accord avec le gouvernement polonais. Qu’est-ce donc ? A l’origine le groupe la ville hongroise de Visegrad fut en 1335 une alliance entre les royaumes de Pologne, de Hongrie et de Bohème pour contrer la puissance montante des Habsbourg. Aujourd’hui, ce groupe s’est reconstitué formellement et est composé des mêmes pays membres de l’UE et de l’OTAN : la Pologne, la Hongrie, la Tchéquie et la Slovaquie. En clair, les principaux pays de l’Est qui ont adhéré aux deux alliances occidentales à l’exception de la Roumanie, de la Bulgarie, de la Slovénie et de la Croatie. L’Autriche, de son côté, se montre intéressée par cette alliance encore en gestation. Officiellement, le groupe de Visegrad fondé en 1991 est destiné à assurer une meilleure intégration des quatre pays en question. Aujourd’hui, ce groupe se montre de plus en plus autonome à l’égard de Bruxelles tout en étant pas partisan d’une rupture.

 

L’importance du groupe de Visegrad

 

En effet, la crise migratoire a réveillé le groupe de Visegrad qui en 2017 s’est montré hostile à la politique migratoire de l’Union. En juin 2018, les quatre pays refusent de participer au sommet consacré à la migration organisé par la chancelière Angela Merkel. Ils sont rejoints par l’Autriche de l’ex-chancelier Kurz. En clair, une profonde division de l’Europe est en train de se produire sans que les autorités de Bruxelles s’en rendent compte.

 

Cela est pourtant clair en Le groupe de Visegrád est au centre de l’Initiative des trois mers, lancée le 25 août 2016 à Dubrovnik en présence de représentants des États-Unis et de la Chine. Cette organisation rassemble douze pays européens de la Baltique à la mer Noire et à l’Adriatique – groupe de Visegrad - plus Lituanie, Estonie, Lettonie, Autriche, Slovénie, Croatie, Roumanie, Bulgarie – autour de projets communs d’infrastructures et en particulier la coopération énergétique, notamment pour favoriser la pluralité des sources d’énergie et diminuer la dépendance énergétique envers qui que ce soit. Le général américain James L. Jones, président de Jones Group International et ancien conseiller à la sécurité nationale du président Obama a déclaré que le développement de l’Initiative des Trois Mers doit être un élément non seulement de développement européen mais aussi de sécurité. Le général Jones a insisté sur l’emploi par la Russie de sa position de fournisseur d’énergie pour augmenter son influence économique et renforcer ses objectifs géopolitiques. Les Etatsuniens semblent ainsi décidés à empêcher un éventuel rapprochement entre le groupe de Visegrad et la Russie de Poutine.

 

D’ailleurs, sur le plan énergétique, le groupe de Visegrad prend le chemin inverse de ses partenaires européens et particulièrement de l’Allemagne. Il prône le retour au nucléaire alors que plusieurs Etats-membres optent pour les énergies alternatives à l’exception notable de la France de Macron qui s’est prononcée pour la construction de nouvelles centrales.

 

Ajoutons l’influence de la Russie en la matière, au grand dam des Etats-Unis. D’après le Monde diplomatique de juillet 2013 : « La compagnie d’Etat russe Rosatom travaille par ailleurs à la construction d’une centrale dans l’enclave de Kaliningrad, et en prévoit la mise en service en 2017. De son côté, Atomstroyexport se charge de l’édification d’une centrale dans l’ouest de la Biélorussie, largement financée par des fonds russes, dont la mise en service est attendue pour 2018-2019. La production de ces centrales, destinée en partie à l’exportation, redéfinira la carte énergétique de la région, faisant de la Russie un fournisseur d’électricité central. »

 

Selon le site « toute l’Europe », « … le groupe de Visegrad se distingue nettement au sein de l’Union européenne. Longtemps inconnu du grand public, le groupe de Visegrad ne cesse de gagner en notoriété depuis l’automne 2015. Cela est principalement dû à la proximité idéologique des dirigeants hongrois, polonais, slovaque et tchèque et ce, en dépit de leurs divergences partisanes.

 

 

 

Les dirigeants des pays du groupe de Visegrad en juillet 2020. De gauche à droite : Igor Matovič (Slovaquie), Viktor Orbán (Hongrie), Mateusz Morawiecki (Pologne) et Andrej Babiš (République tchèque) - Crédits : Conseil de l’UE

Les dirigeants des pays du groupe de Visegrad en juillet 2020. De gauche à droite : Igor Matovič (Slovaquie), Viktor Orbán (Hongrie), Mateusz Morawiecki (Pologne) et Andrej Babiš (République tchèque) - Crédits : Conseil de l’UE

 

 

 

D’un point de vue général, la Hongrie, la Pologne, la République tchèque et la Slovaquie se rejoignent actuellement pour défendre la souveraineté des Etats membres au sein de l’Union européenne. Farouche défenseur du Marché unique et des quatre libertés de circulation (des personnes, des biens, des marchandises et des services), le groupe de Visegrad prône en revanche un rapatriement de compétences au niveau national et un renforcement du Conseil européen au détriment de la Commission. »

 

Une nouvelle crise migratoire

 

Les sanctions prises par l’Union européenne à l’égard de la dictature Belarus d’Alexandre Loukachenko ont provoqué une riposte tout à fait inattendue. Celui-ci a fait venir par charter des milliers de migrants de Syrie avec la complicité manifeste de Moscou et les conduit de force aux frontières polonaise et lituanienne. Le gouvernement polonais a opté pour la fermeté en refusant leur entrée par la force. De graves incidents ont lieu à la frontière et on observe que l’Union se trouve impuissante à trouver une solution alliant dignité et fermeté. Quelque 2 000 migrants sont bloqués à la frontière. Leur situation est dramatique. Ils ne peuvent s’en retourner, les Biélorusses leur interdisent, bien que certains passent à travers les mailles du filet et parviennent à l’aéroport de Minsk où ils prennent un avion pour la Syrie ou l’Irak !

