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  • : Le blog de pierre verhas
  • : Blog consacré à l'actualité dans les domaines de la politique et de l'astronomie, vus au sens large. Ce blog n'est pas neutre : il se positionne à gauche, de philosophie laïque et donnant la primauté à l'expérience sur la spéculation. Ce blog est ouvert au débat, à l'exception des invectives, des attaques personnelles et des insultes qui seront systématiquement rejetées afin de permettre à chacun(e) de débattre en toute liberté et dans la sérénité qui n'exclut en rien la passion.
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4 août 2008 1 04 /08 /août /2008 13:25
Je suis très sincèrement heureux de me trouver ici parmi vous, à l'occasion du 327ème anniversaire de la fondation de cette université si ancienne et si illustre. La devise de Harvard est « VERITAS ». La vérité est rarement douce à entendre ; elle est presque toujours amère. Mon discours d'aujourd'hui contient une part de vérité ; je vous l'apporte en ami, non en adversaire.

Il y a trois ans, aux Etats-Unis, j'ai été amené à dire des choses que l'on a rejeté, qui ont paru inacceptables. Aujourd'hui, nombreux sont ceux qui acquiescent à mes propos d'alors.(...)

Le déclin du courage est peut-être le trait le plus saillant de l'Ouest aujourd'hui pour un observateur extérieur. Le monde occidental a perdu son courage civique, à la fois dans son ensemble et singulièrement, dans chaque pays, dans chaque gouvernement, dans chaque pays, et bien sûr, aux Nations Unies. Ce déclin du courage est particulièrement sensible dans la couche dirigeante et dans la couche intellectuelle dominante, d'où l'impression que le courage a déserté la société toute entière. Bien sûr, il y a encore beaucoup de courage individuel mais ce ne sont pas ces gens là qui donnent sa direction à la vie de la société. Les fonctionnaires politiques et intellectuels manifestent ce déclin, cette faiblesse, cette irrésolution dans leurs actes, leurs discours et plus encore, dans les considérations théoriques qu'ils fournissent complaisamment pour prouver que cette manière d'agir, qui fonde la politique d'un Etat sur la lâcheté et la servilité, est pragmatique, rationnelle et justifiée, à quelque hauteur intellectuelle et même morale qu'on se place. Ce déclin du courage, qui semble aller ici ou là jusqu'à la perte de toute trace de virilité, se trouve souligné avec une ironie toute particulière dans les cas où les mêmes fonctionnaires sont pris d'un accès subit de vaillance et d'intransigeance, à l'égard de gouvernements sans force, de pays faibles que personne ne soutient ou de courants condamnés par tous et manifestement incapables de rendre un seul coup. Alors que leurs langues sèchent et que leurs mains se paralysent face aux gouvernements puissants et aux forces menaçantes, face aux agresseurs et à l'Internationale de la terreur. Faut-il rappeler que le déclin du courage a toujours été considéré comme le signe avant coureur de la fin ?

Quand les Etats occidentaux modernes se sont formés, fut posé comme principe que les gouvernements avaient pour vocation de servir l'homme, et que la vie de l'homme était orientée vers la liberté et la recherche du bonheur (en témoigne la déclaration américaine d'Indépendance.)Aujourd'hui, enfin, les décennies passées de progrès social et technique ont permis la réalisation de ces aspirations : un Etat assurant le bien-être général. Chaque citoyen s'est vu accorder la liberté tant désirée, et des biens matériels en quantité et en qualité propres à lui procurer, en théorie, un bonheur complet, mais un bonheur au sens appauvri du mot, tel qu'il a cours depuis ces mêmes décennies.

Au cours de cette évolution, cependant, un détail psychologique a été négligé : le désir permanent de posséder toujours plus et d'avoir une vie meilleure, et la lutte en ce sens, ont imprimé sur de nombreux visages à l'Ouest les marques de l'inquiétude et même de la dépression, bien qu'il soit courant de cacher soigneusement de tels sentiments. Cette compétition active et intense finit par dominer toute pensée humaine et n'ouvre pas le moins du monde la voie à la liberté du développement spirituel.

L'indépendance de l'individu à l'égard de nombreuses formes de pression étatique a été garantie ; la majorité des gens ont bénéficié du bien-être, à un niveau que leurs pères et leurs grands-pères n'auraient même pas imaginé ; il est devenu possible d'élever les jeunes gens selon ces idéaux, de les préparer et de les appeler à l'épanouissement physique, au bonheur, au loisir, à la possession de biens matériels, l'argent, les loisirs, vers une liberté quasi illimitée dans le choix des plaisirs. Pourquoi devrions-nous renoncer à tout cela ? Au nom de quoi devrait-on risquer sa précieuse existence pour défendre le bien commun, et tout spécialement dans le cas douteux où la sécurité de la nation aurait à être défendue dans un pays lointain ?

Même la biologie nous enseigne qu'un haut degré de confort n'est pas bon pour l'organisme. Aujourd'hui, le confort de la vie de la société occidentale commence à ôter son masque pernicieux.

La société occidentale s'est choisie l'organisation la plus appropriée à ses fins, une organisation que j'appellerais légaliste. Les limites des droits de l'homme et de ce qui est bon sont fixées par un système de lois ; ces limites sont très lâches. Les hommes à l'Ouest ont acquis une habileté considérable pour utiliser, interpréter et manipuler la loi, bien que paradoxalement les lois tendent à devenir bien trop compliquées à comprendre pour une personne moyenne sans l'aide d'un expert. Tout conflit est résolu par le recours à la lettre de la loi, qui est considérée comme le fin mot de tout. Si quelqu'un se place du point de vue légal, plus rien ne peut lui être opposé ; nul ne lui rappellera que cela pourrait n'en être pas moins illégitime. Impensable de parler de contrainte ou de renonciation à ces droits, ni de demander de sacrifice ou de geste désintéressé : cela paraîtrait absurde. On n'entend pour ainsi dire jamais parler de retenue volontaire : chacun lutte pour étendre ses droits jusqu'aux extrêmes limites des cadres légaux.

