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  • : Le blog de pierre verhas
  • : Blog consacré à l'actualité dans les domaines de la politique et de l'astronomie, vus au sens large. Ce blog n'est pas neutre : il se positionne à gauche, de philosophie laïque et donnant la primauté à l'expérience sur la spéculation. Ce blog est ouvert au débat, à l'exception des invectives, des attaques personnelles et des insultes qui seront systématiquement rejetées afin de permettre à chacun(e) de débattre en toute liberté et dans la sérénité qui n'exclut en rien la passion.
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9 août 2008 6 09 /08 /août /2008 09:35

Il y a bien longtemps que les Jeux olympiques dits « modernes » ne répondent plus aux principes édictés par leur fondateur, le français Pierre Coubertin.

 

Les intérêts financiers et la politique se sont introduits dans ce show médiatique qui touche le monde entier. Mais, à ses jeux, toutes les barrières de l’absurde ont été franchies. Passons-les en revue.

 

1)     La « démocratie »

 

Les JO s’accommodent mal des régimes totalitaires. 1936, Berlin, 1968, Mexico – à l’époque le Mexique était une dictature, aujourd’hui c’est plus ou moins une démocratie, mais c’est surtout la domination des cartels de la drogue -, 1980, Moscou. Avoir accepté Pékin était une erreur colossale. La candidature de Pékin avait été agréée encore du temps de Samaranch qui est un personnage que les scrupules démocratiques n’envahissent guère. La Chine avait promis à l’époque une substantielle avancée démocratique qui serait concrétisée à l’ouverture des Jeux. On a vu ce qu’il en était. Il fallait faire preuve de naïveté ou de duplicité (sans doute les deux) pour donner du crédit ne fût-ce qu’un seul instant à cet « engagement » de l’Empire du Milieu.

 

La presse allemande écrit : « Au milieu d'une presse allemande assez critique à l'égard de ces jeux, le quotidien Frankfurter Rundschau estime qu'un seul constat s'impose : « La Chine est encore le pays de la non-liberté. Malgré des avancées sociétales, malgré la croissance économique, malgré des logements modernes, la toute puissance du parti communiste reste la même. Les libertés apparentes dans la vie quotidienne des Chinois, comme les vacances à l'étranger, ne sont en réalités que des faveurs accordées par le parti » (voir édition électronique du « Courrier international »).

 

Pour cette manifestation de prestige qui ne durera que trois semaines, il a été dépensé des centaines de millions d’Euros, des quartiers entiers ont été rasés pour le village olympique, jetant des milliers d’habitants dans la rue. Une question : que deviendront ces installations flambant neuves après les Jeux ? Voilà un beau sujet de reportage pour un futur proche.

 

2)     Les réactions

 

Suite à la répression au Tibet, au début de l’année, d’importantes manifestations ont été organisées un peu partout dans les pays occidentaux sous la houlette de « Reporters sans frontières » (RSF). Cette organisation n’est pas exempte de tout soupçon car, à plusieurs reprises, elle a été surprise par son dévouement aux services secrets américains.

 

D’autre part, ces manifestations et notamment les attaques contre la flamme olympique, ont eu pour effet de réveiller le nationalisme non seulement en Chine, mais aussi dans la diaspora chinoise qui y voyait un mouvement d’hostilité à l’égard de leur pays au-delà des clivages idéologiques.

 

3)     Les vraies raisons

 

Dans cette organisation des JO, il est manifeste que ce sont les colossaux intérêts financiers des multinationales en Chine qui ont fait pression pour que tout « se passe bien ». Sarkozy, dit Pétain-le-petit, avait adopté une position matamoresque puis a fait une courbe rentrante – il est vilain d’aller à l’encontre de ses bons amis, les grands patrons du CAC 40 – pour faire un « saut de puce » à Pékin. Cela n’est pas très honorable. Il aurait mieux valu la fermer et faire comme Angela Merkel qui a pris prétexte de son agenda pour ne pas assister à la cérémonie d’ouverture.

 

Il y a aussi des raisons politiques. On a besoin de la Chine pour faire pression sur l’Iran et contrebalancer la volonté de puissance russe. Les Droits de l’homme sont en tout cas bien loin de ces préoccupations géopolitiques.

 

4)     Et le sport dans tout cela ?

 

Il est bien malmené. Le CIO (Comité international olympique) dirigé par le Belge Jacques Rogge, montre une faiblesse sans pareil à l’égard des Chinois et dans la lutte contre le dopage, malgré les déclarations musclées de Rogge.

 

D’ailleurs, cela a bien commencé. Le match de football opposant les espoirs brésiliens aux espoirs belges a tourné au ridicule. L’arbitrage de toute évidence était de parti pris pour les Brésiliens en sanctionnant par l’exclusion deux fautes imaginaires de jeunes joueurs belges.

 

Il est clair que tout sera fait pour que la Chine emporte un maximum de médailles.

 

Ah oui ! Cerise sur le gâteau et elle est Belge. Le fils de Jacques Rogge, Philippe Rogge, est le chef de la délégation belge. Dans ces milieux-là, le népotisme existe aussi.

 

Laissons la conclusion à   Xu Guogi comme le rapporte l’édition électronique du « Courrier international ».


« Dans son livre Olympic Dreams, l'historien Xu Guoqi décrit parfaitement comment les Jeux olympiques et la vie politique s'entremêlent en Chine, où cet événement sportif mondial évoque depuis plus d'un siècle les idées de sursaut nationaliste et de prestige. Les Chinois ne se sont lancés dans les sports de compétition qu'après leur humiliante défaite militaire contre les Japonais, en 1895, et c'est pour contrecarrer une manœuvre de propagande japonaise qu'ils ont participé pour la première fois aux Jeux olympiques de 1932, à Los Angeles. Les Japonais venaient d'occuper le nord de la Chine et comptaient envoyer un sprinter chinois pour représenter leur Etat fantoche du Mandchoukouo. Le pouvoir chinois s'était alors empressé de trouver des fonds pour envoyer cet athlète en tant que représentant et unique membre de la délégation chinoise.

Les festivités organisées en 2001 pour célébrer la désignation de Pékin comme ville d'accueil en disaient long sur l'importance de ce choix pour les Chinois. Le gouvernement n'a d'ailleurs pas hésité à se servir des Jeux et de leur symbole. En mars dernier, lors du départ de la flamme sur la place Tian'anmen et alors que des troubles venaient d'éclater au Tibet, le président Hu Jintao a allumé une grande coupe gravée de nuages. Selon l'agence de presse officielle Xinhua, ces « 56 nuages symbolisaient l'amitié de 56 groupes ethniques chinois envers le reste du monde ».

 

Fermez votre télé pendant trois semaines et profitez de la fin de l’été, c’est la meilleure chose à faire.

 

 

 

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