 

 

 

Le dictateur Alexandre Loukachenko est-il en réalité la marionnette de Poutine ?

Le dictateur Alexandre Loukachenko est-il en réalité la marionnette de Poutine ?

 

 

 

Dans l’immédiat, l’UE prépare un nouveau train de sanctions, le cinquième, contre la Biélorussie. Il devrait être entériné lundi 15 novembre par les ministres des affaires étrangères. Puis, les ministres de la défense évoqueront également en priorité ce dossier, qui « n’est pas une guerre mais une crise sérieuse, une tentative de militariser la question de la migration », expliquait, mercredi, devant les eurodéputés, le haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, l’Espagnol Josep Borrell. Le même haut représentant est aussi à la base de constitution d’une base opérationnelle de 25 000 soldats servant sous le drapeau de l’Union européenne.

 

Tout cela a un écho de bruits de bottes, même si les dirigeants européens s’en défendent la bouche en cœur. D’un côté la situation dramatique des réfugiés qui servent de pions dans la partie de poker qui se déroule entre la Russie par Belarus interposée et l’Union européenne qui ne parvient pas à avoir une position cohérente.

 

 

 

Les migrants sont massés à la frontière de la Belarus avec la Pologne encore bloqués par des barbelés face aux gardes frontières polonais.

Les migrants sont massés à la frontière de la Belarus avec la Pologne encore bloqués par des barbelés face aux gardes frontières polonais.

 

 

 

Loukachenko, de son côté, avertit : de nouvelles sanctions provoqueront une coupure du gaz naturel en provenance de Russie, transitant par la Belarus, à destination de l’Europe. Quelque 35 % du gaz russe consommé en Europe passe par le gazoduc Yamal-Europe, qui dessert la Pologne, l’Allemagne et d’autres pays. La menace n’est pas prise au sérieux par Bruxelles, où l’on invoque des obligations internationales difficilement contournables. C’est pour le moins de la naïveté ! Un dictateur passe toujours au-dessus des obligations internationales !

 

Avec le surenchérissement du gaz et des hydrocarbures, une coupure de cette ampleur aurait de toute évidence de graves conséquences économiques. L’Union européenne n’est pas en position de force en dépit des déclarations matamoresques de Madame Ursula von der Leyen qui n’a que le mot « sanction » à la bouche.

 

D’après Jean-Pierre Stroobant correspondant du « Monde » à Bruxelles, un haut responsable du Conseil européen affirmait, mercredi, que le Kremlin, au-delà de l’affaire biélorusse, était en train de « tester » les Européens, comme il ferait en Libye, au Mali, en République centrafricaine ou au Mali. « Il existe deux hypothèses : soit Poutine encourage, soit il laisse faire. Soit il utilise Loukachenko dans une tentative de déstabilisation de l’Union, soit il a décidé de le laisser agir et d’utiliser la migration comme une arme, sans user de son influence considérable auprès de lui. »

 

 

 

C'est manifestement Vladimir Poutine qui mène le jeu.

C'est manifestement Vladimir Poutine qui mène le jeu.

 

 

 

Dans cette crise, l’Union européenne montre une fois de plus sa faiblesse. Poutine est le maître du jeu et il faudra, qu’on le veuille ou non, compter avec lui. D’autre part, en son sein, l’UE est mise à l’écart. Dans le même article du « Monde », il est révélé : deux bombardiers russes se sont livrés, jeudi, à des « exercices » au-dessus du territoire biélorusse. La veille, des avions avaient déjà survolé la zone frontalière entre la Biélorussie et la Pologne, tandis que M. Michel conversait avec M. Morawiecki. Lors de cette rencontre, le président du Conseil ne paraît pas avoir obtenu d’indications quant à la volonté de Varsovie d’impliquer l’agence Frontex dans la crise actuelle, comme cela lui est demandé par plusieurs capitales. M. Morawiecki n’a pas non plus indiqué si l’accès de personnels humanitaires, d’ONG, de fonctionnaires de la Commission et de journalistes dans la zone où les migrants vivent dans le froid et le dénuement serait autorisé. En plus, Charles Michel a proposé une aide pour construire des « barrières physiques » aux frontières de l’UE. On sent qu'il a beaucoup appris de son copinage avec l'extrême-droite de la NV-A lors du gouvernement dit « la Suédoise » ! Tollé, même au sein du Conseil européen où il lui est répliqué : « Mesures de protection ne signifient pas barbelés ou murs » !

