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  • : Le blog de pierre verhas
  • : Blog consacré à l'actualité dans les domaines de la politique et de l'astronomie, vus au sens large. Ce blog n'est pas neutre : il se positionne à gauche, de philosophie laïque et donnant la primauté à l'expérience sur la spéculation. Ce blog est ouvert au débat, à l'exception des invectives, des attaques personnelles et des insultes qui seront systématiquement rejetées afin de permettre à chacun(e) de débattre en toute liberté et dans la sérénité qui n'exclut en rien la passion.
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9 janvier 2009 5 09 /01 /janvier /2009 14:41
 
Cette image composite infrarouge en couleurs du centre de notre Voie Lactée révèle une nouvelle population d'étoiles massives et de nouveaux détails de structures complexes dans le gaz ionisé chaud tourbillonnant autour des 300 années-lumière centrales.


Cliquer sur l'image pour l'agrandir

Ce vaste panorama est l'image infrarouge la plus nette jamais réalisée du noyau galactique. Il offre un laboratoire proche sur la façon dont les étoiles massives se forment et influencent leur environnement dans les régions nucléaires souvent violentes d'autres galaxies.

Cette vue combine l'imagerie de l'instrument NICMOS (Near Infrared Camera and Multi-Object Spectrometer) de l'observatoire spatial Hubble avec des images en couleurs d'une précédente étude du télescope spatial Spitzer faite avec l'instrument IRAC (Infrared Astronomy Camera). Le noyau galactique est obscurci dans la lumière visible par le nuage de poussières s'interposant, mais la lumière infrarouge pénètre la poussière. La résolution spatiale de NICMOS correspond à 0,025 années-lumière à la distance du noyau galactique (26000 années-lumière). Hubble révèle des détails pour des objets aussi petits que 20 fois la taille de notre Système solaire. Les images NICMOS ont été prises entre le 22 Février et le 05 Juin 2008.

Source: NASA & Gilbert Javaux - PGJ Astronomie
Illustration: Hubble: NASA, ESA, and Q.D. Wang (University of Massachusetts, Amherst); Spitzer: NASA, Jet Propulsion Laboratory, and S. Stolovy (Spitzer Science Center/Caltech)

Cordialement
Jean
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Cercle Astronomique de Bruxelles (CAB) http://www.astro-cab.be/
Occultations of stars by the Moon (Apex) http://www.astrosurf.com/apex-occult
European Asteroïdal Occultation Network (EAON) http://www.astrosurf.com/eaon/
Popular Astronomy http://home.versateladsl.be/apexoccult/
Jean Schwaenen apexoccult@versateladsl.be
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8 janvier 2009 4 08 /01 /janvier /2009 23:38
Tous les Juifs sont loin d'être d'accord avec l'offensive israélienne sur Gaza. En voici deux exemples.

Le premier est ce texte émouvant de Serge Grossvak, membre du Parti communiste français et président de l'Union juive pour la paix.

Je suis juif, et aujourd’hui j’ai honte.


 Je suis juif et j’entends ces bruits, ces bombes, ces souffrances qui hurlent. C’est l’histoire qui me revient pour m’éclater à la face. L’histoire que mes parents m’ont légué pour honnir la guerre honteuse. Je suis juif et je vois le sang, le sang qui coule sous les bombes comme à Guernica. Je suis juif et je sais la révolte désespérée contre l’étouffement et la famine du ghetto de Varsovie. Je sais l’indifférence absolue qui précédait, comme à Gaza.

 Je suis juif et je suis frère de racine et d’histoire de ces hommes d’Israël.  Ces fils de victimes adossant aujourd’hui l’armure des bourreaux. Quelle honte, quel désespoir de voir ceux qui ont tant souffert, qui ont été tant terrorisés n’engendrer de leur passé qu’un abomineux dédain pour l’âme humaine !

 C’est à désespérer. Est-ce la victoire posthume d’Hitler que cette sauvagerie distillée ? Est-ce sa victoire que ce reniement de l’humanisme ? Ah ma mère ! Je me souviens lorsqu’enfant tu me fis l’apprentissage de ce gardien d’immeuble qui vous avait averti, il était communiste, puis de ces religieuses vous extrayant d’un Paris devenu trop dangereux. Ah ma mère ! Je me souviens de ce poème d’Aragon où le résistant arménien avait pour derniers mots « vive le peuple allemand » devant les Nazis qui allaient l’achever. Ma mère, où se cache aujourd’hui la dignité de nos frères d’Israël ou de notre famille aveuglée de haine et de conquête ? Ma mère, il était dur de naître en portant les souffrances de vos vies, mais les enfants d’aujourd’hui vont devoir affronter bien pire : la honte !

 Gaza martyr, Liban martyr, Jenine martyr et rien d’autre ne vibre dans leur âme qu’un énervement et une volonté de soumettre ! Que leur demeure t il de sens humain ? N’auraient ils plus qu’un Bush dans les os ?

 Les palestiniens perdent leurs chairs, leur sang, leur terre.

Les juifs perdent leur âme, aveuglément engagés derrière l’État d’Israël.

L’horreur s’ajoute à l’horreur sans jamais permettre qu’émerge une étincelle d’intelligence. L’intelligence, la bonne intelligence…. La Paix ! Cette Paix qui en tout lieu du monde a la même science : celle du respect partagé. Cette Paix de Kant pour tous les peuples de la terre.

 Ce respect est honteusement dénié en affamant, en occupant, en excluant, en dominant. Ce déni qui légitime la rage et fait monter les haines. Ce déni qui rend impossible la fin des armes et des souffrances. Ce déni qui nous plonge dans un massacre récurent où la vie n’a plus la valeur d’une vie.

