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  • : Blog consacré à l'actualité dans les domaines de la politique et de l'astronomie, vus au sens large. Ce blog n'est pas neutre : il se positionne à gauche, de philosophie laïque et donnant la primauté à l'expérience sur la spéculation. Ce blog est ouvert au débat, à l'exception des invectives, des attaques personnelles et des insultes qui seront systématiquement rejetées afin de permettre à chacun(e) de débattre en toute liberté et dans la sérénité qui n'exclut en rien la passion.
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1 février 2024 4 01 /02 /février /2024 21:14

 

 

 

II Du congrès sioniste de Bâle de 1887 à la Nakba en 1948

 

Dans son dernier ouvrage – Les origines du conflit israélo-arabe (1870 -1950), Que sais- je ? n° 4099, 2023 – Georges Bensoussan donne cette définition du sionisme :

 

« Le sionisme (mot forgé en 1890 en référence à la colline de Sion, à Jérusalem) est un mouvement national né à la fois de la sécularisation du judaïsme et des impasses de l’émancipation à la fin du XVIIIe siècle. »

 

Les deux mots clés sont « national » et « impasse de l’émancipation », autrement dit l’antisémitisme qui sévit particulièrement en Europe orientale au XIXe siècle où se trouvaient les deux tiers des Juifs européens. D’autre part, nulle part en Europe, les Juifs n’avaient un statut égal aux ressortissants des pays qui composaient ce continent à quelques exceptions près. Comme l’écrit Bensoussan (cité plus haut) : « Les Juifs s’y perçoivent comme une nation (yiddishland). C’est ici [En Europe orientale] que se forme, au mitan du XIXe siècle un mouvement culturel héritier (…) des Lumières françaises et du romantisme occidental. La floraison de la presse et de la littérature hébraïque fait de la culture la réponse à une crise séculière du judaïsme marquée par le mal de la foi et de la civilisation. »

 

Aussitôt, ce mouvement culturel se transforme en un mouvement national axé sur la Palestine, la terre des ancêtres, avec comme langue d’abord vernaculaire puis, peu à peu, maternelle, l’hébreu. Tout cela s’inscrivait dans le mouvement national répandu dans toute l’Europe au XIXe siècle.

 

La nation. Le principe de nationalité était dominant en Occident. Il a donné des guerres meurtrières et le sionisme national n’y échappa pas. C’est la clé d’un conflit de près d’un siècle et demi.

 

 

Charles Enderlin, dans son dernier ouvrage intitulé Israël l’agonie d’une démocratie, Paris, Seuil-Libelle, 2024, cite en exergue une partie des propos de Hannah Arendt sur la Palestine écrit en 1951 dans son monumental ouvrage Aux origines du totalitarisme, Gallimard, 2002, p. 591 et sq :

 

« Après la guerre, la question juive, que tous considéraient comme la seule véritablement insoluble, s’est bel et bien trouvée résolue – en l’occurrence au moyen d’un territoire colonisé puis conquis –, mais cela ne règle ni le problème des minorités ni celui des apatrides. Au contraire, comme pratiquement tous les événements de notre siècle, cette solution de la question juive n’avait réussi qu’à produire une nouvelle catégorie de réfugiés, les Arabes, accroissant ainsi le nombre des apatrides et des sans-droits de quelque 700 à 800 000 personnes. Or, ce qui venait de se produire en Palestine au sein du territoire le plus exigu et à l’échelle de centaines de milliers d’individus, s’est ensuite reproduit en Inde à grande échelle et pour des millions et des millions de gens. Depuis les traités de 1919 et de 1920, réfugiés et apatrides sont, telle une malédiction, le lot de tous les nouveaux Etats qui ont été créés à l’image de l’Etat-nation. »

 

Hannah Arendt ajoute :

 

« Pour ces nouveaux Etats, ce fléau porte les germes d’une maladie incurable. Car l’Etat-nation ne saurait exister une fois que son principe d’égalité devant la loi a cédé. Sans cette égalité juridique qui avait été prévue à l’origine pour remplacer les lois et l’ordre de l’ancienne société féodale, la nation se dissout en une masse anarchique d’individus sur- et sous-privilégiés. Les lois qui ne sont pas égales pour tous constituent des droits et des privilèges, ce qui est en contradiction avec la nature même des Etats-nations. Plus ils font preuve d’une incompétence manifeste à traiter les apatrides et les personnes légales, et plus grande y est l’extension de l’arbitraire exercé par les décrets de la police, plus il est difficile à ces Etats de résister à la tentation de priver tous les citoyens de statut juridique et à les gouverner au moyen d’une police omniprésente. »

 

 

 

Hannah Arendt ne fut guère écoutée dans ses propos.