 

Bref, en refusant son aide et l’intervention des organismes européens chargés du contrôle et de l’aide aux réfugiés, et en proposant des mesures contraires à ses principes fondamentaux, la Pologne met l’UE hors-jeu.

 

Charles Michel et Ursula von der Leyen feraient bien d’apprendre à jouer aux échecs ! Cela leur sera très utile pour mener une diplomatie digne de ce nom, seule à même de sortir de cette crise particulièrement dangereuse.

 

 

Pierre Verhas

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2 novembre 2021 2 02 /11 /novembre /2021 10:39

 

 

Le Suisse Nils Melzer éminent juriste en droit international, professeur à Genève et à Glasgow a reçu le mandat de rapporteur spécial de l’ONU sur la torture. Nos lecteurs savent qu’il se penche particulièrement sur le cas de Julian Assange et apporte ainsi un éclairage glaçant sur la manière dont les Etats-Unis traitent toute personne qui les dérange.

 

On n’a sans doute jamais vu un tel traitement d’un journaliste « gênant » par un Etat prétendant être le principal défenseur de la démocratie dans le monde. La complicité des Britanniques en cette affaire montre aussi ce qu’est devenu le pays de l’habeas corpus.

 

On visionnera ici l’interview de Nils Melzer qui commence par évoquer son mandat et son rôle sur la question de la torture et des mauvais traitements qui se répandent même dans des pays se réclamant de la démocratie. Ensuite, il analyse l’affaire Assange et permet de mieux comprendre sa complexité. Assange est en danger et la démocratie – la vraie, pas la prétendue – aussi !

 

Nils Melzer n’hésite pas à prendre des risques considérables. On peut dire qu’il honore la haute fonction publique internationale. Il fait partie de ceux qui mettent leurs principes au-dessus de leur carrière.

 

Cet entretien est long – plus d’une heure – mais permet de mieux appréhender cette affaire aussi complexe que dramatique.

 

Pierre Verhas

 

 

 

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1 novembre 2021 1 01 /11 /novembre /2021 18:00

 

 

Voici le message d’une jeune Israélienne âgée de 18 ans qui refuse de faire son service militaire parce qu’elle refuse à participer à l’occupation de Palestine qui dure depuis plus d’un demi-siècle.

 

Mademoiselle Hallel Rabin s’est engagée de respecter les valeurs de liberté et de justice pour lesquelles elle a été éduquée dans le kibboutz où elle a passé son enfance et sa jeunesse.

 

Voilà un exemple pour toutes celles et tous ceux qui luttent pour ces valeurs dans le monde.

 

Libérez Hallel Rabin !

 

Pierre Verhas

 

 

 

 

Israël : prisonnière de conscience pour la troisième fois !

 

 

 

Bonjour, je m'appelle Hallel Rabin. Je suis une dénieuse de 18 ans d'un kibboutz israélien et demain je serai envoyée en prison par l'armée israélienne. Juste avant que Rosh Hashanah, le Nouvel An juif, j'ai refusé de rejoindre l'armée israélienne et a été détenue en prison militaire pendant les vacances. Je suis déjà emprisonnée depuis 14 jours parce que je ne veux pas être soldat de l'occupation de la Palestine. J'ai essayé de demander une dispense de conscience, mais l'armée a refusé de l'accorder. Au lieu de cela, j'ai été envoyé en prison encore et encore pour briser mon esprit. Demain je serai incarcérée pour la troisième fois en un mois.

 

 

Nous vivons dans une période de changement et de lutte. Partout dans le monde, les jeunes luttent pour la vraie démocratie et utilisent la désobéissance civile pour lutter contre le racisme et l'injustice. Mais pour les Palestiniens, les injustices du passé continuent de prévaloir. Dans les territoires occupés par Israël, les droits de l'homme et les libertés fondamentales sont constamment niés, tandis que les Palestiniens sont privés de la liberté de vivre librement.

 

 

J'ai été élevé dans les valeurs de liberté, de compassion et d'amour. Se battre pour garder une autre nation asservie contredit ces valeurs. Depuis trop longtemps, le bon peuple d'Israël a accepté de participer aux atrocités commises par l'occupation. Même si je sais que mon refus est petit et personnel, je souhaite être le changement que je veux voir dans le monde, et montrer qu'un autre chemin est possible. Les petites personnes font de grands changements. Il est temps de crier : Il n'y a pas de bonne répression, il n'y a pas de racisme justifiable et il n'y pas pas de place pour l'occupation israélienne.

 

 

 

http://www.wearenotyoursoldiers.org/14-days-in-jail/

#HumanRights

 

 

 

 

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24 octobre 2021 7 24 /10 /octobre /2021 20:37

 

 

 

175 années de détention aux Etats-Unis en vertu de l’Espionage Act et du Computer Fraud and Abuse Act, voilà ce que risque Julian Assange si le procès qui va débuter à Londres ce mercredi 27 octobre à la Court of Justice de Londres, l’équivalent de la Cour d’appel, aboutit à son extradition vers les Etats-Unis. Il s’agirait d’une réelle condamnation à mort. De toute façon, le sort du fondateur de Wikileaks sera bientôt scellé. Il lui restera un dernier recours éventuel à la Cour suprême britannique.  Celui qui a révélé au monde avec l’aide de Chelsea Manning, les câbles diplomatiques et des vidéos qui ont donné à l’opinion une tout autre vision de la guerre en Afghanistan et de celle en Irak intitulées chacune « guerre contre le terrorisme » risque réellement sa vie.

