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15 septembre 2016 4 15 /09 /septembre /2016 21:46

 

 

 

Notre ami Bernard Gensane publie sur son blog un article de Madame Liliane Held-Khawam, économiste d’entreprise, blogueuse et auteure de nombreux ouvrages et articles sur les relations entre l’homme et le travail (ici, blog de Liliane Held-Khawam), article consacré à l'esclavage moderne présent dans le monde entier. Il complète l’article précédent de Luis Basurto publié sur Uranopole et qui traitait plus spécifiquement de la traite négrière des pays de la péninsule arabique. Ici, il s’agit d’une vision globale de ce phénomène dramatique qui réduit l’être humain, enfant, femme, homme à l’état bestial pour le plus grand intérêt des entreprises transnationales.

 

 

L’esclavage que l’on pensait être éradiqué, est à nouveau un problème majeur dans le monde.

 

 

Voici des extraits de l'article de Madame Liliane Held-Khawam :

 

 

 

L'esclavage des enfants prend des proportions dramatiques et, comme d'habitude, on ferme les yeux !

L'esclavage des enfants prend des proportions dramatiques et, comme d'habitude, on ferme les yeux !

 

 

 

La mondialisation s’est accommodée dangereusement d’une détérioration des conditions de travail et de la soumission de l’homme à une croissance et une compétitivité pathologiques.

 

 

La croissance du rendement est une résultante qui vise à maximiser le chiffre d’affaires et à minimiser les dépenses.

 

 

Toutes les possibilités ont été utilisées. Cela va des délocalisations vers des pays à salaires « low cost » en passant par des investissements technologiques qui remplaceraient l’humain.

 

 

Il faut dire que les rubriques, masse et charges salariales, sont les plus importantes du compte d’exploitation d’une entreprise. Une optimisation à toute épreuve dans la circulation des forces de travail a été mise au point.

 

 

Nous avons vu le contrat zéro heure des britanniques dans lequel vous êtes engagé mais sans vous garantir le moindre travail ou le moindre revenu.

 

 

Nous avons vu le mini-job des Allemands qui vous rémunère à moins de 5 euros de l’heure.

 

 

C’est tout naturellement que la France, contrariée par une forte présence de résistants a été retardée dans cette « réforme » qui vise à « moderniser » le contrat du travail. Mais grâce au 49.3, cet article qui s’affranchit de la démocratie, la loi el Khomri est entrée en vigueur cet été (août 2016).

 

 

La Chine, coqueluche de la sous-traitance des immenses firmes transnationales de la technologie et du Casino planétaire est une jungle en termes de droit du travail. Regardez ce qu’écrivait en 2010 un célèbre blogueur, Chang Ping au sujet de Foxconn, fournisseur Taiwanais de composants électroniques (déjà évoqué sur le blog Uranopole, NDLR) :

 

 

« On dit en Chine que Foxconn est seul à pouvoir prétendre au titre de « Roi mondial des sous-traitants ». Ce titre ne fait pas référence au nombre de ses employés, mais plutôt à un environnement social et politique. Grâce aux impôts colossaux qu’il reverse à la collectivité, Foxconn a gagné un poids politique qui dépasse de loin son influence économique. Bien qu’il existe des lois régissant le travail en Chine, Foxconn a eu la liberté de mettre au point un système de management grâce auquel il tire une grosse partie de ses bénéfices en forçant ses employés à faire des heures supplémentaires. Même la police de Shenzen ne peut facilement faire respecter la loi au sein des installations de Foxconn, ce sont en effet des agents de sécurité privés qui y jouent le rôle de la police ».

 

 

Le rapport recense 6 problèmes majeurs :

 

 

1. Bas salaires et durées de travail excessives ;

 

 

2. Management militaire : obéissance absolue, système de quotas de production, punitions et harcèlements inhumains ;

 

 

3. Manque de prévention et de traitement des maladies professionnelles et des accidents du travail ;

 

 

4. Exploitation des étudiants stagiaires ;

 

 

5. Sévérité dans la gestion des dortoirs des ouvriers ;

 

 

6. Inefficacité des syndicats et des systèmes de doléance.

 

 

Remarquez au passage que ce genre de conditions de travail et d’embauche se multiplient, même dans les pays d’Europe occidentale qui sont sensés protéger légalement les travailleurs, mais la vague ultralibérale démolit systématiquement cette protection - loi El Khomri en France, projet de loi Peeters en Belgique. (NDLR)

 

 

La Suisse est certainement une des meilleures élèves du Casino, mais pour d’autres raisons. Elle licencie facilement mais surtout, elle a la capacité de refuser d’indemniser bon nombre de chômeurs dont les droits peuvent être contestés par l’armada de juristes à disposition de l’Etat… Moins l’Etat dédommage les prestations sociales et plus l’argent à consacrer aux travaux inutiles augmente. Ces ouvrages qui confinent à l’absurde et qui vont jusqu’à remplacer une bordure de trottoirs normale par de jolis et luxueux blocs de granit. Inutiles et absurdes pour vous et moi mais qui font tellement le bonheur des firmes transnationales du génie civil et du bâtiment… Vous savez ces grands groupes qui sont les futurs employeurs de nos élus quand ceux-ci prennent leur retraite… Comme quoi l’utilité est une fonction relative et subjective, surtout quand on la finance avec l’argent des autres.