Hannah Arendt ne fut guère écoutée dans ses propos.

 

 

En1951, la philosophe juive germano-américaine avait en ces quelques phrases analysé ce conflit séculaire dont les derniers soubresauts ne nous en montrent pas la fin. Et puis, au départ, la notion d’Etat-nation était inconnue au Proche-Orient occupé par l’empire ottoman. Les Arabes et les Juifs de Palestine ne comprenaient pas et étaient même hostiles à ce principe.

 

La naissance d’un mouvement national

 

Dès 1881, le mouvement sioniste se concrétisa. Une première alya vit le jour. Il y eut 30 000 immigrants juifs en Palestine jusqu’en 1903. Essentiellement des Juifs yéménites. Une seconde alya débuta en 1904 et s’interrompit en 1914 avec le déclenchement de la Première guerre mondiale. Elle était composée avant tout de Juifs en provenance de l’Empire russe. Les Juifs achetèrent aux grands propriétaires terriens arabes des lots de terre situés pour la plupart au long de la côte méditerranéenne, en Galilée. Ces transactions foncières déclenchèrent une première contestation chez les Arabes. Aussi, beaucoup de Juifs issus de la seconde alya s’opposèrent à un système colonial comme voulaient instaurer une grande partie du mouvement sioniste. Ils estiment qu’ils doivent mettre eux-mêmes la terre en valeur. Ils appellent cela la « conquête du travail ». C’est l’origine des fermes collectives appelées kibboutzim. La troisième alya consécutive à la fameuse déclaration Balfour, ministre des affaires étrangères britannique de 1917 qui souhaita l’installation d’un Foyer national juif en Palestine, renforça considérablement la gauche sioniste. Cette déclaration eut de conséquences incalculables. Par exemple, en 1940, un tiers de la population en Palestine était composée de Juifs ayant faire leur alya dans le cadre du mouvement sioniste.

 

La source du débat : colonialiste ou socialiste ?

 

Et voici la source d’un débat. Le caractère éminemment socialiste du mouvement des kibboutzim ne pourrait être colonialiste. Comme l’écrit Maxime Rodinson dans sa contribution à la revue sartrienne « Les Temps Modernes » ; n°263 bis, 1967 consacrée au conflit israélo-arabe (parue quelques semaines avant la guerre des Six Jours) :

 

 

 

iUn kibboutz en Israël. Le groupe d'habitations familiales et de locaux communs au centre. Les prés et les champs autour.

iUn kibboutz en Israël. Le groupe d'habitations familiales et de locaux communs au centre. Les prés et les champs autour.

 

 

« On montre combien les idées lancées par ces penseurs socialistes, marxistes ou non, se sont incarnées dans de puissants mouvements qui ont fortement contribué à l’orientation des vagues d’émigrants juifs en Palestine et de leur œuvre constructive. Naturellement, les colonies plus ou moins collectivistes d’Israël et les institutions qui se sont développées autour du réseau qu’elles forment, justement considérées comme des aboutissements concrets de ce mouvement idéologique, sont présentées comme des modèles de réalisations socialistes. La conclusion implicite est qu’une société si profondément de levain socialiste ne peut être qualifiée de colonialiste ou d’impérialiste. »

 

Et, pour Rodinson, la société socialiste israélienne s’oppose à une société arabe féodale, voire aujourd’hui fasciste. Il y a des Sionistes qui précisent : « Loin d’être l’aboutissement d’une vague impérialiste quelconque, l’Etat d’Israël a été instauré au cours d’une lutte contre l’impérialisme britannique. Cette lutte et non la lutte des Arabes pour l’indépendance qui s’insérerait dans le grand mouvement de libération de notre époque. Elle aurait même donné le branle au mouvement arabe. »

 

 

 

Le sociologue Maxime Rodinson pensait qu'une structure socialiste ne pouvait être colonialiste.