 

 

 

Il y en a tant qui souhaiteraient que Julian Assange se cache.

Il y en a tant qui souhaiteraient que Julian Assange se cache.

 

 

 

Si Assange est extradé, il sera jugé en Virginie, l’Etat où se trouve le siège de la NSA, second service de renseignements US et très gros employeur local. Le procès étatsunien, s’il a lieu, ne sera en aucune manière équitable. Donc, en cas d’extradition, le sort du journaliste est jeté.

 

 

A propos de journaliste, le jury suédois Nobel vient d’attribuer le prix Nobel de la Paix à deux journalistes : la philippine Maria Ressa et le russe Dmitry Muratov. Les deux lauréats refusent de se mobiliser pour Assange qui avait été nominé par plusieurs personnalités pour le même prix. On voit que, même pour deux journalistes censés défendre la liberté de la presse dans des conditions dangereuses et difficiles, on n’ose pas aller « trop » loin ! Cela transforme cette prestigieuse récompense en une mascarade ! Et malheureusement, ce n’est pas la première fois !

 

 

 

Dmitry Muratov et Maria Ressa, les deux journalistes Prix Nobel de la Paix 2021 refusent de reconnaître Julian Assange comme l'un des leurs !

Dmitry Muratov et Maria Ressa, les deux journalistes Prix Nobel de la Paix 2021 refusent de reconnaître Julian Assange comme l'un des leurs !

 

 

 

Les deux journalistes primés ont même laissé entendre qu’Assange n’est pas journaliste s’alignant ainsi sur l’argumentation des ennemis du fondateur de Wikileaks. Quel est donc cet acharnement à ne pas reconnaître l’apport considérable de Julian Assange ? Il est le premier à avoir compris et maîtrisé les techniques informatiques qui non seulement permettent de cacher des informations essentielles pour l’appréhension des processus de décision dans les conflits qui déchirent notre monde, mais aussi de les diffuser grâce au site Wikileaks. Des centaines de journalistes, par après, ont copié sa méthode de recherche de documents « confidentiels », notamment tous les « leaks » sur le scandale mondial de la fraude fiscale qui menace l’existence même de plusieurs Etats. Et, surtout, Julian Assange est indépendant. Il a toujours évité de s’aligner sur une quelconque puissance ou tendance. C’est pour le décrédibiliser que « l’on » a affirmé qu’il a servi Moscou dans la diffusion des e-mails de Hillary Clinton alors candidate démocrate contre Donald Trump.

 

Un arrêt d’appel qui est un véritable suspense !

 

Que va-t-il se passer mercredi prochain ? Depuis le jugement de première instance du 4 janvier 2021, la juge Baraister a refusé la demande US d’extradition d’Assange pour des raisons humanitaires tout en retenant les accusations lancées par la partie étatsunienne qui, en gros, considère que le travail journalistique d’unvestigation du fondateur de Wikileaks est en réalité de l’espionnage. Cette accusation est d’une gravité extrême aussi bien pour Assange, mais aussi pour l’ensemble de la communauté journalistique. Quand finit l’investigation journalistique et quand commence l’espionnage ? En ce cas-ci, l’accusation est la seule à avoir une réponse à cette question fondamentale et refuse de l’argumenter. Si ce concept est retenu par la Cour d’appel, le journalisme d’investigation est désormais en danger. Luk Vervaet a écrit sur le site « Le Grand Soir » du 16 janvier 2021 :

 

« Parce que, sur le fond, Baraitser a accepté toutes les accusations étasuniennes contre Assange. Selon la juge, Assange aurait droit à un procès équitable aux États-Unis. Pour elle, le journalisme d’investigation, c’est de « l’espionnage ». La liberté d’expression ne veut pas dire « qu’on peut publier tout ce qu’on veut ». Même si l’article 4 de la loi britannique sur l’extradition dit que : « L’extradition ne sera pas autorisée quand il s’agit d’un délit politique », elle a jugé que le traité d’extradition (le UK Extradition Act de 2003) s’appliquait bien dans le cas d’Assange. Enfin, la protection par Assange de ses sources, parmi lesquelles Chelsea Manning, équivaut à du « piratage criminel ».

 

En retenant, les accusations sur le fond, Baraister a ainsi empêché la libération de Julian Assange. Il continue ainsi à croupir dans la prison de haute sécurité de Belmarsch surnommée le « Guantanamo britannique ». Il s’est également produit un autre événement. D’après Joe Lauria de « Consortium News », un site d’investigation journalistique, les États-Unis ont fait appel de la décision d’interdiction de l’extradition. Le tribunal a accueilli trois des cinq motifs d'appel, à l'exclusion de la question de la santé d'Assange.

 

 

 

Joe Lauria, rédacteur en chef de "Consortium News", un grand journaliste étatsunien, soutient à fond Julian Assange.

Joe Lauria, rédacteur en chef de "Consortium News", un grand journaliste étatsunien, soutient à fond Julian Assange.