J'ai vécu toute ma vie sous un régime communiste, et je peux vous dire qu'une société sans référent légal objectif est particulièrement terrible. Mais une société basée sur la lettre de la loi, et n'allant pas plus loin, échoue à déployer à son avantage le large champ des possibilités humaines. La lettre de la loi est trop froide et formelle pour avoir une influence bénéfique sur la société. Quand la vie est tout entière tissée de relations légalistes, il s'en dégage une atmosphère de médiocrité spirituelle qui paralyse les élans les plus nobles de l'homme.

Et il sera tout simplement impossible de relever les défis de notre siècle menaçant armés des seules armes d'une structure sociale légaliste.

Aujourd'hui la société occidentale nous révèle qu'il règne une inégalité entre la liberté d'accomplir de bonnes actions et la liberté d'en accomplir de mauvaises. Un homme d'Etat qui veut accomplir quelque chose d'éminemment constructif pour son pays doit agir avec beaucoup de précautions, avec timidité pourrait-on dire. Des milliers de critiques hâtives et irresponsables le heurtent de plein fouet à chaque instant. Il se trouve constamment exposé aux traits du Parlement, de la presse. Il doit justifier pas à pas ses décisions, comme étant bien fondées et absolument sans défauts. Et un homme exceptionnel, de grande valeur, qui aurait en tête des projets inhabituels et inattendus, n'a aucune chance de s'imposer : d'emblée on lui tendra mille pièges. De ce fait, la médiocrité triomphe sous le masque des limitations démocratiques.

Il est aisé en tout lieu de saper le pouvoir administratif, et il a en fait été considérablement amoindri dans tous les pays occidentaux. La défense des droits individuels a pris de telles proportions que la société en tant que telle est désormais sans défense contre les initiatives de quelques-uns. Il est temps, à l'Ouest, de défendre non pas temps les droits de l'homme que ses devoirs.

D'un autre côté, une liberté destructrice et irresponsable s'est vue accorder un espace sans limite. Il s'avère que la société n'a plus que des défenses infimes à opposer à l'abîme de la décadence humaine, par exemple en ce qui concerne le mauvais usage de la liberté en matière de violence morale faites aux enfants, par des films tout pleins de pornographie, de crime, d'horreur. On considère que tout cela fait partie de la liberté, et peut être contrebalancé, en théorie, par le droit qu'ont ces mêmes enfants de ne pas regarder er de refuser ces spectacles. L'organisation légaliste de la vie a prouvé ainsi son incapacité à se défendre contre la corrosion du mal. (...)

L'évolution s'est faite progressivement, mais il semble qu'elle ait eu pour point de départ la bienveillante conception humaniste selon laquelle l'homme, maître du monde, ne porte en lui aucun germe de mal, et tout ce que notre existence offre de vicié est simplement le fruit de systèmes sociaux erronés qu'il importe d'amender. Et pourtant, il est bien étrange de voir que le crime n'a pas disparu à l'Ouest, alors même que les meilleurs conditions de vie sociale semblent avoir été atteintes. Le crime est même bien plus présent que dans la société soviétique, misérable et sans loi. (...)

La presse, aussi, bien sûr, jouit de la plus grande liberté. Mais pour quel usage ? (...) Quelle responsabilité s'exerce sur le journaliste, ou sur un journal, à l'encontre de son lectorat, ou de l'histoire ? S'ils ont trompé l'opinion publique en divulguant des informations erronées, ou de fausses conclusions, si même ils ont contribué à ce que des fautes soient commises au plus haut degré de l'Etat, avons-nous le souvenir d'un seul cas, où le dit journaliste ou le dit journal ait exprimé quelque regret ? Non, bien sûr, cela porterait préjudice aux ventes. De telles erreurs peut bien découler le pire pour une nation, le journaliste s'en tirera toujours. Etant donné que l'on a besoin d'une information crédible et immédiate, il devient obligatoire d'avoir recours aux conjectures, aux rumeurs, aux suppositions pour remplir les trous, et rien de tout cela ne sera jamais réfuté ; ces mensonges s'installent dans la mémoire du lecteur. Combien de jugements hâtifs, irréfléchis, superficiels et trompeurs sont ainsi émis quotidiennement, jetant le trouble chez le lecteur, et le laissant ensuite à lui-même ? La presse peut jouer le rôle d'opinion publique, ou la tromper. De la sorte, on verra des terroristes peints sous les traits de héros, des secrets d'Etat touchant à la sécurité du pays divulgués sur la place publique, ou encore des intrusions sans vergogne dans l'intimité de personnes connues, en vertu du slogan : « tout le monde a le droit de tout savoir ». Mais c'est un slogan faux, fruit d'une époque fausse ; d'une bien plus grande valeur est ce droit confisqué, le droit des hommes de ne pas savoir, de ne pas voir leur âme divine étouffée sous les ragots, les stupidités, les paroles vaines. Une personne qui mène une vie pleine de travail et de sens n'a absolument pas besoin de ce flot pesant et incessant d'information. (...) Autre chose ne manquera pas de surprendre un observateur venu de l'Est totalitaire, avec sa presse rigoureusement univoque : on découvre un courant général d'idées privilégiées au sein de la presse occidentale dans son ensemble, une sorte d'esprit du temps, fait de critères de jugement reconnus par tous, d'intérêts communs, la somme de tout cela donnant le sentiment non d'une compétition mais d'une uniformité. Il existe peut-être une liberté sans limite pour la presse, mais certainement pas pour le lecteur : les journaux ne font que transmettre avec énergie et emphase toutes ces opinions qui ne vont pas trop ouvertement contredire ce courant dominant.