  Le respect, c’est le Droit, partout dans le monde. Le respect, c’est Israël entrant dans la Loi du monde, comme tout le monde.  La Loi du monde délimite des frontières depuis 40 ans. Au-delà de ces frontières rien n’est à régenter, à occuper. Des frontières où commence la liberté des autres. Des frontières, tout simplement, comme partout dans le monde. Des frontières pour que monte le respect, premier pas, tout premier pas des humains.

 Pour que demain les peuples partagent leurs rêves et que les frontières soient une invitation amicale aux rencontres.

 Serge Grossvak 07/01/09

Le second est de Jean Daniel, directeur - fondateur du Nouvel Observateur dans la livraison de cette semaine. Extrait de son éditorial.

«Comment ces deux hommes ont-ils pu nourrir des illusions qui apparaissent aujourd'hui si ridicules et si meurtrières ? Oublions Elie Wiesel, qui considère que, pour les juifs de la diaspora, il n'y a qu'une seule éthique valable, celle de l'inconditionnalité dans le soutien à n'importe quelle politique israélienne. Mais Tony Blair, lui, était supposé savoir ce qui se tramait et en alerter les tuteurs du Quartette.

Les raisons de ses illusions étaient en fait nombreuses. Les diplomates et les stratèges qu'il représentait pouvaient bien l'avoir persuadé que, grâce à l'affaiblissement des néoconservateurs depuis la victoire d'Obama, les pressions sur Israël pourraient enfin se révéler efficaces, et qu'il ne serait plus impossible d'arracher au gouvernement de Jérusalem le gel des colonies, la suppression d'un grand nombre de barrages et la libération d'une grande partie des prisonniers palestiniens. D'un autre côté, les Egyptiens, devenus les interprètes de la peur qu'inspire au monde arabe un Hamas commandité par les Iraniens, se montraient activement coopératifs.
Chacun découvrait qu'il fallait vaincre la véritable alliance objective qu'il y avait et qu'il y a toujours entre une partie des dirigeants israéliens et une partie des dirigeants du Hamas pour pratiquer la politique du pire, celle des attentats et de la répression. Dans chaque camp, des leaders affirmaient qu'il ne pouvait y avoir en Palestine qu'un seul Etat, palestinien pour les uns, israélien pour les autres.

On sait depuis des années qu'il aurait fallu, pour renforcer la position du seul partisan d'une négociation avec les Israéliens, le président Mahmoud Abbas, le combler de moyens économiques, financiers, militaires et en tout cas policiers. Or l'ancien Premier ministre d'Israël, Ehoud Olmert, n'a cessé de berner son homologue palestinien. Et le Quartette, son représentant Tony Blair et l'Union européenne, malgré les tardives initiatives de la France, ont fabriqué de toutes pièces les structures du Hamas. Tout cela s'est achevé par les agressions du Hamas et la riposte tragiquement disproportionnée d'Israël, avec des bombardements n'épargnant pas les civils, puis une invasion et une occupation partielle. Maintenant, il faut parler des conséquences politiques et aussi morales de cette invasion. Je ne crois pas qu'elle puisse éradiquer l'islamisme fascisant et violent du Hamas, ni qu'elle permette à Israël de consolider sa place parmi les nations du Proche-Orient arabe. Alors, même d'un point de vue cyniquement militaire, quels peuvent être les avantages résultant de cette intervention ? On peut sans doute dire qu'Israël montre ainsi au monde entier qu'il est prêt à intervenir partout et que le Hezbollah libanais et même l'Iran n'ont qu'à bien se tenir. Mais ses démonstrations de force au Liban dans le passé n'ont abouti qu'au résultat contraire. (1)

 Cela dit, le Hamas a-t-il eu raison de harceler des territoires de l'Etat d'Israël par des tirs de roquettes ? Evidemment, non. Cette agression a été condamnée par tout le monde. Et, comme le rappelle l'écrivain Avraham B. Yehoshua, Israël était donc parfaitement en droit de chercher à faire cesser ce harcèlement. Mais c'est là que se pose, une fois encore, la question de la fin et des moyens. Fallait-il procéder à quelques frappes précises, cruelles et spectaculaires, ou se lancer dans des opérations dévastatrices ? Pour justifier ce dernier choix, il faudrait pouvoir prouver que la nation était véritablement en danger de mort et que sa survie dépendait de moyens aussi extrêmes. Déjà, dans le principe même de l'autodéfense, le fait d'employer les mêmes armes que son ennemi prive en partie de la possibilité de le juger. Mais lorsque l'on décide d'employer des moyens mille fois supérieurs à ceux de l'ennemi, alors on met en cause ses propres fins. On sait avec quelle sévérité rétrospective on a jugé le grand Churchill pour avoir réclamé que l'on rase Dresde et une vingtaine d'autres villes allemandes pendant la guerre contre les nazis.

Cela est valable pour toutes les parties en conflit, et je m'alarme à l'idée que l'on puisse justifier et, en somme, banaliser le risque de «bavures» et de «dommages collatéraux» dans des opérations où chacun sait qu'il va tuer les enfants de l'autre. Cette banalisation de la sanction aveugle, au nom d'une conception de la responsabilité collective, me paraît une honteuse régression. J'ai besoin de dire que la part juive qui est en moi, dont je n'ai pas coutume de faire état et qui reste fidèle à la mémoire des victimes de l'extermination, est bouleversée d'indignation et de révolte devant une telle régression.»

(1) Note d'Uranopole : les Israéliens évitent d'intervenir au Liban. Les Casques bleus belges de l'ONU ont découvert un site de tir de roquettesau Sud Liban, mais on semble vouloir étouffer cette affaire en Iraël, pourtant si prompt à réagir à la moindre alerte.