Le sociologue Maxime Rodinson pensait qu'une structure socialiste ne pouvait être colonialiste.

 

 

Mais, en dépit du caractère éminemment socialiste, coopératif et collectiviste de ce mouvement, n’est-il pas malgré lui colonialiste ? Les Arabes de Palestine ne sont en rien associés à ce mouvement à l’exception du Parti communiste palestinien fondé par Léopold Trepper – le futur chef de « l’Orchestre Rouge » - qui tenta difficilement de recruter des Palestiniens. D’autre part, le mouvement national palestinien ne se constitua pas aisément. Il se structura durant l’entre deux guerres mondiales, notamment lors des révoltes arabes qui luttaient à la fois contre l’impérialisme britannique et le sionisme.

 

Dans les années 1920, les Britanniques introduisent l’économie de marché en Palestine où les structures féodales existaient encore. D’autre part, les petits propriétaires terriens surendettés vendent leurs terres. Cependant, le grand mufti de Jérusalem interdit aux Arabes de vendre leurs arpents de terre à des Juifs. Tout cela entraîne une prolétarisation des paysans arabes qui deviennent des journaliser agricoles sous-payés et le mouvement palestinien est dominé par les grandes familles qui monopolisent les postes de direction.

 

Le nationalisme juif l’emporte.

 

Bon nombre de sionistes n’acceptaient pas une coopération avec les Arabes. Ils voulaient un Etat uniquement juif. Ce fut aussi une source du conflit. Même le syndicat Histradout interdisait à ses affiliés de fonder des organisations judéo-arabes. Il y eut cependant quelques syndicats judéo-arabes. Et il y eut aussi le Parti communiste palestinien fondé en 1920 qui existe toujours, mais qui resta une petite organisation Dans le mouvement sioniste, il a toujours existé une minorité favorable à une coopération avec les Arabes, mais c’est toujours resté une minorité, bien que depuis l’échec de la solution à « deux Etats » et le 7 octobre, l’idée d’un Etat binational revient à l’ordre du jour. Ce sera évoqué dans le prochain volet de cette analyse.

 

 

Voici cependant un exemple de ce refus de coopération dans un kibboutz de gauche radicale rapporté par Anne Vanesse dans sa biographie d’une militante juive communiste d’origine polonaise – Sophia Poznanska, du Parti communiste Palestinien à l’Orchestre Rouge avec une préface de Geert Cool et une contribution de Gilles Perrault - qui, en 1925 émigra en Palestine pour rejoindre son frère pionnier dans un kibboutz. Sophia fut très vite déçue par le sionisme qu’elle avait imaginé comme un mouvement socialiste de libération et d’émancipation entre les ouvriers juifs et les ouvriers arabes. La réalité qu’elle rencontra était tout autre. Elle s’en ouvrit à son frère Olek dans une discussion rapportée par Yehudit Kafri et qui marqua son destin. Cette conversation illustre parfaitement la question fondamentale qui est toujours d’actualité.

 

 

 

Zofia Poznanska une femme de principe qui sacrifia sa vie pour ses idées.

Zofia Poznanska une femme de principe qui sacrifia sa vie pour ses idées.

 

 

« Les Arabes sont des gens tout comme nous ! »

 

Le vent fort transportait jusqu’à eux de la fumée imprégnée de l’odeur du bois d’olivier brûlant dans de lointains fours taboun, des aboiements de chiens, des voix de gens.

 

« Il y a des Arabes ici », répétait-elle. « De quel droit les avons-nous chassés de leurs terres et de leurs villages pour résoudre notre problème ? »

 

« Vous exagérez. Pas partout. Ils n’ont pas été chassés partout, Zocha. » rétorquait Olek. « Il y avait et il y a suffisamment de terres désertes et incultes ici, de marécages, de moustiques, d’épines, de scorpions et de serpents. Pas partout… »

 

Cheveux bouclés, au regard intelligent et inquiet qu’il avait dans les yeux, elle détourna les yeux et continua avec entêtement.

 

« Parlons d’Afula. Nous sommes ici, n’est-ce pas ? »

 

« Oui » dit-il mal à l’aise sachant ce qui allait se passer.