Sans qu'il y ait besoin de censure, les courants de pensée, d'idées à la mode sont séparés avec soin de ceux qui ne le sont pas, et ces derniers, sans être à proprement parler interdits, n'ont que peu de chances de percer au milieu des autres ouvrages et périodiques, ou d'être relayés dans le supérieur. Vos étudiants sont libres au sens légal du terme, mais ils sont prisonniers des idoles portées aux nues par l'engouement à la mode. Sans qu'il y ait, comme à l'Est, de violence ouverte, cette sélection opérée par la mode, ce besoin de tout conformer à des modèles standards, empêchent les penseurs les plus originaux d'apporter leur contribution à la vie publique et provoquent l'apparition d'un dangereux esprit grégaire qui fait obstacle à un développement digne de ce nom. Aux Etats-Unis, il m'est arrivé de recevoir des lettres de personnes éminemment intelligentes ... peut-être un professeur d'un petit collège perdu, qui aurait pu beaucoup pour le renouveau et le salut de son pays, mais le pays ne pouvait l'entendre, car les média n'allaient pas lui donner la parole. Voilà qui donne naissance à de solides préjugés de masse, à un aveuglement qui à notre époque est particulièrement dangereux. (...)

Il est universellement admis que l'Ouest montre la voie au monde entier vers le développement économique réussi, même si dans les dernières années il a pu être sérieusement entamé par une inflation chaotique. Et pourtant, beaucoup d'hommes à l'Ouest ne sont pas satisfaits de la société dans laquelle ils vivent. Ils la méprisent, ou l'accusent de plus être au niveau de maturité requis par l'humanité. Et beaucoup sont amenés à glisser vers le socialisme, ce qui est une tentation fausse et dangereuse. J'espère que personne ici présent ne me suspectera de vouloir exprimer une critique du système occidental dans l'idée de suggérer le socialisme comme alternative. Non, pour avoir connu un pays où le socialisme a été mis en oeuvre, je ne prononcerai pas en faveur d'une telle alternative. (...) Mais si l'on me demandait si, en retour, je pourrais proposer l'Ouest, en son état actuel, comme modèle pour mon pays, il me faudrait en toute honnêteté répondre par la négative. Non, je ne prendrais pas votre société comme modèle pour la transformation de la mienne. On ne peut nier que les personnalités s'affaiblissent à l'Ouest, tandis qu'à l'Est elles ne cessent de devenir plus fermes et plus fortes. Bien sûr, une société ne peut rester dans des abîmes d'anarchie, comme c'est le cas dans mon pays. Mais il est tout aussi avilissant pour elle de rester dans un état affadi et sans âme de légalisme, comme c'est le cas de la vôtre. Après avoir souffert pendant des décennies de violence et d'oppression, l'âme humaine aspire à des choses plus élevées, plus brûlantes, plus pures que celles offertes aujourd'hui par les habitudes d'une société massifiée, forgées par l'invasion révoltante de publicités commerciales, par l'abrutissement télévisuel, et par une musique intolérable.

Tout cela est sensible pour de nombreux observateurs partout sur la planète. Le mode de vie occidental apparaît de moins en moins comme le modèle directeur. Il est des symptômes révélateurs par lesquels l'histoire lance des avertissements à une société menacée ou en péril. De tels avertissements sont, en l'occurrence, le déclin des arts, ou le manque de grands hommes d'Etat. Et il arrive parfois que les signes soient particulièrement concrets et explicites. Le centre de votre démocratie et de votre culture est-il privé de courant pendant quelques heures, et voilà que soudainement des foules de citoyens Américains se livrent au pillage et au grabuge. C'est que le vernis doit être bien fin, et le système social bien instable et mal en point.

Mais le combat pour notre planète, physique et spirituel, un combat aux proportions cosmiques, n'est pas pour un futur lointain ; il a déjà commencé. Les forces du Mal ont commencé leur offensive décisive. Vous sentez déjà la pression qu'elles exercent, et pourtant, vos écrans et vos écrits sont pleins de sourires sur commande et de verres levés. Pourquoi toute cette joie ?

Comment l'Ouest a-t-il pu décliner, de son pas triomphal à sa débilité présente ? A-t-il connu dans son évolution des points de non-retour qui lui furent fatals, a-t-il perdu son chemin ? Il ne semble pas que cela soit le cas. L'Ouest a continué à avancer d'un pas ferme en adéquation avec ses intentions proclamées pour la société, main dans la main avec un progrès technologique étourdissant. Et tout soudain il s'est trouvé dans son état présent de faiblesse. Cela signifie que l'erreur doit être à la racine, à la fondation de la pensée moderne. Je parle de la vision du monde qui a prévalu en Occident à l'époque moderne. Je parle de la vision du monde qui a prévalu en Occident, née à la Renaissance, et dont les développements politiques se sont manifestés à partir des Lumières. Elle est devenue la base da la doctrine sociale et politique et pourrait être appelée l'humanisme rationaliste, ou l'autonomie humaniste : l'autonomie proclamée et pratiquée de l'homme à l'encontre de toute force supérieure à lui. On peut parler aussi d'anthropocentrisme : l'homme est vu au centre de tout.