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4 janvier 2009 7 04 /01 /janvier /2009 17:00

Les terribles images de Gaza bombardée, d’enfants tués ou mutilés, de cris de femmes désespérées, d’habitations et d’écoles détruites attisent une émotion parfaitement justifiée. Néanmoins, l’émotion est dangereuse car elle est le limon de la propagande extrémiste et elle empêche d’analyser cet horrible conflit sous le regard de la raison. C'est ainsi que l'on voit fleurir, lors des manifestations contre l'attaque israélienne où les provocateurs ne manquent pas,  des slogans du genre : "Sionistes = nazis", "Gaza = Auschwitz", "Génocide", etc. Tout cela fait partie de l'arsenal de la classique stratégie de la tension. Il convient, au-delà de l'émotion, raison garder.

Y a-t-il génocide en l’espèce ? Rappelons la définition de génocide telle qu’elle a été adoptée par la Convention des Nations Unies du 9 décembre 1948 pour la prévention et la répression du crime de génocide. Cette définition a d’ailleurs été reprise dans le texte fixant les statuts de la Cour pénale internationale à Rome le 17 juillet 1998.

« Dans la présente Convention, le génocide s’entend de l’un quelconque des actes ci-après commis dans l’intention de détruire, ou tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel : a) Meurtre de membres du groupe ; b) Atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe ; c) Soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle ; d) Mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe ; e) Transfert forcé d’enfants du groupe à un autre groupe. »


Si on analyse ce texte, les points a) et b) peuvent être considérés comme "appliqués" par l’actuelle campagne militaire de Tsahal. Il y a meurtre de membres du "groupe", en l’occurrence les Palestiniens Gazaoui et il y a atteinte grave "à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe". Le point c) est discutable. On peut considérer que le blocus imposé par Israël à Gaza depuis des mois (le Hamas accuse d’ailleurs Israël de viol de la trève par ce blocus) comme une "soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence, etc". Cependant, on peut rétorquer qu’il s’agit d’une dure opération de représaille sans plus. Qui a raison ? Enfin, les points d) et e) ne s’appliquent pas. Aussi, il est difficile d’affirmer qu’il y a génocide dans cette attaque contre Gaza. Durant le XXe siècle, il y eut quatre génocides répondant à cette définition : les Arméniens en 1915, la Shoah les Tziganes durant la dictaiture hitlérienne et les Tutsis au Rwanda en 1994.


A Gaza, il y a incontestablement massacre de masse. Et c’est tout aussi injustifiable. Après tout, la victime de bombardements ne se posera pas la question de savoir si elle subit un génocide ou un massacre. De plus, il ne faut pas oublier que le bombardement d’objectifs soi-disant militaires au milieu de populations civiles est devenu un procédé courant dans les conflits actuels, procédé utilisé par les puissances occidentales : Yougoslavie, Irak, etc. Les populations civiles atteintes étant des dégâts "collatéraux", odieux euphémisme utilisé au départ par l’OTAN lors de la guerre du Golfe.


Cela dit, il faut éviter de tomber dans les pièges de la propagande extrémiste. "Génocide" est excessif et ces excès auront à terme l’effet de banaliser ce mot. Assimiler Gaza à Auschwitz est aussi odieux que faux. Auschwitz était une entreprise d’élimination génocidaire voulue, conçue et organisée par le régime nazi. Cela n’a rien à voir avec Gaza.


Une question fondamentale est posée par Henri Goldman (voir son blog http://blogs.politique.eu.org/henrigoldman/index.html) : "Manifestement, il s’est noué autour de la “Mémoire de la Shoah” une relation perverse entre Israël et le reste du monde, dans laquelle l’État hébreu s’adresse à lui au moyen de ce que les psys appellent un double bind, ou une injonction paradoxale". On a trop tendance à dire, pour parler simple, qu’Israël se comporte comme ses bourreaux lors de la Shoah. Là aussi, c’est excessif et c’est faux.


Tout d’abord, le Sionisme n’est pas né de la Shoah, il existait longtemps avant. Certains historiens situent ses origines en Russie au milieu du XIXe siècle, donc avant Herzl. En 1947, avant l’indépendance d’Israël en 1948, la population juive "sioniste" était structurée en Palestine. Elle disposait d’une armée clandestine, la Haganah, qui luttait aussi bien contre les Anglais que contre les Arabes. Cette armée se transforma très vite en armée "classique" lors de la guerre de 1948, ce qui prouve une organisation déjà efficace à l’époque. Il y a deux sionismes : le sionisme de gauche qui ne souhaitait pas une extension territoriale mais des frontières "sûres" pour assurer en toute sécurité la "loi du retour" tout en développant une société égalitaire sur la base du socialisme et le sionisme de droite qui militait pour le 'grand Israël" de la Méditerranée à l'Euphrate.

De plus, il y eut relativement peu de rescapés, proportionnellement aux survivants de la Shoah, qui émigrèrent en Israël.

Donc associer l’histoire d’Israël à la Shoah est faux. Israêl est un Etat qui s’est développé classiquement comme tous les Etats-nation malheureusement sur un territoire que légitimement il ne peut revendiquer et qui n’est pas accepté par sa population d’origine qu’il refusait d’ailleurs d’intégrer. On peut d’ailleurs se poser la question au sujet de la tragédie de Gaza : n’est-ce pas une politique délibérée d’expulsion du peuple palestinien ? Il y a pas mal d’exemples en plus de Gaza : la fameux mur et l’extension des colonies. N’est-ce pas là tout le problème ?


Il y a aussi la dimension religieuse à ne pas négliger, mais c’est un autre aspect de la question qui nécessiterait d’autres développements.

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25 décembre 2008 4 25 /12 /décembre /2008 22:27
Nos lecteurs connaissent bien Naomi Klein qui a publié un livre remarquable en 2008 "La stratégie du choc" qui décrit comment en 35 années, le néo-libéralisme s'est développé dans le monde. Voici une interview effectuée en octobre par la Télé libre française tele-libre. Naomi Klein nous parle de la "crise financière" et de son contexte.

http://latelelibre.fr/index.php/2008/naomi-klein-et-la-crise-financiere-lintegrale-1-2-3/



A écouter de toute urgence. En plus, elle a du charme et de la classe, ce qui ne gâche rien !