 

 

 

Les États-Unis ont donc contesté cette décision et lors d'une audience devant la Haute Cour le 11 août, le juge Holroyde a annulé la décision antérieure du tribunal, se rangeant du côté de l'argument américain selon lequel la conclusion de Baraitser sur la santé d'Assange pouvait faire l'objet d'un appel. On accuse Assange d’être un simulacre et de n’être pas assez malade pour interdire l’extradition !

 

 

 

Le Lord Justice Timothy Holroyd, pur produit de l'establishmant britannique, a cassé l'interdiction d'appel concernant l'état de santé de Julian Assange.

Le Lord Justice Timothy Holroyd, pur produit de l'establishmant britannique, a cassé l'interdiction d'appel concernant l'état de santé de Julian Assange.

 

 

 

Une nouvelle inquiétante

 

Ce même Holroyde, pur produit de l’establishment britannique, rejoindra la Cour de Justice le 27 octobre accompagné de Lady Judith Farbey de la même Haute Cour et qui n’a pipé mot lors de l’audience du 11 août. Cette procédure est extrêmement rare, car les juges qui ont déjà statué en faveur d’une des parties en première instance ne siègent jamais en appel. Or, Holroyde a tenu des propos très sévères à l’égard de l’éditeur de Wikileaks.

 

C’est incontestablement une nouvelle très inquiétante pour Assange et pour la Justice britannique !

 

Il y a cependant un élément rassurant d’après le même Joe Lauria qui est un journaliste chevronné comme ancien de Wall Street Journal, du Boston Globe, du Sunday Times et du New York Times, dans Consortium News. Le juge Burnett se joindra à Lord Justice Timothy Holroyde à la Cour de Justice mercredi prochain.

 

 

 

Le baron Burnett, un des plus puissants juges du Royaume Uni se prononcera sans doute contre l'extradition d'Assange. Un espoir !

Le baron Burnett, un des plus puissants juges du Royaume Uni se prononcera sans doute contre l'extradition d'Assange. Un espoir !

 

 

 

Burnett, connu sous le nom de Baron Burnett of Maldon, était le juge de la Haute Cour qui, pour des raisons humanitaires, a annulé une décision de justice antérieure selon laquelle le militant britannique Lauri Love, un hacker accusé d’avoir piraté les ordinateurs de la NASA et du FBI, devait être extradé vers les États-Unis. Burnett a décidé en février 2018 que l'extradition de Love serait « dangereuse en raison de son état physique et mental ». En outre, le juge Burnett est un des plus puissants du Royaume et du Pays de Galle. Il est clair que sa contribution pèsera sur le jugement final.

 

Enfin, en attendant, il s’est produit deux événements essentiels qui pourraient influencer les débats au sein de la Court of Justice. En premier lieu, un ancien collaborateur à Wikileaks, un ressortissant islandais Sigurdur Thordarson est actuellement en détention en Islande.

 

Un traître et faux témoin

 

Selon Bjartmar Oddur Þeyr Alexandersson, Gunnar Hrafn Jónsson, journalistes au journal islandais Stundin, un des organes de presse les plus réputés du pays des volcans, Thordarson est un témoin clé pour le ministère de la Justice des États-Unis, selon des documents présentés à un tribunal britannique dans le but d’obtenir l’extradition de Julian Assange. Il a été recruté par les autorités américaines pour monter un dossier contre Assange après leur avoir fait croire qu’il était auparavant un de ses proches collaborateurs. Dans une interview récente accordée à Stundin, il a admis avoir fabriqué des déclarations pour impliquer Assange et a contredit les propos qu’il aurait tenus dans des documents judiciaires américains. En fait, il s’était porté volontaire pour collecter des fonds pour Wikileaks en 2010, mais il a été découvert qu’il avait profité de cette occasion pour détourner plus de 50 000 dollars à l’organisation. À cette époque, Julian Assange était en visite en Islande, le pays d’origine de M. Thordarson, en raison de son travail avec les médias islandais et les membres du Parlement pour préparer l’Initiative islandaise pour les médias modernes, un projet de liberté de la presse qui a débouché sur une résolution parlementaire soutenant les lanceurs d’alerte et le journalisme d’investigation.

 

 

 

Julian Assange en très mauvaise compagnie avec le traître Thordarson

Julian Assange en très mauvaise compagnie avec le traître Thordarson

 

 

 

Thordarson est un récidiviste qui a été décrit comme un "sociopathe" par des psychologues mandatés par le tribunal lors d’un procès qui l’a vu emprisonné pour des crimes sexuels commis sur neuf garçons mineurs qu’il a trompés et contraints à lui accorder des faveurs sexuelles. Cinq autres affaires similaires ont été abandonnées en raison du manque de preuves. L’une des victimes s’est suicidée après que les procureurs ont abandonné les charges spécifiquement liées à ses abus.

Selon les sources de Stundin, la principale raison de l’arrestation récente de Thordarson est le nombre important et croissant de cas de fraude financière dont il est accusé, notamment la falsification de la signature de son propre avocat afin de gonfler frauduleusement la valeur nette des actifs de sa société.