Historiquement, il est probable que l'inflexion qui s'est produite à la Renaissance était inévitable. Le Moyen Age en était venu naturellement à l'épuisement, en raison d'une répression intolérable de la nature charnelle de l'homme en faveur de sa nature spirituelle. Mais en s'écartant de l'esprit, l'homme s'empara de tout ce qui est matériel, avec excès et sans mesure. La pensée humaniste, qui s'est proclamée notre guide, n'admettait pas l'existence d'un mal intrinsèque en l'homme, et ne voyait pas de tâche plus noble que d'atteindre le bonheur sur terre. Voilà qui engagea la civilisation occidentale moderne naissante sur la pente dangereuse de l'adoration de l'homme et de ses besoins matériels.Tout ce qui se trouvait au-delà du bien-être physique et de l'accumulation de biens matériels, tous les autres besoins humains, caractéristiques d'une nature subtile et élevée, furent rejetés hors du champ d'intérêt de l'Etat et du système social, comme si la vie n'avait pas un sens plus élevé. De la sorte, des failles furent laissées ouvertes pour que s'y engouffre le mal, et son haleine putride souffle librement aujourd'hui. Plus de liberté en soi ne résout pas le moins du monde l'intégralité des problèmes humains, et même en ajoute un certain nombre de nouveaux.

Et pourtant, dans les jeunes démocraties, comme la démocratie américaine naissante, tous les droits de l'homme individuels reposaient sur la croyance que l'homme est une créature de Dieu. C'est-à-dire que la liberté était accordée à l'individu de manière conditionnelle, soumise constamment à sa responsabilité religieuse. Tel fut l'héritage du siècle passé.

Toutes les limitations de cette sorte s'émoussèrent en Occident, une émancipation complète survint, malgré l'héritage moral de siècles chrétiens, avec leurs prodiges de miséricorde et de sacrifice. Les Etats devinrent sans cesses plus matérialistes. L'Occident a défendu avec succès, et même surabondamment, les droits de l'homme, mais l'homme a vu complètement s'étioler la conscience de sa responsabilité devant Dieu et la société. Durant ces dernières décennies, cet égoïsme juridique de la philosophie occidentale a été définitivement réalisé, et le monde se retrouve dans une cruelle crise spirituelle et dans une impasse politique. Et tous les succès techniques, y compris la conquête de l'espace, du Progrès tant célébré n'ont pas réussi à racheter la misère morale dans laquelle est tombé le XXème siècle, que personne n'aurait pu encore soupçonner au XIXème siècle.

L'humanisme dans ses développements devenant toujours plus matérialiste, il permit avec une incroyable efficacité à ses concepts d'être utilisés d'abord par le socialisme, puis par le communisme, de telle sorte que Karl Marx pût dire, en 1844, que « le communisme est un humanisme naturalisé. » Il s'est avéré que ce jugement était loin d'être faux. On voit les mêmes pierres aux fondations d'un humanisme altéré et de tout type de socialisme : un matérialisme sans frein, une libération à l'égard de la religion et de la responsabilité religieuse, une concentration des esprits sur les structures sociales avec une approche prétendument scientifique. Ce n'est pas un hasard si toutes les promesses rhétoriques du communisme sont centrées sur l'Homme, avec un grand H, et son bonheur terrestre. A première vue, il s'agit d'un rapprochement honteux : comment, il y aurait des points communs entre la pensée de l'Ouest et de l'Est aujourd'hui ? Là est la logique du développement matérialiste. (...)

Je ne pense pas au cas d'une catastrophe amenée par une guerre mondiale, et aux changements qui pourraient en résulter pour la société. Aussi longtemps que nous nous réveillerons chaque matin, sous un soleil paisible, notre vie sera inévitablement tissée de banalités quotidiennes. Mais il est une catastrophe qui pour beaucoup est déjà présente pour nous. Je veux parler du désastre d'une conscience humaniste parfaitement autonome et irréligieuse.

Elle a fait de l'homme la mesure de toutes choses sur terre, l'homme imparfait, qui n'est jamais dénué d'orgueil, d'égoïsme, d'envie, de vanité, et tant d'autres défauts. Nous payons aujourd'hui les erreurs qui n'étaient pas apparues comme telles au début de notre voyage. Sur la route qui nous a amenés de la Renaissance à nos jours, notre expérience s'est enrichie, mais nous avons perdu l'idée d'une entité supérieure qui autrefois réfrénait nos passions et notre irresponsabilité.

Nous avions placé trop d'espoirs dans les transformations politico-sociales, et il se révèle qu'on nous enlève ce que nous avons de plus précieux : notre vie intérieure. A l'Est, c'est la foire du Parti qui la foule aux pieds, à l'Ouest la foire du Commerce : ce qui est effrayant, ce n'est même pas le fait du monde éclaté, c'est que les principaux morceaux en soient atteints d'une maladie analogue. Si l'homme, comme le déclare l'humanisme, n'était né que pour le bonheur, il ne serait pas né non plus pour la mort. Mais corporellement voué à la mort, sa tâche sur cette terre n'en devient que plus spirituelle : non pas un gorgement de quotidienneté, non pas la recherche des meilleurs moyens d'acquisition, puis de joyeuse dépense des biens matériels, mais l'accomplissement d'un dur et permanent devoir, en sorte que tout le chemin de notre vie devienne l'expérience d'une élévation avant tout spirituelle : quitter cette vie en créatures plus hautes que nous n'y étions entrés.