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16 décembre 2008 2 16 /12 /décembre /2008 21:19

En juin prochain, le lycée d'aujourd'hui aura vécu.


Poussé par l'Elysée», le ministre Darcos va annoncer officiellement très prochainement trois révolutions jamais vues :

1 - Une réduction importante des horaires en lycée : 27 heures hebdomadaires au lieu de 28 à 35 (Ne dites pas que c'est pour accompagner les suppressions de postes de profs, ça ferait de la peine à TF1.)

2 - Une formule compliquée d'options (« modules exploratoires » ou d' « accompagnement ») qui aura l'originalité d'être à rythme semestriel, soit deux demi-années scolaires au lieu d'une, et donc la fin du groupe classe comme facteur de socialisation et de solidarité. C'est selon le propre aveu de Darcos le « lycée à la carte ». Il ne fera pas bon pour un professeur de s'être montré exigeant et trop peu démagogique au premier semestre, s'il veut retrouver des élèves candidats au module du seconde semestre... Autant faire noter les profs tout de suite par les élèves et les payer selon les résultats.

3 - Et pour finir, cette nouvelle inouïe. La suppression pure et simple de l'histoire-géographie du « tronc commun » obligatoire en première et en terminale. Certes, ce sera aussi le cas des maths, mais ceux-ci n'en souffriront pas, restant matière dominante à sélection pour la filière Scientifique, hypocritement rebaptisée « dominante sciences » pour les futurs cadres de la société, tandis que la filière L deviendra « Humanité et arts ». (Au fait, pourquoi pas d's à « humanités » ? Une faute de frappe du Journal du Dimanche ? Mystère.)

Supprimer l'histoire géographie pour tous et toutes à partir de l'âge de 15 ans constitue une rupture majeure avec tous les siècles précédents d'humanisme scolaire, de l'Ancien régime jusqu'à nos jours. Cette suppression pourrait permettre un jour à un gouvernement populiste et vichysto-compatible de...
... Célébrer Guy Môquet tout en faisant ignorer pourquoi est-il mort ;
... Réunir les ministres européens à Vichy (en novembre prochain ! Une première ! Une idée d'Hortefeu ! Les ministres européens en charge de... l'Immigration ! ) pour en finir enfin avec
l'antifascisme culturel, avec le tabou vichyste et vichyssois, et faire oublier de quoi cette ville fut la capitale et le symbole ;
... Mieux faire admirer le colonialisme, le paternalisme et le cléricalisme d'antan tout en jetant pudiquement aux oubliettes des siècles de patients combats émancipateurs pour les droits
humains, sociaux, démocratiques, féministes, etc ;
... Épargner aux sarkoboys l'apprentissage de tant de dates funestes et qui portent malheur : 1789, 1830, 1848, 1936, 1944, 1945...
... Esquiver trop de questions gênantes des géographes sur l'habitat humain, le climat, l'écologie, et le remodelage des paysages et de la planète par les flux financiers et mafieux ;
... Flatter les mémoires particulières et communautaristes pour mieux ruiner définitivement la culture historique commune, base de citoyenneté et du Vivre ensemble ;

Bref, il est quand même flatteur de comprendre que Sarkozy veut personnellement prendre soin de nos enfants.

Que, malgré tout, malgré l'intensif bourrage de crânes des médias aux ordres, Sarkozy nous trouve encore trop intelligents et cultivés, encore trop peu obscurantistes, encore trop peu oublieux des leçons de notre Histoire. Mais heureusement, Darcos est là.

Mais, voilà ! Face à la fronde lycéenne qu’on craint se transformer en contestation à la grecque, Darcos a bien dû faire un pas en arrière. Cependant, personne n’est dupe. Son plan réapparaîtra au printemps. Souvenirs de 68 ? Attention, les godasses sont prêtes...

 

Ce sera aussi la fin de l’esprit critique. La culture se limitera à « Plus belle la vie » ou à d’autres feuilletons débiles. La fin de l’esprit critique, cela veut dire la fin de la vraie démocratie, celle de la pression du peuple sur le cours des choses.

 

La fin d’une présidence en grandes pompes

 

Voilà donc un journaliste irakien qui gaspille sa paire de chaussures en les lançant à la tête de Georges W Bush ! Le journaliste visait bien, malheureusement « W » esquivait bien aussi. Dommage !

 

Bah, à défaut d’un coup de pied au postérieur, Bush aura eu un accueil en grandes pompes du peuple irakien représenté par ce journaliste.

 

Au lieu de le torturer, il aurait eu le bras cassé par les sbires collabos irakiens, c’est un devoir  de  libérer ce journaliste pour avoir eu le courage d’exprimer tout haut ce que pense l’immense majorité du peuple irakien et de l’opinion publique mondiale. Ce sont des millions de godasses virtuelles qui ont volé à la tête du sinistre Bush.


La fin d'une autre présidence en grandes pompes 

Voilà donc Sarkozy dit Pétain-le-petit qui termine sa présidence de l'Union européenne. Il en est fier le petit ! Qu'a-t-il obtenu ? Pas grand-chose. Il n'a pas réussi à avoir un accord avec l'Allemagne qui est indispensable si l'on veut que l'Europe sorte de la crise. Les Russes l'ont manipulé dans la crise géorgienne et ont obtenu ce qu'ils voulaient. Son "G20" a été un cirage de pompes (encore un !) de G.W. Bush. L'Union méditerranéenne, une belle idée pourtant, est mort-née. Mais pour le show, là le nabot de Neuilly est tout fort.