 

 

A l’heure actuelle, nous arrivons au stade où des pillages légalisés jettent des gens à la rue. Des gens qui ne sont pas paresseux mais qui sont lésés et véritablement exploités (Je ne suis pas de gauche. Promis!). Oui un travailleur ne devrait pas être SDF. C’est un non-sens si cette personne est payée normalement au prix d’un VRAI marché.

 

 

Mais si la personne est exploitée et que les autorités ferment les yeux pour laisser des patrons voyous s’engraisser, alors TOUT devient possible. Tout et plus encore comme de détourner l’usage des impôts de leur finalité première pour financer de faux travaux !

 

 

Vous pensiez avoir assisté au pire avec les dérives de la gouvernance publique ? Eh bien pas du tout ! Il y a pire ! La logique implacable des managers technocrates totalement déshumanisée qui font la chasse au moindre franc dépensé depuis leurs bureaux coupés du monde s’accommode fort bien non seulement de l’appauvrissement de la société mais aussi de l’esclavage.

 

 

Le chiffre de l’esclavage moderne est en progression constante. Il est mondialisé tout comme les activités financières des voyous du casino. En 2016, ils étaient 45.8 millions alors qu’ils « n »’ étaient que 36 millions en 2014 selon Free walk. Une sacrée croissance pour un business hautement rentable.

 

 

L’esclavage d’enfants compte dans une proportion d’environ un tiers des données publiées. Des millions d’enfants sont donc ainsi exploités et abusés au profit des grandes marques, marionnettes des traders des marchés financiers. Ce sont eux les acheteurs des matières premières dans une économie de marché.

 

 

Ces firmes transnationales qui appartiennent au casino de la finance sont les mêmes qui dorment sur des fortunes extraordinaires dans les paradis fiscaux anglo-saxons. L’affaire est bonne, les bonus aussi. Alors on regarde ailleurs et on continue de rédiger des chartes inutiles dans ces mêmes bureaux aseptisés. On s’achète en quelque sorte une bonne conscience…

 

 

Ces firmes sont aussi celles qui sont installées à Bruxelles ou sous la Coupole fédérale en tant que groupes d’influence et qui dictent règlements et normes. Mais voilà l’affaire est bonne pour les partis politiques et le recyclage luxueux des dirigeants politiques.

 

 

La paix, centre de toutes les palabres officielles commencent par un minimum de justice et de dignité à offrir au plus faible. Aucune paix n’est possible tant que ces êtres fragiles sont abusés. Oui c’est un abus légalisé puisque leurs clients finaux sont au pouvoir directement ou indirectement via certains dirigeants corrompus.

 

 

Des crevettes pêchées par des esclaves asiatiques sont vendues dans les supermarchés occidentaux. C’est ce que révélait, en juin dernier, une enquête du quotidien britannique The Guardian. Le reportage avait choqué tout le monde: les lecteurs, les consommateurs et les acheteurs de l’entreprise visée, Charoen Pokphand (CP) Foods. Ce producteur de crevettes basé en Thaïlande est en effet le principal fournisseur mondial des géants de la grande distribution comme Walmart, Costco, Aldi et Carrefour. Il est accusé d’acheter de la nourriture pour ses élevages à des fournisseurs impliqués dans un vaste réseau d’esclavage de migrants venus de Birmanie ou du Cambodge…

 

 

Mais ce cas est loin d’être isolé. En Thaïlande, près de 300 000 esclaves travaillent dans l’industrie de la pêche, selon les propres chiffres du gouvernement. Et le nouveau rapport « the global slavery Index 2014 » publié le 17 novembre par une organisation non gouvernementale (ONG) mondiale, Walk Free, estime à 35,8 millions le nombre de personnes qui, dans le monde, sont victimes d’esclavage moderne (travail forcé, d’exploitation sexuelle, de traite d’êtres humains, ou de servitude pour dette ou de mariage forcé/arrangé).

 

 

 

 

Liliane Held-Khawam

 

 

 

 

 

 

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