Il est impératif que nous revoyions à la hausse l'échelle de nos valeurs humaines. Sa pauvreté actuelle est effarante. Il n'est pas possible que l'aune qui sert à mesurer de l'efficacité d'un président se limite à la question de combien d'argent l'on peut gagner, ou de la pertinence de la construction d'un gazoduc. Ce n'est que par un mouvement volontaire de modération de nos passions, sereine et acceptée par nous, que l'humanité peut s'élever au-dessus du courant de matérialisme qui emprisonne le monde.

Quand bien même nous serait épargné d'être détruits par la guerre, notre vie doit changer si elle ne veut pas périr par sa propre faute. Nous ne pouvons nous dispenser de rappeler ce qu'est fondamentalement la vie, la société. Est-ce vrai que l'homme est au-dessus de tout ? N'y a-t-il aucun esprit supérieur au-dessus de lui ? Les activités humaines et sociales peuvent-elles légitimement être réglées par la seule expansion matérielle ? A-t-on le droit de promouvoir cette expansion au détriment de l'intégrité de notre vie spirituelle ?

Si le monde ne touche pas à sa fin, il a atteint une étape décisive dans son histoire, semblable en importance au tournant qui a conduit du Moyen-âge à la Renaissance. Cela va requérir de nous un embrasement spirituel. Il nous faudra nous hisser à une nouvelle hauteur de vue, à une nouvelle conception de la vie, où notre nature physique ne sera pas maudite, comme elle a pu l'être au Moyen-âge, mais, ce qui est bien plus important, où notre être spirituel ne sera pas non plus piétiné, comme il le fut à l'ère moderne.

Notre ascension nous mène à une nouvelle étape anthropologique. Nous n'avons pas d'autre choix que de monter ... toujours plus haut."

Alexandre Soljénitsyne, Le Déclin du courage, Harvard, 8 juin 1978




 
Sherbrooke - Québec - Canada 
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2 août 2008 6 02 /08 /août /2008 09:27
 
Après un premier survol en 2004, lasonde de l'Agence spatiale européenne a de nouveau survolé Phobos, une des deux lunes de Mars. Lors de ce second survol, la sonde s'est approchée bien plus près de Phobos qu'elle ne l'avait fait en 2004. Elle est passée à seulement 93 km de sa surface à la vitesse de 3 km/s, contre 200 km d'altitude.


Phobos survolé par Marx Express le 23 juillet 2008.
Cliquer sur l'image pour l'agrandir (4514 x 3187 pixels)

Retour scientifique

Les images acquises lors de ce survol sont d'un très grand intérêt scientifique. Les plus fines, celles dont la résolution atteint 3,7 m par pixel sont les plus détaillées jamais obtenues.

Elles ont été acquises dans plusieurs longueurs d'ondes ce qui permettra de mieux déterminer les propriétés physiques de la surface de Phobos. Des régions mal connues ont également été partiellement photographiées en haute définition et des images en 3D révèlent la surprenante topographie de cette lune caractérisée par de grandes stries

Notez que ces images, comme celles acquises par MRO en avril 2008, seront utilisées par les responsables russes de la mission Phobos-Grunt pour déterminer le site d'atterrissage le plus approprié de cette ambitieuse mission de retour d'échantillons (2009).

Phobos

Phobos est une des plus petites lunes du Système Solaire aux formes très irrégulières (27 km x 22 x 19 km). Sa surface est littéralement criblée de cratères d'impact. Son plus grand cratère a un diamètre de 10 km, soit plus de 30 % de la taille du satellite.

Il se situe à 6000 km au-dessus de Mars. Aucun autre satellite dans le système solaire n'est aussi proche de sa planète. En raison de cette proximité à la planète rouge, Phobos est condamné. Dans environ 40 millions d'années, soit il se brisera pour former un anneau autour de Mars, soit il s'écrasera à sa surface.

De l'histoire de Phobos, on ne sait pas grand-chose. Il n'est même pas sûr que cette lune de Mars se soit formée en même temps que la planète rouge. L'idée qui prévaut actuellement est que, comme Deimos, Phobos serait un astéroïde de la ceinture de Kuiper capturé par Mars. Reste que le mécanisme de ces captures n'est pas très bien compris.

Source:ESA & flashespace.com
Illustration:ESA/ DLR/ FU Berlin (G. Neukum)

Cordialement
Jean
==================================================================
Cercle Astronomique de Bruxelles (CAB) http://www.astro-cab.be/
Occultations of stars by the Moon (Apex) http://www.astrosurf.com/apex-occult
European Asteroïdal Occultation Network (EAON) http://www.astrosurf.com/eaon/
Popular Astronomy http://home.versateladsl.be/apexoccult/
 
Jean Schwaenen apexoccult@versateladsl.be
         
     
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30 juillet 2008 3 30 /07 /juillet /2008 15:56

Il convient de compléter notre article sur Siné en citant la phrase incriminée de la plume de Siné parue le 2 juillet.«  […] Jean Sarkozy, digne fils de son paternel et déjà conseiller général de l’UMP, est sorti presque sous les applaudissements de son procès en correctionnelle pour délit de fuite en scooter. Le Parquet a même demandé sa relaxe ! Il faut dire que le plaignant est arabe ! Ce n’est pas tout : il (JS) vient de déclarer vouloir se convertir au judaïsme avant d’épouser sa fiancée, juive, et héritière des fondateurs de Darty. Il fera du chemin dans la vie, ce petit ! »

 

Le jeune homme en question est donc le fils de Nicolas Sarkozy. Cela ne fait que confirmer ce que nous avons écrit : est antisémite tout qui est opposé à Sarkozy. Et cela aurait été un quidam à la place de Jean Sarkozy, gageons qu’il ne se serait rien passé de même si la donzelle en question avait été la fille d’un milliardaire texan ou russe.