 

« Donc, ils ont acheté les 1 600 hectares de la vallée juste avant ton arrivée ici. »

 

« Oui »

 

« Et il y avait un village ici. Afula. Il n’était pas si petit. Il comptait 530 habitants. Des fermiers locataires, qui arrivaient à peine à vivre de cette terre, mais ils en vivaient ! Alors, qu’en est-il d’eux ? L’argent a été versé au propriétaire Sursuk, pas à eux. Ils leur ont donné une misérable compensation et ils ont été chassés. Il y a un mot pour cela, Olek : Dépossession ! C’est pour déposséder les Arabes que nous sommes venus en Eretz Israël ? C’est ça que ça veut dire « construire et être construit » ? » »

 

« Je suis opposé à la dépossession, et tu le sais, Zocha. Tu prends quelque-chose qui est si compliqué et complexe comme, peut-être, deux justices de poids égal, et tu les transformes en une simple question de soit-soit. Soit, eux ils ont raison, soit c’est nous. »

 

« C’est eux ou nous, Olek. C’est vraiment ce que c’est. »

 

Plus loin dans la conversation, Zocha pose la question.

 

« A quoi sert le progrès que nous apportons, si nous ne l’apportons à ceux qui ont été dépossédés, aux Arabes d’Afula ? Nous leur avons pris leur village, la maison dans laquelle ils vivaient depuis des générations. »

 

Et enfin,

 

« Nous faisons une terrible erreur, Olek. Ils vont se venger de nous… »

 

Et puis, à un moment, Olek évoque à la suite de la question de Zocha sur l’origine du droit des Juifs sur cette terre.

 

« D’il deux mille, trois mille, ou quatre mille ans, d’abord. Et deuxièmement, de la déclaration Balfour. Et encore, plus que ces deux-là, c’est l’absence d’alternative. Parce que l’Europe est finie pour nous ! C’est fini, tu comprends ! »

 

Les extraits de cette conversation datant de 1925 mettent en évidence l’implacable et interminable conflit, ainsi que le dilemme des Juifs sionistes qui déchire cette région depuis un siècle. Et puis, ces propos tenus il y a si longtemps sont encore aujourd’hui d’une brûlante actualité en ces temps où les Israéliens occupent Jérusalem Est, la Cisjordanie et le Golan depuis 1967.

 

Deux révoltes arabes à la fois dirigée contre l’occupant britannique et contre les Sionistes eurent lieu. Elles furent sanglantes, particulièrement la deuxième en 1936 qui disposa du soutien de l’Italie fasciste qui voulait affaiblir l’influence britannique en Méditerranée et de l’Allemagne nazie dans sa traque des Juifs. Le grand mufti de Jérusalem qui était un des chefs de la révolte fut même reçu par Hitler.

 

 

 

Le grand mufti de Jérusalem, Hadj Amin al Husseini a été reçu en grande pompe par Adolf Hitler.

Le grand mufti de Jérusalem, Hadj Amin al Husseini a été reçu en grande pompe par Adolf Hitler.

 

 

 

Les Anglais proposèrent en 1937 un plan de partage, le rapport Perl, dans le cadre d’un seul Etat indépendant. Il proposait de donner 30 % de la terre aux Juifs qui représentaient 17 % de la population et aussi de limiter l’immigration à 12 000 personnes par an. De plus, le territoire était partagé. La partie orientale serait rattachée à la Transjordanie et serait attribuée aux Arabes. La partie occidentale serait donnée aux Juifs. Tout cela implique un transfert de populations : 225 000 Arabes vers l’Etat arabe et 1 250 Juifs vers l’Etat juif.

 

Ce plan est évidemment rejeté aussi bien par les Sionistes que par les Arabes. La révolte arabe reprend de plus belle et les Britanniques y répondent par une très sévère répression. Les occupants arrêtent 200 dirigeants palestiniens et les exilent à… l’île Maurice ! Des villages soupçonnés soutenir la rébellion sont incendiés et soumis à des amendes collectives. Les Juifs de l’Irgoun de Zeev Jabotinsky – en exil – se livrent aussi à des attaques de villages arabes. En août-octobre 1938, les combattants arabes occupent la ville de Hébron.

 

Observons que ces événements ressemblent à bien d’autres qui se produiront durant toute l’histoire de l’interminable conflit israélo-palestinien.