 

Un projet de kidnapping

 

Stundin a demandé à Kristinn Hrafnsson, rédacteur en chef de Wikileaks, un commentaire sur l’arrestation de Thordarson, puisque ce dernier est un témoin clé dans l’affaire contre Julian Assange, ancien rédacteur en chef de Wikileaks, et a reçu la déclaration suivante :

 

« La semaine dernière, nous avons appris le plan de la CIA pour kidnapper ou tuer Assange dans le centre de Londres et maintenant le témoin clé de l’accusation américaine contre lui est en prison pour des délits en série - la même personne qui, il y a quelques semaines, a confirmé dans des interviews que les éléments de l’acte d’accusation contre Julian où il était le seul témoin, étaient des fabrications totales. Les poursuites contre Assange doivent être abandonnées et en aucun cas, compte tenu des récentes révélations, le Royaume-Uni ne peut l’extrader. »

Espérons qu’il aura raison !

 

Un projet d’assassinat

 

En outre, rapporte le site du « Grand Soir » le 21 septembre 2021 :

 

« En 2017, alors que Julian Assange entamait sa cinquième année de détention dans l’ambassade d’Équateur à Londres, la CIA a comploté pour kidnapper le fondateur de WikiLeaks, suscitant un débat animé parmi les responsables de l’administration Trump sur la légalité et l’aspect pratique d’une telle opération.

 

Certains hauts responsables au sein de la CIA et de l’administration Trump ont même discuté de l’assassinat d’Assange, allant jusqu’à demander des "ébauches " ou des " options " sur la façon de l’assassiner. Des discussions sur l’enlèvement ou le meurtre d’Assange ont eu lieu "aux plus hauts niveaux" de l’administration Trump, a déclaré un ancien haut responsable du contre-espionnage. "Il ne semblait y avoir aucune limite".

 

Ces conversations faisaient partie d’une campagne sans précédent de la CIA dirigée contre WikiLeaks et son fondateur. Les plans à plusieurs volets de l’agence comprenaient également l’espionnage intensif des associés de WikiLeaks, le développement de la discorde entre les membres du groupe et le vol de leurs appareils électroniques.

 

Alors qu’Assange était dans le collimateur des agences de renseignement américaines depuis des années, ces plans de guerre totale contre lui ont été déclenchés par la publication par WikiLeaks d’outils de piratage extraordinairement sensibles de la CIA, connus collectivement sous le nom de "Vault 7", dont l’agence a finalement conclu qu’ils représentaient "la plus grande fuite subie par la CIA de toute son histoire".

 

Le directeur de la CIA récemment nommé par le président Trump, Mike Pompeo, cherchait à se venger de WikiLeaks et d’Assange, qui s’était réfugié à l’ambassade d’Équateur depuis 2012 pour éviter d’être extradé vers la Suède en raison d’allégations de viol qu’il niait. Pompeo et d’autres hauts dirigeants de l’agence "étaient complètement détachés de la réalité parce qu’ils étaient tellement embarrassés par Vault 7", a déclaré un ancien responsable de la sécurité nationale de Trump. "Ils ont vu rouge".

 

La fureur de la CIA à l’égard de WikiLeaks a conduit Pompeo à décrire publiquement le groupe en 2017 comme un "service de renseignement hostile non étatique". Plus qu’un simple point de discussion provocateur, la désignation a ouvert la porte aux agents de l’agence pour prendre des mesures beaucoup plus agressives, traitant l’organisation comme elle traite les services d’espionnage adverses, ont déclaré d’anciens responsables du renseignement à Yahoo News. En l’espace de quelques mois, les espions américains ont surveillé les communications et les déplacements de nombreux membres du personnel de WikiLeaks, y compris la surveillance audio et visuelle d’Assange lui-même, selon d’anciens responsables. »

 

On comprend mieux l’acharnement de la CIA à éliminer Assange, non parce qu’il présente un danger, mais surtout comme exemple ! Avoir détecté le système de piratage « Vault 7 » représente pour cette agence un échec considérable ! Et c’est là le vrai danger pour le génial journaliste informaticien.

 

Même si, hypothèse peu probable, Julian Assange est libéré par la Justice britannique, lui et sa famille sont en danger. L’Etat profond de la principale puissance mondiale ne peut tolérer avoir essuyé un tel échec de la part d’un informaticien-journaliste attaché à la liberté au plus profond de lui-même En définitive, s’il ne représente plus un danger, il reste un exemple pour l’ensemble de la profession de l’information, et cela ne se pardonne pas !

 

En cas d’extradition ou d’élimination de Julian Assange, ce sera une des plus grandes impostures de l’histoire.

 

 

Pierre Verhas

 

 

 

Tous ceux qui militent pour la liberté de la presse et celle de Julian Assange ne seront jamais assez reconnaissants envers Viktor Dedaj, un des responsables du site le Grand soir.info qui traduit, analyse et diffuse depuis des années des articles, communiqués, analyses consacrés à cette tragique affaire qui doit nous faire réfléchir et agir pour l’avenir d’une société libre, fraternelle, égalitaire.

 

 

 

 

 

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18 octobre 2021 1 18 /10 /octobre /2021 22:27
Le Z est-il un taliban ?

Qui sait si le Z n'est pas en réalité un taliban ?

 

Il y a manifestement un petit air de famille !

 

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13 octobre 2021 3 13 /10 /octobre /2021 20:34

 

 

 

Qui se souvient des femmes combattantes kurdes qui luttaient en Syrie contre l'Etat islamique ?