 

Comme l’écrit Thierry Savatier, chroniqueur au « Monde » : « A force de crier à l’antisémitisme à tout propos, ne court-on pas le risque, particulièrement dangereux, de décrédibiliser une juste cause, d’en banaliser la notion et de lasser une opinion qui restera sourde si un jour survient une alerte sérieuse ? Les avertisseurs d’incendie, pour être efficaces, ne doivent retentir que lors d’un véritable incendie, sinon, ce ne sont que des sirènes aux chants trompeurs. »

 

Savatier rappelle l’affaire Hannah Arendt suite à la publication de son ouvrage Eichmann à Jérusalem où elle assista à tout le procès.

 
On lui reprocha son antisémitisme suite à la publication en français de son ouvrage. En effet Arendt, une des plus grandes philosophes du XXe siècle, parla de « banalisation du crime » : « On lui reprocha sa théorie de la « banalisation du mal », en l’interprétant plus ou moins délibérément de façon erronée, et surtout on lui fit grief d’avoir écrit que certaines autorités juives (les Conseils juifs dans quelques pays occupés) avaient coopéré avec les nazis, en désignant des victimes pour, en théorie, en sauver d’autres. Une telle vision de l’histoire était inacceptable aux bien-pensants. On fustigea Arendt pour avoir dévoilé une réalité gênante. On posa ouvertement la question « Arendt est-elle antisémite ? » Cependant, elle n’avait rien inventé : elle ne faisait que retranscrire les conclusions des juges Yitzak Raveh et Halévi (qu’il serait ridicule de soupçonner d’antisémitisme) que l’on peut retrouver en lisant les minutes du procès Eichmann. » Savatier ajoute : « La philosophe, que je tiens, sous ma seule responsabilité, comme l’un des plus grands esprits du XXe siècle, fut l’objet d’un lynchage médiatique dont elle souffrit jusqu’à sa mort, parce qu’elle était sortie des propos convenus. » Sortir des propos convenus, voilà ce qu’il est interdit de faire !

 

Une autre persécution eut lieu en 2002. La victime expiatoire fut Edgar Morin, sociologue universellement connu.

  

Il publia en 2002 dans le « Monde » un article intitulé : « Israël – Palestine, le cancer ». Suite à un violent lynchage médiatique, il fut condamné par la Cour d’appel de Versailles en 2005 pour « discrimination raciale ». La Cour de cassation cassa cet arrêt en juillet 2006.

 

Nous nous trouvons une fois de plus dans le cas d’un écrivain connu qui est traîné devant les tribunaux pour « antisémitisme ».

 

Cette Inquisition représente un grave danger et s’inscrit bien dans la lignée du « sarkozysme » qui refuse toute liberté critique. La patrie de la Liberté, de l’Egalité et de la Fraternité et des Droits de l’Homme et du Citoyen est en danger.

 

 

 

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30 juillet 2008 3 30 /07 /juillet /2008 15:00

 

Voilà donc la très parisienne affaire dont se délectent les intellos germanopratins affalés sur l’une ou l’autre plage méditerranéenne. Que se passe-t-il donc ?

 

Siné se fend d’un papier dans « Charlie Hebdo » où il fustige un « fils de » dévoré d’ambition, prêt à une conversion à la religion juive afin d’épouser une riche héritière.

 

Tollé dans le microcosme ! Siné est affublé du qualificatif fort peu flatteur « d’antisémite ». Il est accusé d’appartenir à la gauche antisioniste qui est considérée comme se servant de sa critique à l’égard de la politique de l’Etat d’Israël en camouflage de la réalité : son antisémitisme.

 

Cela devient une habitude chez une caste intellectuelle proche du pouvoir « Sarkozien » d’attaquer méchamment tout adversaire en le clouant au pilori et en lui faisant porter un carcan infâmant. On compte parmi ces charmants individus l’ineffable autant qu’inévitable Bernard-Henri Lévy, Assouline, le géostratège qui n’arrête pas de se gourer, Alexandre Adler, le directeur de « Charlie Hebdo » Philippe Val qui voit ainsi une possibilité de se débarrasser de Siné dont un licenciement normal, au vu de son ancienneté, aurait coûté beaucoup trop cher, le directeur de « Libération » Laurent Joffrin. Tous ces gens se jettent sur la « proie » Siné. On se croirait à une séance de l’Inquisition au Moyen-âge.

 

Certes, comme a le courage de l’écrire Luc Le Vaillant dans « Libération » du 29 juillet, dont il est un des chefs de rubrique,  on porte atteinte à la liberté d’expression et au droit à la satire. Il ajoute :

 

« Plus grave que la dernière balourdise de Siné, me semble être l’instrumentalisation de l’antisémitisme au sein des débats qui opposent les deux gauches. Il est catastrophique de suspecter immédiatement d’antisémitisme qui critique l’expansionnisme sioniste au temps des colonies de peuplement ou qui interroge la nature religieuse de l’Etat d’Israël. Il est plus que pénible d’être regardé comme possible antisémite quand on attaque les dérapages de l’empire américain, «meilleur ami d’Israël», quand on s’oppose à l’Europe libérale que Bruxelles fourgue à coups de oui ou quand on voudrait faire plus que «réguler» le capitalisme. Ne reste aux stigmatisés qu’à opposer un inaudible : «Je ne suis pas antisémite parce que je ne suis pas antisémite».