Enfin, il a réussi le tour de force de se faire applaudir par les conservateurs et les socialistes à Strasbourg. Seul Daniel Cohn Bendit, tout aussi grande gueule que Sarko, y est allé de sa ritournelle de contestataire sur le retour d'âge. Comme lui a rappelé un  député de droite : "Au début, les flics te couraient après, aujourd'hui, c'est toi qui les suit dans les escortes officielles. Les temps changent."

 

Mais non, les temps n'ont pas changé. Simplement, même en les cirant, les godasses de ces messieurs ont perdu leur lustre depuis longtemps.


Les godillots de Carolis

 

C’est à  la frimousse de de Carolis, le patron de France-Télévision que l’on aurait dû lancer la godasse d’or pour avoir obéi à Sarkozy en supprimant la pub’ sur les chaînes de France Télévision après 20 heures, alors que la loi n’est pas encore votée à l’Assemblée. Un patron qui accepte de supprimer sans sourciller 30 % des recettes de son entreprise, mérite le coup de godasse de l’âne.

 

Si de Carolis croit qu’ainsi il maintiendra sa place à la tête de France Télévisions, il se met le doigt dans l’œil jusqu’à ses écrases merde.

 

La fin des rentiers

 

Le bras de fer qui oppose le gouvernement aux 2000 « petits » actionnaires de Fortis, signifie la fin du système d’économie de rentier belgicain. En effet, depuis la fin de la guerre, une grande partie de la bourgeoisie vivait (très bien, même) des rentes sous forme d’actions du holding Société générale qui avait son petit matelas en or de l’ex-colonie congolaise et comptait sur l’Etat pour reprendre les canards boiteux comme la sidérurgie. Toutes les bonnes choses ont une fin. Fortis qui représentait la dernière belle rente, s’est écroulée. Nos « élites » seront-elles capables de refaire de l’économie avec ce qu’il reste ? On verra car, là aussi, il y a des godasses qui risquent de se perdre.

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25 novembre 2008 2 25 /11 /novembre /2008 22:55
" Que peut-il ? Tout. Qu'a-t-il fait ? Rien. Avec cette pleine puissance, en huit mois un homme de génie eût changé la face de la France, de l'Europe peut-être. Seulement voilà, il a pris la France et n'en sait rien faire.  Dieu sait pourtant que le Président se démène : il fait rage, il touche à tout, il court après les projets ; ne pouvant créer, il décrète ; il cherche à donner le change sur sa nullité ; c'est le mouvement perpétuel ; mais, hélas ! cette roue tourne à vide.
 

L'homme qui, après sa prise du pouvoir a épousé une princesse étrangère est un carriériste avantageux. Il aime la gloriole, les paillettes, les grands mots, ce qui sonne, ce qui brille, toutes les verroteries du pouvoir. Il a pour lui l'argent, l'agio, la banque, la Bourse, le coffre-fort. Il a des caprices, il faut qu'il les satisfasse. Quand on mesure l'homme et qu'on le trouve si petit et qu'ensuite on mesure le succès et qu'onle trouve énorme, il est impossible que l'esprit n'éprouve pas quelque surprise. On y ajoutera le cynisme car, la France, il la  foule aux pieds, lui rit au nez, la brave, la nie, l'insulte et la bafoue ! Triste spectacle que celui du galop, à travers l'absurde, d'un homme médiocre échappé ".
 

 

VOUS PENSIEZ A QUI ?
 

 

En fait il s'agit d'un texte de Victor HUGO, dans " Napoléon, le  petit " Etonnant, non ?

Et vous vous étonnez que nous L'appelons "Pétain le petit". C'est actualisé, c'est tout.

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22 novembre 2008 6 22 /11 /novembre /2008 16:03
 
L'image d'une probable exoplanète autour de l'étoile Bêta Pictoris, éloignée de celle-ci en distance projetée de seulement 8 fois la distance Soleil-Terre et ayant 8 fois la masse de Jupiter, vient d'être réalisée par une équipe française, conduite par une chercheuse du CNRS du Laboratoire d'Astrophysique de Grenoble. Cette image a été obtenue à partir de l'analyse de données provenant du Very Large Telescope de l'ESO équipé de l'instrument NACO disposant d'un système d'Optique Adaptative performant (développé par un consortium de laboratoires français dans les années 2000). Ce résultat sera publié dans Astronomy and Astrophysics Letters.


Image composite représentant l'environnement de l'étoile Bêta Pictoris vu dans le proche infrarouge. L'environnement proche de l'étoile est visualisé grâce à une soustraction très soignée de la lumière très brillante provenant de l'étoile.
La zone externe a été observée en 1996 (Mouillet et al) et montre la lumière réfléchie par le disque de poussière. La partie interne est observée à 3,6 µm (bande L).
La source lumineuse nouvellement détectée est 1 000 fois plus faible que l'étoile centrale.
Ces deux images ont été obtenues avec les systèmes d'Optique adaptative ; pour la zone externe: ADONIS sur le télescope 3,6 m de l'ESO et pour la zone centrale: NACO sur le VLT de l'ESO

Connaître les mécanismes physiques qui sont à la clé de la formation des systèmes planétaires est un enjeu important en astronomie. Cette formation planétaire passe par un stade d'accrétion de la matière dans un disque protoplanétaire entourant la jeune étoile: la détection simultanée d'un disque et d'exoplanètes donne des contraintes fortes.

Bêta Pictoris, à 70 années-lumière de nous, est une étoile assez jeune, environ 12 millions d'années, entourée d'un disque de poussière qui à bien des égards peut être considéré comme un prototype. Il présente une zone interne relativement vide de poussière autour de l'étoile jusqu'à une cinquantaine d'unités astronomiques(une UA = distance Soleil-Terre, 150 millions de km.), ainsi que des déformations, des caractères qui peuvent être expliqués par la présence d'une exoplanète sur une orbite proche et légèrement inclinée. En outre, la présence de gaz produit par l'évaporation de comètes ou les regroupements de poussière silicatée sur des orbites spécifiques, proches de l'étoile suggèrent également la présence d'une exoplanète de type Jupiter sur une orbite vers 10 UA... Mais jusqu'à présent une telle planète n'avait pas été détectée.