 

Que sont-elles devenues ?

 

L'OTAN si prompte à dénoncer puis à bombarder demandera-t-elle des comptes à Erdogan ? 

 

Un moment d'illusion...

 

 

 

Ah ! La mémoire sélective !
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9 octobre 2021 6 09 /10 /octobre /2021 17:27

 

 

 

La décision de la Cour constitutionnelle polonaise de nier la primauté du droit européen sur le droit national a déclenché un séisme. Tout le monde a l’air surpris. Les éditoriaux indignés se multiplient. Les déclarations en tout genre font cascade.

 

Or, si on analyse bien, ce n’est pas une surprise. Cela fait déjà une dizaine d’années que les dirigeants des pays de l’ancienne Mitteleuropa prennent leurs distances avec les principes de base de la construction européenne. Ce qu’on appelle l’illibéralisme de la Hongrie et de la Pologne en est un exemple. Que s’est-il donc passé ?

 

 

 

La Cour de Justice de Pologne a jeté un fameux pavé dans la mare de l'Union européenne.

La Cour de Justice de Pologne a jeté un fameux pavé dans la mare de l'Union européenne.

 

 

 

Il ne fallait pas se faire d’illusions !

 

Il ne fallait pas se faire d’illusions : la saga du Brexit laisserait des traces. D’autre part, la brutalité avec laquelle la fameuse Troïka (Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international) a traité la Grèce en 2015 a sérieusement écorné l’idée positive que l’on se faisait de la construction européenne. Un des points faibles de l’Union européenne est sa direction bicéphale. La Commission « supranationale » et le Conseil « des gouvernements des Etats-membres ». Le Conseil étant intergouvernemental supplante la Commission qui, elle, est « fédérale ». Comme la Commission est chargée d’appliquer les décisions du Conseil, cela provoque immanquablement des conflits. Pire. On constate de la part des autorités européennes et particulièrement de la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) une interprétation restrictive des traités (TFUE) qui interdit alors toute souplesse dans le traitement de dossiers qui nécessitent de tenir compte de facteurs régioneux, culturels, économiques, sociaux propres à chaque Etat-membre.

 

La Cour polonaise n’est d’ailleurs pas la seule à remettre en question les décisions de l’UE et les traités. La Cour de Justice de Karlsruhe rue depuis longtemps dans les brancards notamment sur les questions monétaires où d’après elle, certaines décisions européennes en la matière sont contraires à la Constitution de l’Allemagne fédérale. Cependant, ici, la Cour polonaise va beaucoup plus loin. Elle remet en question la suprématie du droit européen sur le droit national polonais. En France, Michel Barnier, ancien commissaire européen et négociateur pour l’Union européenne sur le Brexit préconise lui aussi de passer outre, s’il y a lieu, les arrêts de la Cour de Justice européenne et de la Cour européenne des droits de l’homme sur la question de l’immigration. De son côté, Arnaud Montebourg, ancien ministre socialiste, a affirmé qu’il était « est nécessaire que la constitution rappelle la supériorité de la loi nationale, la supériorité du Parlement » et il propose que le Parlement puisse « modifier, amender, corriger toutes décisions de l’Union européenne indésirables qui viendraient à s’appliquer sur le sol national ». Cela reviendrait tout simplement à quitter l’Union européenne ! En tout cas, manifestement, l’idée de redonner priorité au droit national sur les normes européennes est dans l’air et cela risque de ne pas s’arrêter de sitôt.

 

 

 

 

Même le très européen Michel Barnier a sa part de souverainisme.

Même le très européen Michel Barnier a sa part de souverainisme.

 

 

 

Aussi, que se passe-t-il si dans trois des plus importants Etats-membres de l’Union européenne, il y a remise en cause de la hiérarchie des normes européenne ? Dans le « Monde » du 8 octobre, la juriste Tania Racho, experte en droit européen, professeure à l’Université de Paris III et rédactrice au « Surligneur », estime que l’arrêt de la Cour de Justice polonaise ne signifie pas une volonté de Varsovie de quitter l’UE, mais s’inscrit dans le débat des « valeurs » lancé par la Commission européenne à la suite du Brexit. Elle estime qu’il ne faut pas comparer la décision de la Cour de justice de Karlsruhe avec celle de Varsovie. « En Allemagne, on est sur le terrain technique, en Pologne on est sur celui de l’Etat de droit. » dit-elle. Rappelons que la Cour allemande avait considéré le rachat de titres de la dette d’Etat par la Banque centrale européenne comme contraire à la Constitution de la République fédérale. Une question économique de cette importance ne semble pas être purement technique !

 

Des sanctions peu probables et un Parlement hors jeu

 

Des sanctions européennes face à cette remise en cause fondamentale des Traités n’est guère évidente. Il y a deux possibilités : on applique l’article 4 du TFUE qui permet de sanctionner les manquements d’un Etat-membre, cependant il faut l’unanimité des Etats membres pour ce faire. La Pologne et la Hongrie empêcheront évidemment cette unanimité ! La seconde possibilité est le recours en manquement aux règles de l’Union européenne. Il s’agit d’une procédure longue et compliquée déclenchée par la Commission européenne qui se déroule en quatre étapes. La première consiste en un dialogue entre la Commission et l’Etat membre concerné. Si un accord se produit, cela s’arrête là, sinon la Commission saisit la CJUE pour établir le manquement et valider juridiquement la démarche. Troisième étape : nouveau dialogue entre la Commission et l’Etat-membre. S’il y a échec, quatrième étape, la Cour de Justice peut prendre des sanctions financières contre ledit Etat. On n’est pas sorti de l’auberge !