Ajoutons qu’être opposé à Sarkozy est assimilé à l’antisémitisme selon BHL et Adler…

Remarquons aussi l’alliance de fait de « Libération » (Joffrin) et du « Figaro » (Adler). Voilà la conséquence de la prise en main des organes de presse par le haut patronat français : Dassault pour le « Figaro » et Rothschild pour « Libé ».

Cette affaire est grave car l’objectif final est d’imposer une pensée ultra-libérale « unique » en mettant la main sur la presse d’opinion.

Enfin, et c’est sans doute le plus important en cette affaire, ces Messieurs qui sont si prompts à qualifier « d’antisémite » ceux qui leur déplaisent, pour des motifs futiles en les livrant à la Justice, via la LICRA, ne se rendent pas compte qu’ils vident le mot « antisémitisme » de sa substance. Ce terrible mot qui désignait les responsables de la Shoah et les écrivains pousse – au – crime de la dernière guerre.

Il est vrai que dans la « pensée unique », les mots changent de sens. George Orwell avait vu juste.

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29 juillet 2008 2 29 /07 /juillet /2008 19:42
La marque aux trois bandes a annoncé qu'elle allait progressivement délocaliser ses usines chinoises en raison des salaires trop élevés fixés par le gouvernement. Un salarié d'un sous-traitant des marques de sport gagne environ de quoi s'acheter une paire de chaussures par mois. Indécent.


 
 
On connaissait les banderoles «footballeurs, trop payés !», le CEO d'Adidas vient de pointer du doigt les nouveaux barons de l'industrie sportive: les ouvriers chinois. Herbert Hainer a en effet déclaré dans le journal WirtschaftsWoche que son entreprise envisageait de délocaliser sa production chinoise vers des pays plus compétitifs : «Les salaires qui sont fixés par le gouvernement, sont progressivement devenus trop élevés» estime-t-il. Le numéro deux mondial des équipements sportifs produit pour le moment la moitié de ses chaussures en Chine. Mais cette proportion «va reculer». C'en est donc fini du Made in China. Adidas regarde plutôt du côté du Vietnam, du Cambodge, du Laos et des anciens pays de l'Est.
 
200 euros par mois pour un salarié chinois
En quoi la Chine est-elle vraiment trop chère pour Adidas ? Une travailleuse produisant des chaussures Adidas à Shenzhen, généralement une jeune femme migrante vivant dans un dortoir de 12 lits, devrait consacrer 1 mois de salaire pour acquérir, la paire de chaussures qu'elle a elle-même produite.
Selon les dernières chiffres du Bureau National des Statistiques, un salarié urbain émarge en moyenne à 200 euros par mois, ce qui lui permettrait d'acheter près de 3 paires de baskets Adidas en période de soldes. Rien à voir avec les revenus de la population agricole, proches des 40 euros par mois. Pas mal par rapport au Bangladesh où le salaire mensuel moyen est d'environ 20 euros. Mais pas mirobolant par rapport au Vietnam, où le salaire mensuel moyen -très variable aussi selon les régions- tourne autour de 50 euros. Pas de quoi s'acheter des godasses de la marque aux trois bandes. Ou alors des fausses. En fait, Adidas prépare surtout l'avenir. Les salaires des chinois -urbains ou agricoles- ont connu des taux de croissance de près de 20% au premier semestre 2008. A cette allure, la Chine pourrait rapidement devenir moins attractive.

 Des conditions de travail dégradantes
L'organisation « PlayFair 2008 » qui a publié cette année un rapport sur les conditions de travail en Chine dans l'industrie du sport décrit un présent beaucoup plus sombre: des salaires inférieurs au minimum vital, des « conditions de travail dégradantes », une « absence de respect des libertés syndicales », un « recours généralisé à la main d'œuvre occasionnelle ». Play Fair a travaillé aussi bien sur les marques Adidas, Nike, Puma, new, Balance, Reebok constatant que les prestataires de ces marques ne payaient pas toujours leurs ouvriers au niveau du salaire minimum local. L'organisation reconnaît tout de même que les pressions exercées sur leurs sous-traitants chinois par ces grandes marques ont « adouci certains procédés disciplinaires, concernant les heures supplémentaires, les conditions de vie dans les dortoirs pour les travailleurs migrants ». 
 
Objectif : 5000 points de ventes Adidas en 2010
L'association a aussi mené une enquête économique sur les bénéfices des marques de sport. Les chiffres annoncés permettent de relativiser les salaires indécents des ouvriers chinois. Adidas aurait ainsi engendré 1,1 milliard de dollars de résultat avant impôts en 2007, en progression de 68% par rapport à 2006. Herbert Hainer espère atteindre le chiffre de 5000 points de vente en 2010 et 1,56 milliards de chiffres d'affaires. Car au delà de la délocalisation des usines chinoises, c'est un nouveau positionnement stratégique de la marque de sport vis à vis de l'empire du Milieu qui se profile.

 
Le Made in china remplacé par le sold in China?
Adidas ouvrira le 8 août prochain, son plus grand magasin du monde (3170 mètres carrés) à Pékin et mise sur l'événement pour développer son activité dans le pays.
« La valeur du marché chinois des articles de sport se situerait actuellement entre 4,2 et 5,6 milliards de dollars par an et les analystes prédisent que les dépenses des consommateurs (…) continueront à connaître une croissance à deux chiffres au cours des prochaines années. A la différence des marchés de vêtements et de chaussures de sport nord-américain et européen, le marché chinois offre un potentiel de croissance pratiquement illimité » écrit Play Fair dans son étude.
C'est un fait, la Chine n'est plus une usine, désormais la Chine est un marché.