Une équipe française conduite par une astronome, directeur de recherche au CNRS, a re-analysé des observations de Bêta Pictoris faites avec le Very Large Telescope (ESO) avec l'instrument NACO. Cette nouvelle analyse a permis de détecter ce qui pourrait être l'exoplanète la plus proche d'une étoile jamais imagée.

L'excellente qualité des images corrigées par optique adaptative permet d'assurer avec un bon niveau de confiance la fiabilité de cette source si faible dans le halo de l'étoile: les étapes cruciales d'analyse des données ont été refaites indépendamment par d'autres membres de l'équipe, et sur différents jeux de données afin d'écarter l'éventualité d'un artefact. La dernière question consiste à s'assurer que cette source n'est pas un objet beaucoup plus lointain (ou plus proche) que l'étoile, apparaissant, par hasard, projeté juste à côté. La probabilité d'une telle coïncidence est très faible étant donnée la séparation de la source, et plus encore que cette source apparaisse dans l'alignement du disque de poussière. En outre, des observations obtenues par le Hubble Space Telescope (NASA/ESA) à une époque différente, ne révèlent aucune source dans le visible, à la position d'une telle source, et excluent avec une bonne probabilité que la source détectée ici puisse être une étoile de fond.

A la distance de Bêta Pictoris, le flux de la source indique une masse d'une planète géante (8 fois Jupiter) à une séparation projetée de seulement 8 UA, soit la distance Saturne-Soleil à une température d'environ 1500 K. Ces caractéristiques sont tout à fait celles de la planète tant attendue pour expliquer les particularités du disque de poussière entourant Bêta Pictoris, étudié depuis des années. De plus, se situant dans une zone similaire à celle de nos planètes géantes dans notre système solaire, on peut envisager qu'elle se soit formée dans le disque proto-planétaire (par accrétion sur un cœur solide ou bien par des instabilités hydrodynamiques), alors que dans le cas de planètes massives beaucoup plus séparées des mécanismes de formation très différents (plus proches de ceux intervenant dans la formation d'étoiles binaires) pourraient être à l'œuvre

L'obtention d'une image d'une exoplanète aussi proche de son étoile est une avancée importante car elle permet d'obtenir de nouvelles contraintes sur les modes de formation des planètes et renforce encore la nécessité de développer des instruments de nouvelle génération qui équiperont les télescopes actuels et futurs, pour espérer dans un avenir proche détecter des planètes moins massives et plus froides...

Source:Communiqué de presse INSU-CNRS - ESO
Illustration:© ESO. LAOG. INSU-CNRS

Cordialement
Jean
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Jean Schwaenen apexoccult@versateladsl.be
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21 novembre 2008 5 21 /11 /novembre /2008 18:34
Selon certains scientifiques, les pentes courbes descendant lentement de sommets plus abrupts aux latitudes moyennes sur Mars sont probablement des glaciers massifs recouverts de débris.


Images de cratères de la région Hellas créées à partir de clichés réalisés par la caméra de contexte de la sonde orbitale MRO

La nature de ces reliefs connus depuis plusieurs décennies restait controversée. Les hypothèses étaient qu'il pouvait s'agir de glaciers recouverts de terre ou d'empilements rocheux remplis de glace. Ils étaient plus grands que les dépôts en éventail de débris trouvés au pied des fortes pentes sous les faibles latitudes. Les bords en forme de lobe sont aussi raides et les dépôts montrent de multiples marques incurvées à leur surface évoquant un matériel visqueux.

John Holt, du Jet Propulsion Laboratory, et ses collègues ont utilisé le radar de la sonde Mars Reconnaissance Orbiter pour analyser deux de ces dépôts dans la région occidentale Hellas. Ils ont trouvé que ces zones sont effectivement constituées essentiellement de glaces d'eau, vraisemblablement formées au cours d'une autre époque climatique lorsque la planète était plus inclinée. Si ces deux dépôts sont bien représentatifs de tous les autres présents sous ces latitudes, l'ensemble de ces glaciers contiendrait alors le plus grand volume d'eau martienne en dehors des pôles.

Source:Science, AAAS & EurekAlert
Illustration:NASA/JPL-Caltech/UTA/UA/MSSS/ESA/DLR/JPL Solar System Visualization Project

Cordialement
Jean
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19 novembre 2008 3 19 /11 /novembre /2008 22:42

 

Florence Hartmann, journaliste au « Monde » et ex porte-parole du Tribunal Pénal International pour l’ex-Yougoslavie, était une collaboratrice zélée de l’ex-procureur Carla Del Ponte qui a fait les dégâts que l’on sait.

 

La journaliste française est aujourd'hui assise sur le banc des accusés, devant ce Tribunal qu'elle a défendu avec tant de vigueur pendant sept ans, jusqu'en 2006. Accusée d'outrage au Tribunal parce qu'elle aurait révélé des informations secrètes, elle risque une forte amende ou une peine de sept ans de prison, voire les deux. Dans Paix et Châtiment, son livre paru en 2007, elle a dévoilé le contenu de deux décisions confidentielles rendues par des juges d'appel le 20 septembre 2005 et le 6 avril 2006, tout en soulignant justement leur caractère secret. Ces informations auraient porté sur le traitement réservé par le Tribunal à certains documents, dont les minutes de certaines réunions du Conseil suprême de la défense de Serbie (SDC) pendant les guerres en ex-Yougoslavie dans les années 1990. Ces documents recèleraient des données cruciales quant à l'implication de Belgrade dans ces conflits.