 

Remarquons au passage que le Parlement européen figure aux abonnés absents dans cette procédure ! Et on s’étonne de l’absence de démocratie dans les institutions européennes…

 

Dans un autre domaine, les traités européens imposent aux Etats-membres de respecter les doits fondamentaux. La Hongrie a adopté une loi limitant les droits des LGBT+. « Là, il est question d’Etat de droit, de protection des minorités. Dans ce contexte, la procédure du recours en manquement est repensée pour viser des cas où les valeurs sont en jeu. » selon Tania Racho. Cependant, on se heurte aux mêmes difficultés. La lourdeur du recours au manquement et les dispositions des articles 4 et 7 du TFUE qui requièrent l’unanimité !

 

 

 

 

La juriste française Tania Racho ne croit pas au "Polexit".

La juriste française Tania Racho ne croit pas au "Polexit".

 

 

 

Observons au passage l’inefficacité des traités qui rendent quasi impossibles la protection des règles et des principes fondamentaux dont l’UE se réclame !

 

Alors, que va-t-il se passer ? On parle déjà de « Polxit » ou de « Hongriexit ». Cependant ; il y a peu de chances. La Pologne comme la Hongrie ont besoin des subventions européennes et n’entameront pas de procédure d’exit de sitôt ! Cependant, il y aura débat sur la question de la primauté des règles européennes et nationales et aussi des pouvoirs de la Commission.

 

Remontons l’histoire. Après la réunification allemande en 1991, on a lancé le turbo pour l’adhésion des pays de l’ancien bloc de l’Est à l’Union européenne. On n’a quasi pas vérifié si ces pays étaient prêts et surtout comment les aider à se préparer. Il y avait manifestement une pression étatsunienne pour élargir l’OTAN et en parallèle l’Union européenne. C’est là un des grands points faibles de l’UE : l’alignement systématique sur l’Alliance atlantique. Il y avait aussi une énorme différence de développement entre les pays de l’Europe occidentale et ceux d’Europe centrale. Cette différence n’est toujours pas comblée, surtout pour les pays balkaniques comme la Roumanie et la Bulgarie. Un épisode significatif de la politique européenne fut la fameuse directive Bolkestein qui légalisait le travail en noir créant ainsi une concurrence entre les travailleurs d’Europe centrale et ceux de l’Ouest. Rappelons-nous le fameux « plombier polonais » !

 

L’élargissement à marche forcée est en définitive un échec. Il n’a que fort peu contribué au développement des Etats-membres ayant fait partie de l’ancien bloc de l’Est et a fort peu contribué à y asseoir solidement les valeurs fondamentales de la démocratie européenne.

 

Ajoutons que si l’on peut déplorer un relatif échec de la construction européenne à l’Est, l’Union européenne n’est pas exempte de critiques. Le traité de Maastricht de 1992 qui a été complété par celui de Lisbonne de 2009 ont mené l’Union dans une politique néolibérale qui est particulièrement destructrice. Nous avons évoqué la crise grecque de 2015, mais il y a aussi cette politique systématique de destruction des services publics au profit d’entreprises transnationales qui ne sont pas toutes européennes. Tout cela au nom de la sacro-sainte concurrence qui est prise dans son sens le plus large.

 

D’autre part, la Commission européenne dépasse largement le cadre de ses compétences en s’introduisant dans la politique sociale des Etats-membres. La privatisation forcée de la Poste et celle des chemins de fer est une catastrophe et pourrait à terme nuire au développement des pays membres de l’UE. Un autre exemple : le plan de relance décidé par le Conseil européen au terme de la crise sanitaire est conditionné par la Commission à une réforme des pensions dans chaque Etat-membre bénéficiaire dudit plan. En quoi les instances européennes sont-elles compétentes en matière sociale ?

 

 

 

Ursula von der Leyen veut réformer les pensions en Europe, alors que ce n'est pas dans les compétences de l'UE.

Ursula von der Leyen veut réformer les pensions en Europe, alors que ce n'est pas dans les compétences de l'UE.

 

 

 

L’Union européenne est loin d’être une construction parfaite et harmonieuse. Elle doit profondément se réformer si elle veut survivre et surtout si elle ne veut pas par ses excès ouvrir la porte à la résurgence des doctrines d’exclusion et de rejet qui reviennent au galop suite aux politiques irresponsables des dirigeants européens. Zemmour en France, Van Grieken en Belgique, Orban en Hongrie, Kaczynski en Pologne sont des personnages représentant un danger majeur qu’il faut combattre avec force et vigueur. Que l’Union européenne enfermée dans sa politique figée par des traités inadaptés ne leur donne pas en plus l’eau au moulin dont ils ont un pressant besoin et pour qu’elle ne fasse pas son propre « exit » !

 

 

Pierre Verhas

 

 

 

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