Mardi 29 Juillet 2008 - 00:04
Régis Soubrouillard
Marianne2.fr

Ajoutons que ce drame social va avoir des conséquences inattendues. Les multinationales ne trouveront plus où délocaliser car les salaires dans les pays du Tiers-monde ont tendance à monter. Des organisations syndicales parviennent difficilement et dans des conditions dangereuses pour leurs militants, à s'organiser et à faire pression sur un patronat de plus en plus exploiteur.

Les temps changent...
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28 juillet 2008 1 28 /07 /juillet /2008 16:20
 
Les derniers résultats du satellite français CoRoT, en orbite depuis plus de 550 jours, ont été présentés lors de diverses conférences scientifiques tenues récemment. Sur ses deux missions principales que sont la recherche de planètes extrasolaires et la physique des étoiles (l'étude de l'intérieur des astres grâce à la sismologie), le satellite a obtenu des données d'une extrême précision, inédites pour la plupart, dont voici communiqués ici quelques exemples.


COROT en orbite autour de la Terre (vue d'artiste)

Les chercheurs du Laboratoire d'Etudes Spatiales et d'Instrumentation en Astrophysique (LESIA ) de l'Observatoire de Paris sont à l'origine de cette mission spatiale, financée majoritairement par la France, avec la collaboration de l'Autriche, l'Allemagne, la Belgique, le Brésil, l'Espagne, l'Agence Spatiale Européenne (ESA) et réalisée sous la maîtrise d'oeuvre du CNES (Centre National d'Etudes Spatiales).


CoRoT découvre un système planétaire inédit

CoRoT utilise la méthode des transits pour détecter des planètes extrasolaires, mesurant l'assombrissement de l'éclat d'une étoile lorsqu'une éventuelle planète, un compagnon, passe "en transit" devant elle. Il détecte ainsi la planète et détermine, à l'aide d'observations complémentaires au sol sur de grands télescopes, sa masse et son diamètre.

CoRoT a découvert très récemment CoRoT-Exo-4b. C'est une planète géante gazeuse semblable à Jupiter: 0,72 fois moins massive et 1,17 fois plus grosse qu'elle. Sa période de rotation autour de son étoile est de 9,2 jours, ce qui en fait la période de rotation la plus longue connue à ce jour pour une exoplanète.


Courbe de lumière de CoRoT-Exo4 repliée, avec le meilleur fit du transit (Aigrain et al 2008)

Grâce à des observations menées sur plusieurs mois sans interruption, l'équipe de CoRoT a été en mesure de caractériser les variations de luminosité de l'étoile hôte, qu'elle a attribuées à la présence de taches sombres à sa surface, puis d'en déduire sa période de rotation. Elle a ainsi découvert que l'étoile, dont la masse est 1,13 fois celle du Soleil, formait avec sa planète un système synchrone. Ce résultat est inédit car la planète présente une masse trop petite et une distance trop grande par rapport à son étoile pour avoir avec elle ce genre d'effet synchrone.

La sismologie stellaire

Voici quelques exemples de résultats soulevant de nouvelles interrogations:

- CoRoT a découvert des oscillations analogues à celles déjà observées dans le Soleil, dans toutes les étoiles semblables au Soleil ; ce qui montre la parenté entre le Soleil et ces étoiles. Les niveaux des amplitudes de ces oscillations interpellent la communauté sur la théorie actuelle des processus de transport de l'énergie.
- CoRoT a mesuré les oscillations de dizaines d'étoiles géantes ; il apporte ainsi une confirmation éclatante à de premiers résultats obtenus par des observations au sol et ouvre un nouveau domaine d'investigation. Pour les étoiles les plus brillantes, CoRoT a été capable de détecter des fréquences très basses qui vont permettre de tester la structure de leurs couches internes.
- Dans de nombreuses étoiles, comme dans l'étoile hôte de CoRoT-exo-4b, CoRoT est capable de mesurer la période de rotation, aidant ainsi à franchir une nouvelle étape dans la connaissance sur leur évolution.
- A ce jour, CoRoT a observé plus de 50 000 étoiles. Des outils automatiques sont en cours d'élaboration pour pouvoir analyser un si grand nombre de courbes de lumière.
- Au moins 50% de ces étoiles ont des variations au cours du temps, une caractéristique que CoRoT a été capable de discerner, alors que jusque là seules 10 % des étoiles étaient détectées comme variables. Ces variations sont en cours de classification à l'aide d'un système d'apprentissage informatique.
  Source: Observatoire de Paris
illustrations: CNES / D.Ducros et Observatoire de Paris

 

Cordialement
Jean
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Cercle Astronomique de Bruxelles (CAB) http://www.astro-cab.be/
Occultations of stars by the Moon (Apex) http://www.astrosurf.com/apex-occult
European Asteroïdal Occultation Network (EAON) http://www.astrosurf.com/eaon/
Popular Astronomy http://home.versateladsl.be/apexoccult/
 
Jean Schwaenen apexoccult@versateladsl.be
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28 juillet 2008 1 28 /07 /juillet /2008 09:11
Voici donc, suite au chantage d'un quidam, un peu trop à cheval sur la propriété intellectuelle, le blog "uranopole" qui remplace le blog "astropole".

Pour le reste, nous maintenons notre ligne :

- astronomie : les dernières nouvelles et l'un ou l'autre article pédagogique ;

- politique : des commentaires et des nouvelles résolument progressistes dans le vrai sens du terme. Par exemple, la "gauche caviar" n'a pas sa place ici, autant que les différents courants de l'ultralibéralisme.

Bonne lecture et n'hésitez pas à réagir si vous l'estimez nécessaire.
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28 juillet 2008 1 28 /07 /juillet /2008 09:09

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