Si Florence Hartmann n'est pas la première journaliste à être accusée d'outrage au Tribunal par la cour, elle est la première ancienne employée du TPIY à se retrouver dans cette position. En tant que porte-parole de l'ancien procureur Carla Del Ponte, il est évident qu'elle avait accès aux documents sensibles et confidentiels que détenait la cour. Tout tribunal, y compris celui de La Haye, doit disposer de moyens pour éviter de telles fuites. Cela est normal si ces moyens sont utilisés à bon escient. Or, devant l'inculpation de Florence Hartmann, on peut se demander ce que le Tribunal cherche vraiment à protéger dans cette affaire.

 

Ce livre est mauvais. Il pêche par omission. Il soutient une seule thèse : Milosevic est le seul responsable du conflit et des génocides qui en suivirent. Elle dresse un portrait dithyrambique de Carla Del Ponte. Ce fut une Justice guère sereine, c’est le moins qu’on puisse dire.

 

Il n’empêche, comme disent souvent les journalistes, Florence Hartmann risque sept ans de prison au TPIY. On peut se poser deux questions : cette peine n’est-elle pas excessive ? D’autre part, il ne s’agit pas d’un crime de guerre, n’est-ce pas à un tribunal hollandais ordinaire de juger le comportement de Florence Hartmann.
 

De plus, les journalistes devraient savoir qu’ils jouent un jeu dangereux en acceptant ce genre de mission de porte-parole d’un pouvoir quelconque. C’est une confusion des genres qui peut porter sérieusement préjudice à la liberté de la presse et à sa crédibilité.

 

Ce n’est pas une raison pour accepter une injustice notoire.
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19 novembre 2008 3 19 /11 /novembre /2008 22:40

Voici un très intéressant article de la journaliste et économiste canadienne paru dans « The Nation ». Il montre comment Bush pratique la politique de la terre brûlée à l’égard de son successeur Barak Obama. Il le fait dans un autre domaine en refusant d’aider financièrement le secteur automobile, le principal secteur industriel US, subissant la crise financière de plein fouet.

 

Nous conseillons nos lecteurs de lire le dernier ouvrage de Naomi Klein : La stratégie du choc, Actes Sud, 2008. Il retrace l’histoire de l’ultralibéralisme depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. C’est un livre édifiant et passionnant à lire. Un vrai roman noir.

 

 Le cadeau de départ du clan Bush : un dernier pillage frénétique des biens publics.

Par Naomi Klein

 

Le hold-up américain des richesses financées par le public, sans aucune contrepartie : une véritable aubaine pour les grandes entreprises.


Bienvenue au capitalisme sans risques
.

 

Durant les derniers jours de la campagne présidentielle, beaucoup de républicains semblent avoir abandonnés la lutte pour le pouvoir. Mais ne vous y trompez pas : cela ne signifie pas qu’ils se reposent. Si vous voulez voir le véritable travail actif des républicains, vérifiez l’énergie qu’ils utilisent pour distribuer de gros paquets des 700 milliards de dollars qu’ils jettent par la fenêtre. Lors d’une récente audition d’un comité sénatorial bancaire, le républicain Bob Corker s’est vu assigné cette tâche, et avec une date butoir très claire en vue : l’investiture. "Combien pensez-vous qu’il soit possible environ de dépenser actuellement avant le 20 janvier ?" demandait Corker à Neel Kashkari, le banquier âgé de 35 ans qui était avant lui en charge du butin.

 

Quand les colonialistes européens ont réalisé qu’ils n’avaient pas d’autre choix que de redonner le pouvoir aux citoyens indigènes, ils ont souvent concentré toute leur attention à dérober les trésors locaux de l’or et de tout le bétail qui avait de la valeur. S’ils étaient vraiment cruels, comme les portugais au Mozambique dans la moitié des années 1970, ils allaient jusqu’à verser du béton dans les ascenseurs des puits des mines.

Rien d’aussi barbare en ce qui concerne le clan Bush. Plutôt que d’utiliser le pillage ouvert, ils préfèrent les outils bureaucratiques, comme les actions "des actifs précaires" et le "programme d’achats de capitaux". Mais ne vous méprenez pas : le but est bien le même que celui utilisé par les portugais vaincus - un dernier pillage frénétique des richesses publiques avant qu’ils ne rendent les clés du coffre fort.

Comment autrement expliquer les décisions étranges qui ont dominé lors des discours sur l’argent du renflouement ?
Quand l’administration Bush a annoncé qu’elle voulait investir 250 milliards de dollars dans les banques américaines en échange de crédits, le plan était alors largement mentionné comme une "nationalisation partielle" - une mesure radicale indispensable pour que les banques puissent encore donner des emprunts. Henry Paulson, le Ministre de l’Economie et des Finances, a eu une idée de génie, nous a-t-on dit, et suivait l’exemple de Gordon Brown. En fait, il n’y a jamais eu aucune nationalisation, partielle ou autre. Les contribuables américains n’ont gagné aucun contrôle significatif sur les banques, et c’est pourquoi les banques sont libres de dépenser ce nouvel argent comme bon leur semble.


Chez Morgan Stanley, il semblerait que la plus grande partie du butin servira à payer les primes annuelles. Citigroup a fait comprendre qu’ils utiliseraient leur 25 milliards pour acheter d’autres banques, alors que John Thain, le directeur général de Merrill Lynch, disait aux analystes financiers : "au moins pour le prochain trimestre, cela va juste nous servir de coussin".
Pendant ce temps, le gouvernement américain, est réduit à supplier les banques pour qu’elles utilisent au moins une partie du butin des contribuables pour des prêts - officiellement, la raison de tout le programme.

 

Quel est alors le véritable objectif du renflouement ? Mes craintes sont que cet empressement de transactions est quelque chose de bien plus ambitieux qu’un cadeau unique aux grandes entreprises : mais que la version de Bush d’une "nationalisation partielle" est une manipulation pour transformer le trésor américain en un distributeur de billets géant et sans fond pour les banques dans les années à venir.