 

La révolte s’essouffle en 1938. Les Anglais veulent maintenir leur alliance avec les Arabes. Un nouveau rapport est publié en novembre 1938, le fameux Livre Blanc.

 

Pendant ce temps, avec la nouvelle puissance hitlérienne, la situation des Juifs en Allemagne et en Autriche, surtout après l’Anschluss devenait périlleuse. Aussi, les Sionistes réclamèrent qu’on leur ouvre les portes de la Palestine. Refus des Anglais. D’autre part, les Sionistes menés par David Ben Gourion refusent l’indépendance de la Palestine, car ils redoutent un déséquilibre démographique en faveur des Arabes. Un nouveau Livre Blanc adopté en 1939 prévoit l’indépendance de la Palestine à un terme de dix ans et une réduction de l’immigration juive à 15 000 unités par an. Les Juifs comme les Arabes rejettent ce document. Plusieurs dispositions du Livre Blanc sont exécutées par les occupants britanniques, notamment le gel de la vente des terres.

 

La guerre éclate. La persécution des Juifs en Europe est à son comble. Les camps de la mort fonctionnent à plein régime. La Palestine est devenue un enjeu stratégique majeur pour les Anglais. Ils chassent les troupes françaises de Vichy de Syrie et occupent aussi le Liban. Après l’attaque de l’URSS par l’armée allemande le 22 juin 1941, les Anglais et les Soviétiques établissent une liaison terrestre via l’Iran avec l’URSS afin de ravitailler l’Armée Rouge. Les Palestiniens, quant à eux, sont tiraillés entre le soutien à l’Allemagne nazie menée par l’ancien grand mufti de Jérusalem et les Alliés. Une unité palestinienne a été constituée au sein de l’armée britannique.

 

Si en 1945, le Royaume Uni sort victorieux de la guerre, mais il est économiquement et financièrement considérablement affaibli. Les mouvements palestiniens, eux aussi, ne sont pas en grande forme. Le Livre Blanc est toujours en vigueur aussi les Sionistes organisent l’immigration clandestine, notamment de beaucoup de rescapés de l’Holocauste. Le fameux épisode de « l’Exodus » illustre plus ou moins réellement cet exode des Juifs d’Europe. La lutte des Sionistes extrémistes contre l’occupant anglais et contre les Arabes reprend de plus belle. Des attentats visant des intérêts britanniques et des villages arabes ont lieu un peu partout en Palestine. L’Irgoun de Menahem Begin a placé une bombe meurtrière à l’hôtel King David à Jérusalem et massacre la population arabe du village de Deir Yassin à l’ouest de Jérusalem.

 

 

Par l’intermédiaire du comte Bernadotte, un plan de partage est proposé et adopté par l’ONU en 1947. Ce plan reprend grossomodo le plan Perl en attribuant l’ouest de la Palestine aux Juifs, donnant un statut international à Jérusalem et attribuant l’est à la Transjordanie qui devient ainsi la Jordanie avec la Cisjordanie à l’ouest du Jourdain. Le groupe Stern dirigé par Itzhak Shamir assassine le comte Bernadotte. Le 14 mai 1948, l’Etat d’Israël est proclamé par Ben Gourion. Il est aussitôt reconnu par l’ONU.

 

 

 

Proclamation de l'Etat d'Israël par David Ben Gourion sous le portrait de Théodore Herzel, le 14 mai 1948

Proclamation de l'Etat d'Israël par David Ben Gourion sous le portrait de Théodore Herzel, le 14 mai 1948

 

 

 

En 1948-49 éclate ce que les Israéliens ont appelé la guerre d’indépendance suite à l’attaque de leurs voisins arabes. Les Israéliens parvinrent à les repousser et à conquérir des territoires. Jérusalem fut divisée en deux, l’Ouest israélien et l’Est jordanien.

 

La Nakba commence. Quelque 800 000 Palestiniens sont expulsés d’Israël par les Sionistes de la Haganah, l’organisation ancêtre de Tsahal. La tragédie ne faisait que commencer. Elle n’est toujours pas terminée.

 

 

Pierre Verhas

 

Prochain volet : Un seul Etat pour deux peuples ?

 

 

 

 

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