Souvenez-vous que la préoccupation principale parmi les acteurs des grands marchés, en particulier des banques, ce n’est pas le manque de crédits mais le prix des crédits "toxiques".
Les investisseurs ont perdu toute confiance dans l’honnêteté des grands acteurs financiers, et avec de bonnes raisons.
C’est là que le renflouement du trésor public paie un maximum. En achetant des intérêts dans ces institutions financières, le trésor public envoie un signal au marché en disant que c’est un pari sûr.


Pourquoi sûr ? Non pas parce que leur niveau de risque a été finalement évalué avec précision. Ni parce qu’ils auraient renoncés aux sortes d’outils exotiques et aux taux variables à outrance qui ont créé la crise. Mais parce que le marché va maintenant être assuré que le gouvernement américain ne laissera pas ces entreprises particulières faire faillite. Si ces entreprises se mettent en difficultés, les investisseurs vont dorénavant assumer que le gouvernement continuera à trouver toujours plus d’argent pour les renflouer, puisque leur permettre de faire faillite signifierait perdre totalement l’investissement du capital initial, et pour beaucoup d’entre elles, cela se chiffrera en billions. (Il suffit d’observer le géant des assurances AIG, qui s’est déjà retourné vers les contribuables pour une rallonge, et qui semble apparemment prêt à en demander une troisième fois.) Ce fait de relier les intérêts publics aux entreprises privées est le véritable objectif du plan de renflouement : Paulson choisit toutes les entreprises qui sont admises à ce programme - un nombre d’environ plusieurs milliers - une garantie implicite du Ministère de l’Economie et des Finances.


Pour les investisseurs capricieux et frileux qui cherchent des placements sûrs pour conserver leur argent, ces transactions de capitaux seront encore plus sécurisants qu’un triple A de l’agence d’évaluation Moody.

 

Une telle assurance est inestimable. Mais pour les banques, la meilleur partie du cadeau c’est que le gouvernement les paie pour qu’elles acceptent sa certification. Pour les contribuables, de l’ autre côté, la totalité du plan est extrêmement risquée, et pourrait vraisemblablement leur coûter bien plus que l’idée originale de Paulson d’acheter pour 700 milliards de dollars de dettes toxiques. Dorénavant les contribuables ne sont pas seulement dépendants pour les dettes, mais probablement, aussi pour le destin de chaque entreprise qui leur vend ces crédits.

 

Il est intéressant de voir que les géants des fonds hypothécaires Fannie Mae et Freddie Mac, ont tous les deux bénéficié de ce genre de garantie tacite avant qu’ils ne soient "nationalisés" au début de cette crise. Durant des décennies, le marché avait compris que, puisque ces acteurs privés étaient impliqués avec le gouvernement, on pouvait faire confiance à l’Oncle Sam pour sauver la mise. C’était, comme beaucoup l’ont dénoncé, le pire de tous les maux de la terre. Non seulement les profits sont privatisés alors que les risques sont socialisés, mais le soutien implicite du gouvernement créait ainsi une incitation des systèmes de primes puissantes pour des pratiques d’affaires dangereuses.

 

Avec le nouveau programme de rachat des emprunts, Paulson a utilisé le modèle discrédité de Fannie et Freddie et l’a appliqué à une majeur partie du système industriel privé bancaire. De nouveau, il n’y a aucune raison de s’écarter des paris dangereux, particulièrement depuis que le Ministère de l’économie et des finances n’a posé aucune exigence aux banques (apparemment, ils ne veulent pas d’un "contrôle minimum") Pour stimuler plus encore la confiance du marché, le gouvernement fédéral a également annoncé des garanties publiques illimitées pour beaucoup de comptes bancaires de dépôts. Oh, et comme si ce n’était pas suffisant, le Ministère de l’économie et des finances a encouragé les banques à se regrouper, certifiant que les seules entreprises qui resteront seront "trop grandes pour faire faillite", et garantit ainsi leur renflouement.


De trois façons différentes, le marché est informé haut et fort que Washington ne permettra pas que les institutions financières subissent les conséquences de leurs comportements. Il est possible que cela soit l’innovation de Bush la plus créatrice : un capitalisme sans risques.

Il y a une étincelle d’espoir. En réponse à la question du sénateur Corker, le Ministère de l’économie et des finances a en effet des difficultés à distribuer les fonds du renflouement. Jusqu’à présent environ 350 milliards de dollars ont été demandés sur les 700, mais la plus grande partie n’est pas encore sortie des caisses de l’état. Cependant, il devient de plus en plus clair chaque jour que le renflouement a été "vendu" à la population sous de faux prétextes. Clairement, cela n’a jamais vraiment concerné la fluidité des emprunts. C’était depuis toujours pour mettre en place ce qui est fait : transformer l’état en une agence d’assurance géante pour Wall Street, un filet de sécurité pour les personnes qui en ont le moins besoins, subventionnés par les populations qui auraient le plus besoins de la protection de l’état dans la tornade économique qui arrive.

Cette duplicité est une opportunité politique. Qui gagnera les élections le 4 novembre aura une autorité morale énorme. Elle devrait être utilisée pour exiger un moratoire et l’arrêt de la distribution des fonds, non pas après l’investiture, mais dès le départ. Tous les contrats devraient être renégociés, cette fois l’obtention de garanties du public.

Il est risqué bien sûr d’interrompre le processus du renflouement. Rien ne pourrait être plus dangereux, cependant, que d’autoriser le clan Bush à faire ce cadeau d’adieu aux grandes entreprises - le cadeau qui va continuer à vider les caisses publiques.

• A version of this column first appeared in The Nation (www.thenation.com)

www.naomiklein.org

Traduit par Anik le 8 novembre 2008.

 

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